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Voilà une belle et magnifique mélodie
Scipion Nisimov, volatile en sursis
Il se promène souvent dans la nature
En quête de nouvelles aventures.
Il croisa la roulotte d'un gitan
Tchavolo Naguine, voyageur bien vivant
Il vient de l'Inde et va à la rivière
Tantôt pêcheur, tantôt musicien fier.
Infidèle Daphnée qui préfère le taureau au poisson
Coup de massue et déprime sur la raison
Rien de mieux que de se mettre au violon
Refaire surface et être au diapason.
Souhaite-t-il jouer de cette musique ?
Il lui faudra beaucoup de pratique
Le camping n'est pas le terrain idéal
Reprendre la route et être en cavale.
Du ramoneur sur un toit brûlant
A la quête d'un ami passionnant
Mais au final, cela fera bien des émules
Que cette mélodie au crépuscule.
C'est vrai que de loin, ça pourrait faire penser à du Trondheim (trait plutôt naïf, personnages animaliers, ambiance farfelue ...). Mais une fois ces points communs observés, on se rend bien vite compte que cet album a sa propre originalité.
MELODIE AU CREPUSCULE est un récit plein de sensibilité, qui procure un doux sentiment d'évasion à la lecture, une échappée agréable qui nous permet de nous déconnecter un temps de la réalité. Ca parle d'errance joyeuse sur les routes, de pêche à la ligne au bord d'une rivière, de nuit à la belle étoile à trinquer autour d'un feu de camp ou à jouer du jazz manouche avec un vieux violon dézingué, de déception amoureuse, de la vie à la ville et de ses absurdités, etc.
Tout ça est joliment mis en image par un dessin plein de caractère, un rien biscornu, qui possède beaucoup de charme. Et le découpage classique en gaufrier, loin d'amener de la monotonie, offre au contraire quelques pages sublimes, pleines de créativité.
Une bien jolie mélodie dont vous pouvez vous imprégner sans souci les yeux fermés ...
Renaud Dillies à un style bien à lui: de loin on pourrait dire que c'est dans la même famille que Lewis Trondheim mais de près, la seule ressemblance réside dans le fait que les personnages sont des animaux. Sa méthode narrative, non dénuée de dérision, mélange la description "technique" des personnages destinée aux lecteurs, des idées graphiques tout à fait originales (voir - Spoiler ! - le monde qui s'écroule au propre et au figuré autours de Scipion quand il découvre que sa compagne le trompe) et des récitatifs sous forme d'enluminures, voire même de fronstispices (allez voir au dico, béotiens ! ;-)) . Ce mélange est propre à Dillies, et cela donne une dimension tout à fait particulière à ses albums.
Après le désopilant Mister PLumb, lapin (pardon ! plombier !) de son état, "Mélodie au Crépuscule" est beaucoup plus intimiste, avec quelques points communs avec Betty Blues. Scipion, bel échassier voyageant beaucoup (surtout dans sa tête) se retrouve sans amour, trompé par sa belle qui s'envoie en l'air avec un pachiderme. Voilà de quoi le mettre l'esprit sous une chape de plomb (et rebelotte pour la représentation graphique de cet état !). C'est la musique qui le sauvera, grâce aux encouragements de Tchavolo, gitan de passage et vaguement musicien lui aussi, et le voilà parti pour une belle petite aventure. Mais comme on l'a dit, Scipion voyage surtout dans sa tête, et je me garderai de "spoiler" l'album davantage, qui est à découvrir absolument ! Seule petite déception (sinon je mettais 10/10): la fin en... queue de poisson. Mais comme le poisson intervient lui aussi on peut y voir une des multiples métaphores graphiques du génial Renaud Dillies.
Voilà une belle et magnifique mélodie
Scipion Nisimov, volatile en sursis
Il se promène souvent dans la nature
En quête de nouvelles aventures.
Il croisa la roulotte d'un gitan
Tchavolo Naguine, voyageur bien vivant
Il vient de l'Inde et va à la rivière
Tantôt pêcheur, tantôt musicien fier.
Infidèle Daphnée qui préfère le taureau au poisson
Coup de massue et déprime sur la raison
Rien de mieux que de se mettre au violon
Refaire surface et être au diapason.
Souhaite-t-il jouer de cette musique ?
Il lui faudra beaucoup de pratique
Le camping n'est pas le terrain idéal
Reprendre la route et être en cavale.
Du ramoneur sur un toit brûlant
A la quête d'un ami passionnant
Mais au final, cela fera bien des émules
Que cette mélodie au crépuscule.
C'est vrai que de loin, ça pourrait faire penser à du Trondheim (trait plutôt naïf, personnages animaliers, ambiance farfelue ...). Mais une fois ces points communs observés, on se rend bien vite compte que cet album a sa propre originalité.
MELODIE AU CREPUSCULE est un récit plein de sensibilité, qui procure un doux sentiment d'évasion à la lecture, une échappée agréable qui nous permet de nous déconnecter un temps de la réalité. Ca parle d'errance joyeuse sur les routes, de pêche à la ligne au bord d'une rivière, de nuit à la belle étoile à trinquer autour d'un feu de camp ou à jouer du jazz manouche avec un vieux violon dézingué, de déception amoureuse, de la vie à la ville et de ses absurdités, etc.
Tout ça est joliment mis en image par un dessin plein de caractère, un rien biscornu, qui possède beaucoup de charme. Et le découpage classique en gaufrier, loin d'amener de la monotonie, offre au contraire quelques pages sublimes, pleines de créativité.
Une bien jolie mélodie dont vous pouvez vous imprégner sans souci les yeux fermés ...
Renaud Dillies à un style bien à lui: de loin on pourrait dire que c'est dans la même famille que Lewis Trondheim mais de près, la seule ressemblance réside dans le fait que les personnages sont des animaux. Sa méthode narrative, non dénuée de dérision, mélange la description "technique" des personnages destinée aux lecteurs, des idées graphiques tout à fait originales (voir - Spoiler ! - le monde qui s'écroule au propre et au figuré autours de Scipion quand il découvre que sa compagne le trompe) et des récitatifs sous forme d'enluminures, voire même de fronstispices (allez voir au dico, béotiens ! ;-)) . Ce mélange est propre à Dillies, et cela donne une dimension tout à fait particulière à ses albums.
Après le désopilant Mister PLumb, lapin (pardon ! plombier !) de son état, "Mélodie au Crépuscule" est beaucoup plus intimiste, avec quelques points communs avec Betty Blues. Scipion, bel échassier voyageant beaucoup (surtout dans sa tête) se retrouve sans amour, trompé par sa belle qui s'envoie en l'air avec un pachiderme. Voilà de quoi le mettre l'esprit sous une chape de plomb (et rebelotte pour la représentation graphique de cet état !). C'est la musique qui le sauvera, grâce aux encouragements de Tchavolo, gitan de passage et vaguement musicien lui aussi, et le voilà parti pour une belle petite aventure. Mais comme on l'a dit, Scipion voyage surtout dans sa tête, et je me garderai de "spoiler" l'album davantage, qui est à découvrir absolument ! Seule petite déception (sinon je mettais 10/10): la fin en... queue de poisson. Mais comme le poisson intervient lui aussi on peut y voir une des multiples métaphores graphiques du génial Renaud Dillies.
Cap sur Angoulème ?