Michel Vaillant
3. Le circuit de la peur
Une BD de Jean Graton chez Lombard (Collection du Lombard) - 1961
07/1961 62 pages Format normal 100 à 150 euros 31035
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Tome 2 -
Tome 3 -
Tome 4 -
Tome 5 -
Tome 6 -
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Tome 12 -
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Clairement les 13 premiers albums de cette série sont pour moi presque tous des classiques du 9ème art. Les trames étant à cette époque construit sur 64 pages, un auteur qui a un talent de conteur ne peut que nous offrir que du bonheur s'il sait harmoniser les petites histoires dans la grande, celle qui est l'ossature de tout l'album.
Et Jean graton fut un orfèvre dans la narration.
Au delà d'un dessin vif, alerte, au pastel simple mais magnifique, au mouvement parfait et au cadrage classique mais pertinent, l'auteur nous régale dans une histoire sans temps mort, auréolée d'une multitude d'autres qui sont comme des témoins d'une époque qui n'est plus. Les gosses ( symbolisant les lecteurs du journal Tintin) qui visitent l'usine comme la baronne à la station essence sont des petits moments joyeux qui donnent le sourire dans une période heureuse ( ou fantasmée comme heureuse).
Et puis il y a la course automobile ou les européens combattent les américains qui combattent les russes. Sur les circuits, point de guerre froide mais une fraternité de pilote qui s'épaulent et se soutiennent. Jean Graton ne transmet pas une opinion politique pro ou contre le capital. Il met à l'honneur seulement les valeurs humaines de l'amitié et de l'honneur.
Il construit aussi une trame qui monte crescendo dans l'angoisse et la peur, autour d'attentat commis dans l'équipe européenne. Et ce crescendo est parfait car, là encore, Graton construit des petites histoires dans l'histoire absolument au diapason de son propos.
"Le circuit de la peur" est une œuvre d'un autre temps certes. C'est un aussi un magnifique témoin de ce temps-là avec de superbes dessins et une histoire simple mais aux émotions parfaitement maitrisées.
La guerre froide selon Graton, ou quand communisme et capitalisme s’affrontent par bolides interposés. Qui va gagner ? Monde libre ou bolchévisme ? Chrysler ou Skoda ? Lincoln ou Zvezda ? A moins que ce ne soit une Vaillante Mystère, puisque le père Vaillant, plus bouillant que jamais, n’est pas du genre à compter les points les bras croisés. Ce qui n’est jamais très très facile.
Pour le savoir : casque au bol, paire de lunettes Climax et gants de pécari de rigueur. Vous voilà fin prêt pour vivre dangereusement sur votre canapé, tel Bill Rix, le grand champion anglais, en travers de la piste, sur la plus spectaculaire couverture tu meurs. Romantique, esthétique et symbolique avec ciel rouge de circonstance !...Pratique aussi, c’est vrai quoi.
Et dedans ? Dedans du dur : Un serial saboteur, une enquête digne de celle des "5 tulipes rouges" de Jean Stelli avec René Dary, le Tour de France en moins, mais des courses - intercontinentales - en plus. Tout ça dans un climat d’inquiétude particulièrement inquiétatant qui nous rappelle que les grands champions sont aussi des hommes comme vous et moi. Faut dire qu’une course chez Franco, sous la pluie battante avec la Guardia civil armée jusqu’aux dents à chaque case a de quoi calmer son monde.
C’est aussi le costume Prince de Galles de Michel (p. 37) pas du meilleur effet. On sent que le jeune homme "se cherche". Vestimentairement parlant, bien sûr. C’est aussi la bonne époque des pompistes à casquette et des enfants par paquet de deux, à l’avant sans ceinture. C’est aussi le très Tintinesque hôtel Louvois où va bientôt descendre le capitaine Blake. C’est enfin la famille Vaillant au grand complet dans un repas très "Jour de France" (ou banquet du MEDEF, au choix) dont elle a le secret. C’est aussi…Mais un Michel Vaillant, c’est tant de choses encore. Pour la peine, laissons le mot de la fin au père Vaillant : "…et à l’avenir, vous sentirez que vous êtes plus que des camarades,…que vous êtes tous frères !" Un Michel Vaillant ? Un album de famille.
Agnès qui jusqu'alors avait surtout un rôle décoratif s'y révèle une détective digne de Miss Marple;le scénario évoque Agatha Christie chez les pilotes de course.Et dire qu'on a failli ne pas l'emmener!
Un scénario superbe, sur l'histoire de la course automobile et sur l'amitier qui existe entre les pilotes, qui même s'ils sont adversaires pendant les courses, savent aussi rester avant tous des hommes et être des amis en dehors des circuits.