Monsieur Coucou
Une BD de
Joseph Safieddine
et
Kyung Eun Park
chez Le Lombard
- 2018
Safieddine, Joseph
(Scénario)
Park, Kyung Eun
(Dessin)
Guyon, Loïc
(Couleurs)
Badaroux Denizon, Céline
(Couleurs)
02/2018 (09 février 2018) 102 pages 9782803636761 Grand format 316818
Abel est un émigré. Comme tant d'autres, il a dû fuir sa terre natale à cause de la guerre. Exilé en France, il a fait son nid dans la famille de sa femme et tiré un trait sur ses racines. Mais un jour il doit retourner sur cette terre dont il s'est senti rejeté. Comment gérer le retour au pays, après des décennies d'absence, quand on a été contraint de renier ses origines pour continuer à vivre ? Entre appartenance et identité brisée, Abel va tenter de se retrouver.
Monsieur Coucou est un titre qui sonne très mal pour cette œuvre. Personnellement, je ne l’aurais pas choisi car cela n’apporte rien d’autre que de la confusion et de l’étonnement. Le sujet est pourtant grave car il s’agit d’une belle-mère victime d’un cancer qui s’éteint petit à petit. C’est le gendre, issu de l’immigration arabe, qui s’occupe d’elle avec dévouement comme si c’était sa propre mère.
Jusque-là, tout va bien sauf qu’il a lui-même des relations plus qu’exécrable avec sa famille qu’il a totalement rejeté. Pour autant, il empêche son jeune frère et sa jeune soeur restés au Liban de développer une affaire commerciale à cause d’une histoire de signature devant notaire sur la vente de terrain. Il bloque la signature alors que sa vie est totalement en France puis plus d’une vingtaine d’années. J’avoue avoir mal compris ces motivations profondes qui n’ont de sens que de faire obstacle à la sacro-sainte liberté d’entreprendre.
Pour autant c’est également une critique de notre façon de penser et de se comporter en famille face à la maladie. Il est vrai que notre protagoniste principal Allan possède de réelles qualités humaines qui font défaut à pas mal de monde notamment de son entourage proche. Il devra également balayer devant sa porte avec un voyage sur le retour aux sources. Le Liban en prendra pour son grade bien que le pays ne soit jamais mentionné comme pour ne pas froisser certaines susceptibilités. Rien ne sera épargné. En cela, c’est une oeuvre plutôt sincère. J’ai bien aimé ce témoignage d’un exilé.