Michel Vaillant
24. Cauchemar
Une BD de Jean Graton chez Lombard - 1973
01/1973 46 pages Format normal 25 à 30 euros 43270
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On va mettre de côté tout de suite le déplaisant de côté: J'avoue ne pas comprendre pourquoi on teste une machine lunaire....sur terre. Ce n'est tout de même pas la même gravité pour les suspensions du carrosse et je ne comprends pas non plus pourquoi tant de distance entre Michel et les scientifiques. Ce n'est pas tout de même pour la communication ? Ils sont à quelques kilomètres alors que la lune est tout de même un peu plus loin... Alors oui à cause de ce début j'ai eu un peu mal à entrer en immersion.
Ok Jeannot doit trouver des idées et c'est pas facile de se renouveler....alors Michel sur la lune ! ça fait grandiose comme pub pour le journal Tintin!
Sauf que dès la disparition de notre champion apparaît le grand art ouvre les portes du génial. Jean Graton est un grand narrateur et le prouve une nouvelle fois! L'histoire, qui reprend les codes de " Le retour de Steve Warson" est tout simplement rebondissante, angoissante et superbement orchestrée! Mais comme "Le retour de Steve Warson" ou le final de "Route de nuit", Jean Graton construit une véritable ambiance visuelle qui sert et souligne la narration. Une ambiance de nuit et de fureur mais aussi d'aurore légère. Il travaille aussi sur les lieux et en fait des zones intenses. Comme le moment du bac qui est, en soit, une scène d'action et de d'angoisse sur le fil de l'eau grandiose (avec ce petit plus qui offre aux lecteurs une plus grande résonnance affective avec la présence de Boule.
Jean Graton transforme les reliefs de la Camargue pour en faire un acteur principal dans cette narration. Tour à tour lune et angoisse, levé de soleil du possible et course poursuite dans la pierre.
Du grand art
Curieusement, je préfère les épisodes de Michel V. où il y a pas ou peu de courses de voitures (comme l'excellent "Km 357").
"Cauchemar" est un des tout meilleurs ! Dessin et scénario sont très bons. Cela fleure bon les BDs de mon enfance ... nostalgie quant tu nous tiens ...
Les 18 premières pages sont parmi les plus fantastiques -dans les deux sens du terme-que Graton ait jamais dessinées;le début surclasse celui du "13 au départ" ;le lecteur est complètement désorienté ne reconnaissant plus le "milieu" habituel du personnage: certaines images nocturnes sont terrifiantes;dans ce contexte ,la réapparition fantomatique d'un Régis extrêmement vieilli est presque surréaliste :il est à noter que c'est le seul personnage qui subisse une telle métamorphose ;on retrouve également Boule le routier de "route de nuit".Les autres pages ne sont ps à la hauteur des premieres avec une fin rappelant "route de nuit"et "les casse-cous" en moins bien.Warson est presque absent de l'histoire.