Mémoires d'un paysan bas-breton
3. Le persécuté
Une BD de Stéphane Betbeder et Christophe Babonneau chez Soleil Productions (Soleil Celtic) - 2019
03/2019 (06 mars 2019) 96 pages 9782302075108 Grand format 361314
Jean-Marie est un paysan qui a fait bien du chemin. Après avoir parcouru le monde, il revient au pays avec une idée fixe : s'installer dans un ermitage parmi les abeilles, les poules et les lapins, au coeur de ce décor sauvage, témoin de ses jeunes années. Il y vivrait paisible, loin du bruit, des fracas, des tracasseries et des horreurs du monde civilisé. Mais il lui faut renoncer à ce projet pour sauver une famille de la misère. Lorsqu'il s'agit de rendre service à quelqu'un, fut-il son plus grand ennemi, Jean-Marie ne refuse jamais. Voilà d'où... Lire la suite
Avis pour les trois tomes de la série.
Les périples et péripéties d’un jeune breton au milieu du 19ème siècle qui valent le détour. Nous passons de sa jeunesse miséreuse où la mendicité prend une grande part, à l’aventure pendant ses années de service militaire.
Seul, il apprendra à lire et écrire et s’élèvera intellectuellement. Arrivé au grade de sergent, il quittera l’armée avec comme seul désire devenir ermite. Mais la vie l’entraînera ailleurs jusqu’au mariage dans son pays de Bretagne.
Grâce à son intelligence et à l’impéritie des paysans miséreux, il épatera la galerie en assainissant des terrains voués aux marécages et en faisant pousser des légumes comme personne n’en avait vu. Mais les paysans y verront l’œuvre du diable car la peur est le fruit de l’ignorance. Il tombera plus d’une fois mais se relèvera encore et encore subissant la bêtise et les quolibets d’une populace miséreuse, envieuse et inculte.
Trois tomes et 280 pages de magnifiques dessins, Stéphane Betbeder et Christophe Babonneau nous offrent une histoire passionnante et fascinante d’un homme qui voulait s’élever au-dessus de sa misérable condition. La conclusion est pourtant cruelle car elle nous rappelle d’une part la supériorité de la bêtise (hélas !) et d’autre part qu’une personne seule peut avoir raison face à la multitude.