1a1981. La nuit | stan prozak | Très bon état | 9.00€ | |
1c1995. La nuit | Chezbigben | Bon état | 9.00€ |
Info édition : Préface de 1 page et 2 illustrations pleine page en fin d'album. Format 24X32. Minuscule "achevé d'imprimer" au 3e plat.
Info édition : Nouvelle édition avec la couverture originale
"La Nuit" est un voyage au cœur du chaos, un défouloir qui n'a pas vraiment de sens si on ne connait pas le contexte, chaque ethnie s'entretue pour son prochain mais ne présente pas son passé, ni sa culture, ni sa démarche. C'est très brut, noir, sauvage et rempli de haine. Puis en plein milieu, ces ethnies décident de s'allier ensemble contre un mal plus puissant. Peu de questions autour de la situation, peu de bulles de texte, des insultes ça et là des personnages qui s'entretuent, qui combattent, une recherche de shoote et de dépôt bleu. Une métaphore du cancer ? Surement. La préface de Druillet en tout cas explique l'essence de ce projet, très flou et bien fou. Me concernant, je n'ai pas accroché a ces grandes fresques aux couleurs saturées, à ce déferlement de feu et de haine, à cette métaphore du mal. Je ne nie pas, il y a une expressivité assumée dans "La Nuit", comme un échappatoire vers les émotions de colère, de haine et d'injustice directement inscrites sur le papier ; mais je ne me sied guère dans cette noirceur.
Eh bien, c'est du Druillet. Je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi cet album en particulier est considéré comme son chef-d’œuvre, mais comme d'habitude, les dessins finissent par faire éclater les pages et on les scrute comme on scrute un horizon.
De ce côté-là, c'est totalement réussi. Du côté scénario, blah. Je lui préfère encore Yragaël, qui demeure selon moi le meilleur Druillet.
Comme Corben, Crumb ou Barry Windor-Smith, ma rencontre avec Druillet s'est faite sur le tard, lorsque je me suis intéressé aux auteurs de la génération me précédant. En premier lieu, j'ai découvert ses couvertures sur les livres de Conan le Barbare. Et j'ai adoré d'emblée ce dessin baroque contrastant avec l'aplat rouge vif du fond, des yeux et de la bouche. C'est énigmatique et terrifiant. C'est cet aspect graphique lugubre qui m'a alors incité à feuilleter l'une de ses BD récemment. Et puis… Ce titre, "La Nuit"… Le texte d'introduction avec ce message violent, son cri de haine face à la mort et à l'amour… Enfin, ce road trip en guise de deuil suite au décès d'un être cher… Je savais que son travail allait me parler. Alors voilà, la lecture de "La Nuit" pourra désarçonner beaucoup de personnes et offrir une lecture éprouvante : texte délirant, enjeux scénaristiques presque inexistants, planches montées en portrait sur 2 pages dégueulant de couleurs psychédéliques… C'est Mad Max revue par Michaux sous mescaline ! Mais hormis ce look et ce traitement branque, "La Nuit" traduit d'une façon terrible et fascinante ce sentiment de colère fulgurante qu'il arrive que nous connaissions malgré nous, à certains moments de la vie : une ultime vague de sauvagerie qui nous emporte.
C'est l'oeuvre la plus personelle de Druillet qui met en relation la mort de sa femme, cet ouvrage lui est dédié en quelque sorte ! Je crois que ça femme a été morte d'un cancer, celui-ci mettait en cause les medecins. La BD va crescendo jusuqu'a atteindre la puissance de la mort, exactement comme le cancer le rythme va crescendo ! Aussi on reconnaît facilemnt que c'est de la science-fiction, les personnages ont le trait des 70's (sexe, drogue, alcool, violence, motos...). Reflexions sur la maladie, la société des 70's. 8/10.