Midnight Tales
4. Vol. 4
Une BD de
Mathieu Bablet
chez Ankama Éditions
(Label 619)
- 2019
Bablet, Mathieu
(Scénario)
Bablet, Mathieu
(Scénario)
The NEB studio
(Scénario)
Rizzo, Clément
(Scénario)
Bablet, Mathieu
(Dessin)
The NEB studio
(Dessin)
Bablet, Mathieu
(Dessin)
Gilbert, Thomas
(Dessin)
Neyef
(Dessin)
Sécheresse, Loïc
(Dessin)
Bablet, Mathieu
(Couleurs)
Sécheresse, Loïc
(Couleurs)
Neyef
(Couleurs)
Gilbert, Thomas
(Couleurs)
Bablet, Mathieu
(Couleurs)
Bablet, Mathieu
(Couverture)
Mandias, Tanguy
(Autres)
10/2019 (31 octobre 2019) 121 pages 9791033509813 Format comics 377282
La série, orchestrée par Mathieu Bablet (Shangri-La), est de retour avec un nouvel opus mêlant, toujours avec succès, la sorcellerie à l'épouvante. Au sommaire de ce 4ème tome : Zoltar le Magnifique Mathieu Bablet (scénario) & Neyef (dessin) New York, été 1975 : la canicule, le goudron qui colle aux chaussures, les gosses qui jouent autour des bouches à incendies ouvertes. Silvia, Suzana, Olivia, Mathilda, Marco et Tony ont 15 ans et la fureur de vivre ; ils trompent l'ennui en zonant dans leur quartier de Little Italy, enchaînant les conneries.... Lire la suite
Ce 4ème tome vient clôturer le 1er cycle de manière remarquable. Il y a toujours une grande maitrise graphique des différents auteurs ouvrants sur ce projet. Coté scénario, Mathieu Bablet est toujours autant à l'aise et sait nous surprendre. En plus d’avoir des histoires individuelles maitrisées, le tronc commun de la série est lui aussi recherché et travaillé.
En effet, l'univers de l'Ordre de Minuit et des Midnight Girls s'est bien installé et introduit au fil des 4 premiers opus, et a su tisser à travers chacun d'eux un fil conducteur, notamment lié à Johnson et Sheridan que l'on retrouve dans "Devil's Garden". C'est leur histoire qui sera développée dans le second cycle. Qui sont-elles ? Pourquoi elles traquent les sorcières trop puissantes ? Quelle est le rôle de la forteresse blanche ? Qui est "Le Séraphin", le roi des enfers ? Quel est son projet ?... Voilà autant de questions qui vont surement donner de quoi réaliser un second cycle captivant, vivant et tout aussi intéressant que celui-ci.
Fin de saison pour Midnight Tales et l'occasion d'un premier bilan de cette expérience hybride assez motivante bien qu'inégale. L'ouvrage en format comics avec couverture brochée à rabat propose comme d'habitude quatre histoires, un épilogue dessiné par Bablet, une excellente nouvelle (la meilleure des quatre volumes) et quatre articles de background et de développement thématique. Une courte biblio conclut l'ouvrage. La taille des BD est très inégale et j'ai été déçu que la meilleure (celle de Neb studio) soit la plus courte... La couverture est dessinée par Bablet comme d'habitude.
- Kiriar
chie (The neb studio): première petite claque avec cette histoire qui n'est pas reliée à l'ensemble mais très bien dessinée dans un style dessin-animé familier du Neb studio (qui a réalisé La valise et une section du troisième Midnight tales). Très politique, très liée à l'actualité, elle place une jeune fille dans un métro fantôme en proie à des démons l'agressant sexuellement... Rien de sexy dans ces pages mais clairement une tribune contre la violence faite aux femmes, le harcèlement et notamment ces pratiques déviantes dans le métro. C'est pertinent, très bien tourné et assez marquant.
- Maymaygwashi (Secheresse/Rizzo) - 34 p.: grosse histoire située dans les années soixante-dix avec un lac hanté par des créatures aquatiques. On est pas loin de Ctulhu et on reprend le thème de la bande de Midnight girls qui prennent des décisions rapides et se trompent parfois... J'ai beaucoup de mal avec ce dessin et les thématiques me semblent un peu redondantes. Oubliable.
- Zoltar le magnifique (Neyef/Bablet) - 25 p.: l'histoire la plus orientée background avec la jeunesse d'un des agents spéciaux qui seront au cœur de la seconde saison. Dessin très correcte et très dynamiques, histoire simple et intéressante de surgissement démoniaque et final punchy en diable avec l'arrivée du Bourreau, force spéciale de l'Ordre qui donne lieu à une belle séquence d'action badass.
- Devil's garden #3 (Gilbert/Bablet) : - 42 p. : le plat de résistance de l'ouvrage tombe un peu à plat avec cette vraie-fausse histoire de vampires en Roumanie. On sent l'envie de développer le thème des croyances, la magie à papa en face du vrai surnaturel, mais on passe les deux-tiers de l'histoire à suivre une bande de MG avant de voir arriver les fameuses Johnson et Sheridan qui bouclent avec le background... de très loin. Du coup on ne comprend pas bien en quoi cette troisième partie de Devil's garden fait avancer l'intrigue... Dommage.
- Epilogue (Bablet): un peu comme pour le précédent, l'épilogue, si il nous montre à nouveau le QG des forces de Minuit et les Midnight trop puissantes retirées du jeu dans les précédents volumes, nous laisse un peu sur notre faim...
Pour conclure cette saison, ce volume est à l'image de l'ensemble, inégal et peut-être victime de sa forme hybride, voulant associer des choses compliquées à mettre ensemble. Si les séquences action et baston démoniaque sont toujours excellentes, si les textes de background sont dans l'ensemble intéressants et nous apprennent des choses, si les histoires one-shot, selon les dessinateurs qui officient, permettent d'élargir les thématiques, on a tout de même régulièrement des histoires pas franchement passionnantes ou pas très bien dessinées. La diversité des dessinateurs complique également les liaisons sur les fils rouges tissés par Mathieu Bablet avec des personnages qui reviennent mais sont parfois difficiles à reconnaître.
Je continue à trouver le projet très motivant dans cette volonté de développer un univers large qui ne soit pas que fantastique mais il faudrait penser à resserrer sur une intrigue plus suivie qui facilite la lecture au lecteur. Si c'est bien cela qui est prévu et que cette première saison avait pour objet l'immersion dans un univers c'est plutôt sur de bons rails...
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2019/11/23/midnight-tales-4