Max Fridman (Les aventures de)
5. Sin ilusión
Une BD de Vittorio Giardino chez Glénat (Caractère) - 2008
03/2008 62 pages 9782723460859 Grand format 72913
Fridman avait pourtant juré de ne pas revenir en Espagne, là où deux ans plus tôt il avait été blessé en combattant aux côtés des brigades internationales contre les fascistes. Mais l'amitié entre les hommes les poussent parfois à des agissements déraisonnables... Et pour retrouver son ami le Major Treves, disparu à la suite d'une brouille suspecte avec un commissaire politique, Max est retourné dans ce pays en pleine guerre civile, où l'attendaient de nombreux souvenirs et quelques vieux ennemis. Toujours accompagné de son amie la jeune journaliste... Lire la suite
"Sin ilusión", conclusion désabusée, amère même, de "la trilogie de la guerre d'Espagne" de Giardino, est certainement le meilleur des trois livres - le plus rempli d'action, de coups de théâtre, etc. -, mais ne réussit pas non plus à soulever le même enthousiasme de notre part que les débuts de Max Fridman. Malgré les multiples péripéties qui mènent Fridman à la découverte de Treves et du secret de "Cocorito", règne ici une impression d'immobilisme pesant : on a du mal à vibrer même quand les balles sifflent - de manière un peu répétitive d'ailleurs - aux oreilles de notre héros. On peut tenir pour responsable de ce manque de dynamisme le dessin parfait, mais par trop "posé", de Giardino, mais c'est peut-être plutôt l'immobilisme de Fridman, paralysé par ses désillusions (le titre du livre est clair) et par une forme naissante de défaitisme qui passe mal ! ... Et est dans doute antinomique par rapport à un récit policier / d'aventures où l'on doit craindre pour la vie du héros. Ici tout est clairement perdu depuis toujours, la grande Histoire (on sait bien entendu le funeste destin de la jeune République espagnole) comme la petite : la fuite de Fridman devant l'aventure de l'amour qui lui est offerte, même si elle nous offre une jolie conclusion avec ses retrouvailles avec sa fille, n'est pas un grand moment romantique, plus une lâcheté sans aucun panache. On peut comprendre, voire avoir de la sympathie pour le pessimisme (la lucidité) Giardino, mais il est indiscutable qu'il est fatal au charisme de "Max Fridman", le personnage de BD. (C'est d'ailleurs en cela que Giardino est infiniment inférieur à son compatriote Pratt qui réussit au contraire à nourrir le romantisme éperdu des aventures de Corto Maltese du cynisme élégant de son héros...).
Novembre 1938,
Max Fridmann touche au but et commence à sérieusement gêner certains intérêts. Utilisé malgré lui par la Seguridad pour trouver la taupe au quartier général, le héros avance sans faiblir, entre cynisme et romantisme, jusqu'au dénouement tragique.
Un très bon album de Vittorio Giardino.
Cette trilogie sur la guerre d'Espagne est vraiment magnifique. On oublie souvent de dire que Giardino est non seulement un très grand dessinateur, mais aussi un très grand conteur. En tout cas, moi, je n'hésite pas à le hisser à la hauteur d'un Hugo Pratt, par exemple !
L'histoire est captivante d'un bout à l'autre, sérieusement documentée. Giardino a fait là de l'excellent travail.
Au bout du compte, Max Fridman s'en sort bien, alors que les Républicains sont en train de perdre la guerre. Ainsi va l'Histoire...
Le titre de l'album indique bien l'atmosphère de l'histoire.
Max s'est jeté dans cette aventure sans grande illusion sur le sort de son ami.
Il n'a plus davantage d'illusions sur les "forces de progrès" noyautées par les staliniens.
Guère d'illusions sur le sort des Républicains et encore moins sur le sort des ses frères d'armes.
Quant à l'opportunité d'un amour naissant, il préfèrera le fuir croyant se sacrifier pour sa fille.
C'est vraiment une fuite en avant sans aucune illusion. Mais Dieu que ce désespoir, que cette mélancolie sont belles à lire.
NB : il y a presque 10 ans d'écart entre le premier album et ce 3ème qui clôt la série; seul le talent de Giardino (pour ne pas dire la grâce ou le génie) permet de tolérer un tel écart. Et que dire de Jonas Fink commencé encore plus tôt -1994- et toujours en rade après 2 albums !
Au boulot M. Giardino ! vos admirateurs attendent vos suites avec impatience !
Fin de la trilogie espagnole où Fridman continue de chercher son ami disparu en se heurtant aux deux camps et en perdant ce qui lui reste d'illusions sur la justesse des combats menés. Finalement c'est l'attachement à sa petite fille qui lui fait résister à tout y compris aux tentations de l'amour et c'est finalement la partie la plus touchante de l'histoire.
Très bon.