Michel Vaillant
8. Le 8e pilote
Une BD de Jean Graton chez Lombard (Collection du Lombard) - 1965
04/1965 62 pages Format normal 150 à 200 euros 31037
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Tome 1 -
Tome 2 -
Tome 3 -
Tome 4 -
Tome 5 -
Tome 6 -
Tome 7 -
Tome 8 -
Tome 9 -
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Tome 11 -
Tome 12 -
Tome 13 -
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Tome 15 -
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Tome 17 -
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Tome 70 -
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Que les choses soient claires, les 13 premiers albums de Michel Vaillant sont tous (quasiment) des chefs d'œuvre du 9ème art. C'est dit, on n'y revient pas. je ne suis pas objectif.
Et Jean Graton est un visionnaire. Car en 1962 ( date de publication dans le journal de tintin du 8ème pilote), il n'existe pas d'école de pilote chez les grandes marques automobiles. Certes, l'auteur utilise ce ressort scénaristique pour élaborer un huis clos sportif ou la comédie humaine tourne autour d'émotions simples mais riches pour la structure.
En 1962, nous sommes également en pleine guerre froide et Jean Graton, amoureux de la fraternité entre les peuples, construit sa trame principale autour d'un duo de pilotes dont l'un est russe et l'autre américain. Et l'auteur choisit de privilégier le russe. Le choix aussi se tourne sur le rapport social entre un marseillais à la condition modeste et le reste du groupe gravitant dans l'aristocratie et l'industrie.
Comme toujours Graton, construit sa narration avec, en toile de fond, la course automobile. Ici, il parle de courses "ville/villes" (courses interdites depuis un certain temps déjà). Et c'est avec bonheur que l'on redécouvre l'ambiance du Liège Sofia Liège, course mythique.
Sous des aspects naïfs, Graton propose une histoire plus complexe qu'il n'y parait. Et même si les valeurs (de l'époque) du sport et humaines sont les thématiques maitres de l'opus, il y a sous jacent une narration sur l'incompréhension des uns aux autres par le prisme sociale et politique. J'aime beaucoup le personnage d'Yves Douléac dans cette histoire qui offre, par son parcours, une vrai leçon de vie aux lecteurs.
Oui, c'est trop verbeux mais c'est l'époque qui voulait cela et oui c'est foisonnant de bon sentiments, de classicisme dans les hautes valeurs humaines. Nous sommes en 1962. Une période ou l'on va à la messe de minuit, ou les échanges se font à la poignée de main. Et alors? On peut construire une belle histoire avec de beaux sentiments. Et puis il y a ces moments de plaisir à lire les anecdotes d'une famille autour de la table. Ce n'est pas du remplissage. Ce sont des brèves de vie drôles et intimes réjouissantes.
Et le dessin de Graton, comme les couleurs de sa compagne, sont toujours un vrai bonheur de lecture avec des décors superbes, des physionomies qui racontent parfaitement l'émotion et, évidemment, des courses automobiles incroyables de mouvements et de vacarmes.
Je suis toujours subjugué par le Jean Graton de l'époque qui construira chaque années et durant 13 ans des histoires de 62 planches d'une telle qualité graphique mais aussi scénaristiques dans la condition humaine des 30 glorieuses. C'est toujours juste.
Enfin, l'ouvrage prépare, en de nombreuses planches, le retour de Steve. Et j'aime moi les hors champs qui permettent de nous situer sur le futur.
Chapeau bas l'artiste
une erreur dans ma notation m'oblige à poster un second avis ;j'ajoute que Yves est plus que Michel le personnage le plus attachant del'album ,car,comme
le fait remarquer l'auteur ,il est le seul à venir d'un milieu modeste ;Graton attache une enorme importance à la famille :Yves n'a plus de père ,Régis son mauvais génie plus de mère(? ) et Steve et Julie sont orphelins.
LE "imagine" de Jean Graton;en pleine guerre froide,on ne peut qu'approuver ce
rapprochement frannco-américain;le jeune Yves ,apparu dans "route de nuit" y joue un rôle important et la poignée de main devant la voiture accidentée ;c'est surtout dans cet album que le côté " émotionnel" (latent dans le premiers albums) commence à devenir prépondérant;pour preuve la "présence " en creux de Warson évoqué au début de l'album puis dans la scene de la messe de
minuit qui est une des plus émouvantes de toute la série.
Comme quoi les préjugés sont souvent trompeur. Grace à ce tome, on vois vite comme quoi une divergences d'opinions peut mettre en danger un projet.
Ce tome est indispensable à tous ceux qui sont fan de Michel Vaillant.