Monster (Urasawa)
10. Pique-nique
Une BD de
Naoki Urasawa
chez Kana
(Big Kana)
- 2003
Urasawa, Naoki
(Scénario)
Urasawa, Naoki
(Dessin)
<N&B>
(Couleurs)
Bidault, Anne
(Lettrage)
Desbief, Thibaud
(Traduction)
09/2003 (06 septembre 2003) 202 pages 2871295476 Format Manga 28820
Avant de mourir Schuwald à avouer à Tenma que la mère de Johann est toujours vivante et qu'elle vit à Prague. Le docteur part donc pour la République Tchèque. Dans le train munit d'un faux passeport, il est repéré par la police des frontières, mais parvient à s'enfuir grâce à l'aide d'un journaliste free-lance, Grimmer. Celui-ci reconnaît Tenma et lui évoque les raisons qui l'amènent dans ce pays. Ce journaliste s'intéresse de prés au 511 Kinderheim, l'orphelinat qui existait autrefois en Allemagne de l'Est. Son enquête l'amène à retrouver l'ancien... Lire la suite
Dixième tome de la saga Monster. Une fois n'est pas coutume, mais Naoki Urasawa délaisse le Dr Tenma et consacre cet album à Grimmer, un journaliste indépendant qui enquête sur l'orphelinat 511 Kinderheim. Un épisode en République Tchèque qui pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Mais le plaisir est toujours là !
Avec le déplacement de l'intrigue de Monster en République Tchèque, Urasawa propose avec ce superbe chapitre 10 une rupture profonde dans le sujet, et même le traitement et le ton de "Monster" : le personnage assez falot - on a assez dit qu'il s'agit de l'unique faiblesse de ce thriller incroyable qu'est "Monster" - de Tenma laisse largement la place au fascinant Grimmer, journaliste dilettante, ancien espion Est-allemand visiblement assez retors, ami des enfants et père en deuil, et qui semble surtout dissimuler en lui une autre sorte de "monstre"... En refocalisant son intrigue sur les mystérieuses horreurs de l'orphelinat 511, en les mêlant aux jeux politiques dans un Prague pas encore purgé de son ancienne police politique, Urasawa élève largement le débat : c'est comme si "Monster" trouvait ici un vrai souffle, dont l'affrontement ambigu entre Tenma et Johann en Allemagne manquait un peu. Bien entendu, tout cela ne veut pas dire qu'on perde le meilleur d'Urasawa, sa capacité à créer des personnages secondaires passionnants - qu'ils soient bons ou mauvais, on dirait que, comme chez Renoir, ils ont tous leurs "raisons" pour être ce qu'ils sont, et surtout qu'ils ont tous droit à quelques pages pour exister vraiment -, personnages qui servent de relais émotionnel et qui continuent à peupler l'univers fascinant - et de plus en plus riche - de l'un des plus grands mangakans vivants.