Mauvaise réputation
2. La véritable histoire d'Emmett Dalton 2/2
Une BD de Antoine Ozanam et Emmanuel Bazin chez Glénat - 2024
01/2024 (03 janvier 2024) 66 pages 9782344018798 Grand format 487227
Le dernier frère Dalton n’a pas dit son dernier mot… Emmett Dalton n’est plus un criminel depuis longtemps, il mène désormais une existence discrète aux côtés de son épouse Julia. À la sortie du film qui retrace l’histoire du célèbre gang, le producteur John Tackett lui propose un nouveau départ sous le soleil californien. Mais Emmett ne montre pas un grand intérêt pour ce faste. Certes, il jouit d’une certaine notoriété car le film a eu un succès retentissant, mais ce qui lui tient à cœur reste la véritable histoire des Dalton. Si un nouveau projet... Lire la suite
« Mauvaise réputation » c’est d’abord une atmosphère faite d’un style réaliste au trait léger et délicat ; de tons automnaux, crépusculaires, parsemés de vibrants éclats de lumière ; sans oublier ces espaces un peu vaporeux dans lesquels les personnages semblent parfois flotter. Hervé Bazin a réalisé un travail d’une immense élégance.
L’impeccable couverture démontre encore une fois sa maitrise de la composition et son goût affirmé pour le silence et la contemplation.
Antoine Ozanam livre de son côté un récit précis, parfaitement adapté à l’univers graphique de son dessinateur : 1908, puis 1922. Emmett Dalton, seul survivant du légendaire gang d’outlaws pilleurs de trains et braqueurs de banques, puise dans ses souvenirs pour collaborer avec un producteur de cinéma. Leur but ? Tourner un film qui réhabilitera la véritable histoire des Dalton, loin des clichés sensationnalistes et racoleurs vendus par les feuilles de chou de l’époque. À l’origine, des marshals épris de justice, contraints de sombrer dans l’illégalité à la suite du non-paiement de leurs salaires.
Les auteurs alternent présent et passé avec virtuosité. A noter d’ailleurs que le découpage est heureusement beaucoup plus fluide dans ce 2ème tome.
Les réminiscences d’Emmett, synonymes d’un Far West désormais révolu, se teintent de nostalgie alors qu’un Hollywood à peine naissant commence à transformer les collines californiennes jusqu’alors désertes.
Les unes de journaux insérées en tête de chapitres, magnifiquement illustrées par H. Bazin, renforcent le dialogue – qui s’avèrera fécond – entre fait divers, paillettes et fiction.
Un diptyque absolument splendide.
PS : si le papier mat accorde une incontestable valeur ajoutée au dessin, il reste très perturbant pour moi d’avoir le tome 1 en brillant et le tome 2 en mat !