Moi René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB
3. Après la guerre
Une BD de Jacques Tardi chez Casterman (Univers d'auteurs) - 2018
11/2018 (28 novembre 2018) 148 pages 9782203097247 Grand format 348631
Le final du récit le plus intime de Tardi. Après son retour du Stalag, René Tardi donne naissance à son fils Jacques en 1946, puis, toujours militaire, il est envoyé en Allemagne dans la zone occupée par la France. Toute la famille va l’y rejoindre, et s’installer dans une caserne. C’est là que le petit Jacques vivra ses premiers souvenirs, entre ruines et camps militaires. Puis ce sera le retour à la campagne française, près de Valence, ou entre station-service et garage, son père essaie malgré tout de boucler les fins de mois. Avec ce dernier... Lire la suite
MERCI Monsieur TARDI, MERCI, pour ces heures de lectures intelligentes et enrichissantes que distille votre oeuvre depuis 1972.
Avec cet album c'est un peu de vous que vous nous livrez, un peu de votre propre histoire après nous avoir fait entrer dans la grande et la petite, histoire. Une manière de nous faire toucher le dérisoire, l'injustice et le hasard des destinées humaines.
Comme disait Léo FERRE : "La lumière ne se fait que sur les tombes", j'espère que cette reconnaissance à votre endroit se fera le plus tard possible.
D'accord avec l'avis de wakedownfl Tardi s'essouffle sur ce dernier opus, c'est ennuyeux, bien sûr le dessin reste magnifique et la mise en page avec des vignettes couleurs est vraiment agréable. Les petits souvenirs graphiques à la fin, à la manière d'un je me souviens de Perec sont les bienvenus. Un coup de chapeau à l'éditeur qui réalise un bel objet sur un beau papier et cousu. Peu d'éditeurs offrent une telle qualité pour un prix tout à fait acceptable. Bon, j'ai lu quelque part qu'un nouvel Adèle Blanc-sec était prêt de sortir, tant mieux, tant mieux, Tardi n'est jamais aussi bon que dans le Foutrac...
Quel déception ! Encore bravo pour les 2 premiers tomes de cette trilogie qui nous a si bien replongé dans cette période si dramatique de notre Histoire ; Alors j' attendais beaucoup de l'APRES-GUERRE : comment revivre , se reconstruire après 5 ans de captivité ? Apres avoir vécu et vu tant d'horreurs ? Ici Tardi n'en a cure et divague sur sa jeunesse , qui méritait mieux MAIS dans un autre album ! Reste le dessin d'un artiste qui a marqué la BD Française .
Peut-être moins fort en émotion que les deux premiers tomes, cette chronique des années d’après-guerre reflète bien l’ambiance de l’époque que j’ai vécu 10 ans plus tard, notamment la vie en Allemagne sans connexion avec la population et sans apprendre la langue.
C’est un cours d’histoire magistral vu à hauteur d’enfant, et des illustrations fidèles des détails de l’époque.
Dans cet album, j'ai trouvé que Tardi se perdait, surtout dans la première partie de l'histoire. Les événements à narrer sont - heureusement - moins tragiques et mouvementés que ceux de la guerre, et peut-être plus difficiles à retranscrire dans un scénario. Le point de vue sur les difficultés de réinsertion pour les prisonniers de guerre aurait pu être traité plus efficacement. Bien des facettes des horreurs de cette 2nde guerre mondiale sont abordées, au côté d'événements de la famille de Tardi et des villages où il a vécus, qui sont d'un intérêt variable et surtout qui engendrent trop de digressions.
Les épisodes sur l'occupation française en Allemagne, qui débutent au tiers de l'album sont moins décousus et les plus intéressants. La fin avec le retour dans la Drôme de Tardi est un récit plutôt classique d'une enfance.
Au final, c'est un tome qui aurait gagné à être raccourci et qui se révèle moins indispensable que les deux premiers, surtout le premier, qui m'a beaucoup marqué et don je me souviendrai longtemps.
Ce que je pense de ce dernier tome ?
La même chose que je pense du responsable (?) de BDGest qui censure un avis lorsque celui-ci ne témoigne pas d'une béate admiration envers Tardi.
Lamentable !
A l'occasion de la sortie du tome 3, je viens de relire l'ensemble de ce qui forme maintenant une trilogie complète. Quelle leçon d'histoire ! La grande histoire vue à travers la petite. La petite histoire avec tous ces détails quotidiens, ces personnages qui traversent les pages, parfois très vite, parfois beaucoup moins, ces anecdotes, cette souffrance, cette rage et cette tendresse mêlées, la parenté avec Maus est évidente. La grande histoire, celle de ces grands oubliés, parfois même méprisés, que furent les PG, les prisonniers de guerre. Comme dans beaucoup d'autres de ses œuvres, on sent que Tardi a le poil qui se hérisse et des envies de hurler à l'idée du mot guerre, mais que ses envies de tendresse remontent à l'évocation du sort de chacun des pauvres types plongés dans l'horreur. Comment rester humain dans ce merdier, comment ne pas se laisser aller à commettre avec jouissance quelque ignominie quand l'occasion se présente? Les aller-retours du dialogue entre René et son fils Jacques posent sans cesse ce genre de questions, Jacques étant comme une sorte de regard omniprésent par dessus les années, un regard curieux ou naïf qui questionne, qui s'émeut, qui juge parfois, qui interroge les zones d'ombre.
Je regrette seulement que le tome 3 s'égare un peu dans tous les sens, des souvenirs d'enfance très personnels et familiaux qui évoquent bien une époque, mais qui présentent pour moi beaucoup moins d'intérêt.
La note que je mets porte sur l'ensemble de la trilogie. Les deux premiers tomes (la captivité et la "libération") méritent amplement un 5/5, témoignages poignants et réflexions acérées ; je serais beaucoup plus réservé sur l'intérêt du tome 3.
Je mets une note pour les 3 albums de la série Stalag 2B : 5 étoiles. Une bonne série, un bon auteur de BD, du grand art. Rien à dire, je recommande !
Avec la trilogie Stalag IIB, Tardi mérite le prix Nobel de littérature. Rien de moins .... . L'histoire documentée de la Seconde Guerre mondiale couvre trois générations et décrit comment l'horreur de la guerre trouve son origine dans la stupidité et la manipulation de l'homme. Tardi exprime en images ce qui est difficile à saisir en mots : les champs de pommes de terre dans le froid glacial, la faim, la douleur mais aussi les couleurs du rêve d'un enfant.