Le moine mort
1. Le manuscrit condamné
Une BD de Jean-David Morvan et Scie Tronc chez Glénat - 2021
03/2021 (24 mars 2021) 46 pages 9782723490955 Grand format 417581
Le silence est d'or.Stolin est un jeune homme de 16 ans placé dans le monastère de Nariamar par des parents incapables de le prendre en charge. Dans ce lieu clos où le silence est sacré, les moines confirmés ont la bouche cousue et passent leur temps à recopier des livres contenant les saintes écritures. Stolin supporte douloureusement ces contraintes... Aussi, lorsqu'il découvre le livre profane d'Ernao Piranesi, il ne peut s'empêcher de le subtiliser pour le lire à voix basse dans sa cellule. Les mémoires du vieux moine commencent 50 ans plus... Lire la suite
Visiblement, c'est une histoire que l'auteur JD Morvan avait écrit en 1990 et qu'il a mis 30 ans avant d'accoucher sur le papier. Il l'indique lui-même dans un petit mot de remerciement sur la préface.
Il est question de religion dans un monde de fantasy qui pourrait ressembler au notre durant l'inquisition du Moyen-Age. Toujours le même thème à savoir la religion qui installe son emprise sur les hommes afin d'exercer une totale domination sur le monde. Il est également question d'hérétiques qui seront pourchassés, emprisonnés et tués pour l'exemple dans un monde d'obscurantisme.
J'ai trouvé que la mise en place souffrait de quelques imperfections comme des répétitions du propos alors que le récit pouvait trouver une ligne plus cohérente en étant linéaire et en évitant ces incessants va et vient entre le passé et l'action présente. Mais bon, la mode est au compliqué parfois.
Cependant, malgré cela, j'ai pu apprécier ma lecture car on est quand même happé par ce récit qui traite d'injustices. C'est le livre de l'histoire d'un moine qui a été témoin de quelque chose qui l'a profondément marqué au point de bouleverser l'ordre établi par cette religion de haine.
Une série sur fond religieux à découvrir même si le thème a été maintes fois repris par le cinéma (je pense au drame médiéval « Le nom de la rose ») ou par la BD (« Alim le tanneur »). Cela peut réserver encore quelques bonnes surprises.
Le récit prend la forme désormais classique du narrateur monastique modèle Le Nome de la rose qui témoigne de la croisade fondamentaliste d’une Église imaginaire mais bien inspirée du pire de notre Histoire. Sous des pinceaux réellement inspirés du jeune ScieTronc (qui avait déjà impressionné sur le premier Boris Vian, déjà scénarisé par Morvan), on en restera donc là après 48 pages où l’on ne fait que découvrir l’univers tout en architectures et contre-plongées visiblement inspiré par les dessins du Piranese (qui donne son nom au héros). C’est beau mais c’est maigre. C’est vraiment dommage car graphiquement l’univers mis en place accroche réellement notre intérêt en s’appuyant peut-être sur le design semi-historique de la série Game of Thrones, mais surtout sur un sens du cadrage qui permet de donner un cachet fou à la plupart des cases. Il n’aurait fallu que quelques séquences de plus pour semer l’envie de découverte au lieu de quoi l’effet retombe un peu comme un soufflet en oubliant l’envie. Difficile donc de se prononcer sur une série pas vraiment commencée. Il faudra donc attendre le second tome pour se faire réellement un avis.[...]
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