Max Winson
1. La Tyrannie
Une BD de Jérémie Moreau chez Delcourt (Encrages) - 2014
01/2014 (15 janvier 2014) 160 pages 9782756043319 Autre format 205477
Max Winson n'a jamais perdu un match de tennis de sa vie. Adulé par la foule, il n'est pourtant pas celui qu'on croit. Grande carcasse mélancolique à l'allure de Pierrot, il n'est que le produit d'une enfance volée par des entraînements inhumains, le pantin d'un père tyrannique. Quand ce dernier devient trop faible pour le coacher, la liberté s'offre à lui avec son cortège de paradoxes existentiels...
Légèrement déroutant, cet album…
Visuellement, par le dessin un poil manga mais pas totalement, qui va à l’essentiel mais parvient à être presque flou dans certaines actions tant il est sommaire…
Narrativement aussi – le postulat de base est déjà étonnant puisqu’il part de ce qui serait un final dans la plupart des histoires : Max Winson a tout et est arrivé au sommet ou presque.
L’histoire nous emmène donc au-delà, dans une façon de s’entraîner décalée, dans un défi final plutôt tordu…
Une réflexion sur la victoire malgré soi, la prise en main de son destin, qui n’est pas inintéressante dans un album qui coule finalement aisément…
Une satire froide de la société de compétition
Jérémie Moreau est l’auteur d’une satire caustique de notre société de compétition où la réussite est une obsession. Le malheureux et attachant personnage incarne à la fois l’échec et les travers de cette société.
Dans cette BD, tout est très caricatural et l’excès dans les choix de l’auteur m’a légèrement distancé du message : un père tyrannique, un public fanatique, des décors surréalistes et un héros chagrin. Côté dessin les amateurs de BD qui ont adoré le Singe de Hartlepool - dont Moreau a signé le dessin – seront surpris, car le traitement est très différent. Ici le dessinateur a choisi des dégradés de gris, un trait fin et juste, mais très monotone, des typographies froides et des ambiances plates. Un traitement qui correspond parfaitement au sujet traité. J’ai aimé en revanche la façon dont il joue avec les cases qu’il n’hésite pas à déformer et à briser.
L’idée est forte, on reconnaît le talent de Jérémie Moreau, mais je suis passé à côté de cette BD.
https://bdsulli.wordpress.com/
Lunaire, maladroit et naïf, le personnage de Max est très attachant ! Le contraste avec les explosifs et caricaturaux entraineurs (le père puis son remplaçant) fait des étincelles !
Les parties de tennis sont très bien mises en image, le tout est drôle, dynamique, vivement la suite !