Metropolis (Lehman/De Caneva)
4. Tome 4
Une BD de
Lehman, Serge
et
Stéphane De Caneva
chez Delcourt
(Machination)
- 2017
Lehman, Serge
(Scénario)
De Caneva, Stéphane
(Dessin)
Martinos, Dimitris
(Couleurs)
Carré, Benjamin
(Couverture)
01/2017 (18 janvier 2017) 90 pages 9782756063812 Format comics 294278
L'enquête sur les mortes de la Réconciliation ressemble à une course à l'abîme. Gabriel Faune a laissé Lohmann rebasculer du côté M pour se mettre en quête de l'Automate Mental 45, la mystérieuse oeuvre d'art qui cache peut-être les clés de son passé. Pendant ce temps, le docteur Freud affronte une épidémie nécrophile d'un nouveau genre. Mais si les fous avaient raison ? Si Metropolis n'était que le masque d'une réalité inimaginable : la machine universelle ?
Comme son titre l’indique, cette remarquable série doit tout à « Metropolis », le film culte de Fritz Lang, dont elle est une espèce de spin off.
C’est à la fois une uchronie élégante qui voit s’entrecroiser quelques figures mythiques des années 30, et un polar dans lequel enquête le commissaire Lohmann, vu dans «M le maudit» (de Fritz Lang toujours…)
En marge de l’intrigue, on voit donc Sigmund Freud sonder l’inconscient de ses patients, et de spectaculaires technologies mécaniques se développer ; les deux se lient au fil de l’histoire en un idéal scientifique où tous les rêves deviendraient réalisables.
Cela pousse le récit au bord de la fracture mentale. Le réel et l’imaginaire se confondent en un inquiétant jeu de miroir où tout est inversé, dédoublé, mis en abîme. Les personnages se confrontent à la schizophrénie, à d’étranges illustrations ou à des automates qui sont autant de substituts à leur réalité. Comme si le monde nouveau promis par la science était encore superposé à l’ancien.
En cela j’ai trouvé ce scenario particulièrement élaboré et son épilogue extraordinairement audacieux !
Si vous êtes farouchement rationnel, passez votre chemin…
Mais si vous ne craignez pas que votre raison s’égare quelque part entre «Shutter Island» et «Matrix», régalez-vous !