Metropolis (Girard)
Metropolis
Une BD de
Christophe Girard
chez Les Enfants Rouges
- 2011
Girard, Christophe
(Scénario)
Girard, Christophe
(Dessin)
Girard, Christophe
(Couleurs)
Von Harbou, Thea
(Adapté de)
03/2011 (24 mars 2011) 56 pages 9782354190484 Format normal 122477
L’idée d’adapter le film Métropolis de Fritz Lang (d’après un roman de Théa von Habou) est née e2007 lors d’une conversation avec Bruno Letor,compositeur et animateur de l’émission «Tapages nocturnes» sur France Musique. Nous avions travaillé en 2006 sur un premier projet, un livre musical « Le dossier secret» (éditions!). Les hommages graphiques, narratifs au film de 1925 et classé dans la mémoire du monde de l’UNESCO, étaient de toutes les pages. B. Letor me conseilla fortement de m’attaquer directement à la source, à l'œuvre légendaire. Mince... Lire la suite
N'ayant pas vu le film du grand Fritz, j'aurais bien du mal à comparer avec l'original, mais les thèmes abordés par cette adaptation sont toujours autant d'actualité.
La critique du capitalisme en est le sujet central, avec une ville du haut, corrompue et vivant dans l'abondance, et exploitant jusqu'à la tombe des bas fonds, où les quartiers ouvriers sont piégés entre déchets toxiques et usines.
Bref, l'imagerie politique de l'époque est ici respectée à la lettre, chacun à sa place dans la nomenclatura révolutionnaire, les bons d'un côté, les mauvais de l'autre...
Les errements d'un politique avide de pouvoir, d'un savant fou de douleur, et d'un jeune privilégié amoureux d'une prolétaire vont faire voler en éclat la machine capitaliste et la mener au bord de la destruction.
Cet ouvrage permet de bien saisir l'influence ultérieure qu'a eu l'oeuvre originale dans la science-fiction en général, que ce soit dans Blade Runner et Total Recall de K. Dick ou dans les Matrix des frères Wachowsky.
On se rend compte que malgré les décennies qui nous sépare de cette époque, rien n'a changé, et les luttes, revendications et enjeux sont toujours exactement identiques : conquête de la liberté, contrôle sur sa propre vie et résistance à l'oppression des forces de l'argent.
C'est surtout là dedans que se situe le principal intérêt de cette oeuvre, en y rajoutant l'idée que la vindicte populaire n'est pas une fin en soi, et que la haine de classe peut elle aussi mener à l'autodestruction.
Un discours avant tout humaniste, rassembleur et marqué par l'espérance et la croyance en l'idée qu'une société à visage humain est possible...