La mer à boire (Blutch)
La mer à boire
Une BD de Blutch chez 2024 - 2022
12/2022 (04 novembre 2022) 88 pages 9782383870340 Format normal 458795
Traversant Bruxelles-City d’un pas hésitant, ignorant les conseils d’un vieux sage, B cherche A. Garçonne, venue en calèche, sourde aux avertissements d’une comparse de voyage, A cherche B. A l’Hôtel Métropolis, A se cacherait sous le doux nom d’Incartade. B, enchaîné à un poteau, capturé par des Indiens de cinéma, ne peut que la voir s’échapper à l’horizon. Leur quête se poursuit jusqu’à ce qu'ils se retrouvent, s’abandonnant ensemble dans une profonde intimité, ouvrant la voie à un amour intense, absolu. Dans ces pages somptueusement réalisées,... Lire la suite
Là, par contre, je déchante.
Blutch sait-il faire autre chose que de parler de lui même? Encore? Et nous ressasser toujours les mêmes scènes? Son "délire" est-il si stagnant qu'il se le rejoue en boucle et qu'il n'est pas capable de dessiner autre chose?
Ouais, ouais, on comprend, rien ne sert de chercher à revivre son passé. Mais ce genre de scénario prétentieux devient lourd. Et si j'ai beaucoup aimé Lune l'envers, du même auteur, j'ai absolument détesté cet album. D'ailleurs, mister Blutch, ta citation sur le paradis et l'enfer, tu nous l'as déjà faite avant! Tout comme "La Volupté" et "Pour en finir avec le cinéma" partageaient aussi des scènes!
Le scénario est pompeux? Absolument! C'est quoi cette histoire de dessinateurs, d'ailleurs? Déjà, dans Lune L'envers, il critiquait l'abandon des techniques classiques. Et là, dans La Mer à boire, nous avons cette perle : "Navré. Nous n'avons pas vu de dessinateur en Belgique..." Ah, bon, d'accord. Tu es le seul véritable dessinateur qui demeure, Blutch. Il n'y a que toi qui sois vrai. Voilà.
N'importe quoi. Pourtant, je sais que Blutch peut frôler le génie. Mais un peu comme David Lynch, si on ne le dirige pas, qui sait ce qu'on va retrouver à la fin? J'ai adoré le Donjon de Blutch, mais ça ne venait pas de lui au départ. J'ai adoré le Lucky Luke de Blutch, mais le personnage ne venait pas de lui au départ. Mais là, mis à part pour Lune L'envers (déjà difficile à la lecture), les BDs de Blutch sont des cryptes insondables.
Des cryptes en partie recyclées.
C'est typiquement le genre de "BD d'auteur" que je ne supporte pas. Certes, le dessin élastique de Blutch a un certain charme, mais le scénario est bien trop pompeux, bien trop snob et tellement absurde que je n'ai pas réussi à accrocher. L'album plaira certainement aux bobos de la capitale et à une certaine intelligentsia parisienne, mais pour ma part la lecture m'a profondément ennuyé et cet album ne m'a absolument pas touché, malgré le talent graphique de Blutch.
Ce livre ne ressemble à aucun autre. Il y a certes une histoire ou plutôt un récit. C'est celui d'un amour, d'une recherche croisée de l'autre. Cela se passe dans un hôtel au bord de la mer à Bruxelles! Vont-ils se rencontrer oui et non car il s'agit aussi d'un voyage dans le temps. En effet sont-ils dans la même époque? Rêvent-ils ou pas?
Quand on a fini le livre , il faut le recommencer et on redécouvre que le début est peut être à la fin. D'ailleurs la mise en page commence sans page de garde comme si on entrait au milieu de l'histoire.
Plus on relit ce livre plus on y prend du plaisir, c'est un peu comme toute ces grandes œuvres, musique, peintures ou à chaque fois on se rend compte qu'un détail essentiel nous avait échappé.
Je ne sais pas pourquoi, peut être les scènes de western, m'ont fait penser au film de Marco Ferreri "Touche pas à la femme blanche". Film pour lequel l'affiche avait été faite par J. Giraud.
Le dessin de Blutch est somptueux et d'une très grande expression, le choix des teintes roses et bleues est totalement adapté.
Passé les premières pages, c'est une BD hypnotique. A laisser dans la bibliothèque en bonne place pour la retrouver aisément.