Masquerouge
1. Masquerouge
Une BD de Patrick Cothias et André Juillard chez Glénat - 1984
03/1984 42 pages 2723404250 Format normal 20 à 25 euros 9133
Octobre 1624, Masquerouge pousse son premier cri. Richelieu règne sur la France aux côtés du jeune roi Louis XIII. En terre de Gâtinais, ariane de troïl prend conscience de la misère qui règne dans les campagnes. C'est alors que réapparait celui qui, il y a quelques années, était connu sous le nom de masquerouge.Ariane de Troïl qui a quitté sa terre d'enfance, arrive à Paris sans le sou. Meurtrie par un passé douloureux, elle prend son destin en main. Masquerouge et son épervier font alors leur apparition. Ils livrent un combat sans merci au vice... Lire la suite
En 1978, dans le journal PIF Gadget, est publiée une petite histoire à propos d'un héros à la Zorro sous le règne de Louis 13. Fort du sucés des lecteurs du magasine, il y aura plusieurs petites histoires du héros "Masque rouge". Les auteurs ne savent pas vraiment ou ils vont véritablement mais ils ne se doutent pas encore que débute ainsi une grande saga.
Ce tome 1 regroupe les 3 premières aventures riquiquis de ce Zorro à la française. Au delà d'être d'abord une curiosité à lire, on pressent vite le potentiel du héros et de ce qu'il va devenir. Cothias construit donc 3 aventures distinctes qui vont vite, évidemment trop vite allant à l'essentiel pour une conclusion rapide. Les personnages sont à peine effleurés malgré le fort potentiel de beaucoup d'entre eux. La narration est coupée au scalpel avec de grosse facilités scénaristiques pour que tout rentre en 6 ou 8 planches et les histoires sont parfois à la limite de l'anecdote. On se demande par exemple pourquoi Masque rouge apparait comme dans la dernière histoire de ce tome ou il donne juste son point de vue avant d'être attaqué par une dizaine de soldat.
Mais malgré tout cela le scénariste construit une ambiance, une légende autour de son héros. Il apporte une tonalité mystique autour de lui qui donne envie et qui subjugue. Le héros est tour à tour fantôme revenu des morts, symbole de justice pour le peuple, figure christique du sauveur. Et c'est par là que ce tome 1 est bien plus qu'une simple compilation d'aventure publié dans un mensuel, il y a presque déjà 40 ans.
Et cette ambiance de légende est merveilleusement portée par un dessin superbe. Certes Julliard est encore ici dans l'apprentissage de son art. Mais la maitrise est déjà présente dans les décors, les personnages et les combats à l'épée. Il y a même parfois des moments de grâce absolu dans le coin d'une case, sur le visage d'un personnage secondaire, une rue, un cadrage brumeux d'un cheval au galop.
Et il m'est toujours agréable de lire une œuvre majeure en devenir. Ce tome 1 comme les deux suivants sont comme des madeleine de Proust pour ceux qui aiment les 7 vies de l'épervier. Voila le véritable intérêt de cet album.
Composé de trois histoires, cet album voit les débuts de Masquerouge, justicier masqué, sorte de Zorro made in France. L’histoire se déroule sous le règne de Louis XIII, époque bénite des grandes aventures de capes et d’épées. Les auteurs rodent leur personnage et on est loin encore de l’ambition et de la complexité du cycle des 7 vies de l’épervier mais cela reste un bon divertissement riche en actions.
Que cette série est bien fade au regard des 7 vies de l'épervier. Encore une série dérivée qui devait exploiter le filon. D'autres diront qu'il s'agit avant tout pour l'auteur de constituer une véritable fresque du XVIIème siècle.
Par ailleurs, la série n'est pas du tout homogène puisque le début de cette série a été écrit avant la fin des 7 vies de l'épervier. Il faudrait d'abord lire la série mère mais seulement du tome 1 au 6. Puis revenir sur le 8ème tome de Masquerouge où Ariane va devenir progressivement ce fameux justicier masqué. On complétera ensuite par les 3 premiers tomes qui étaient publié en 1978 dans Pif Gadget et qui constitue des minis récits vantant les mérites de ce héros de cape et d'épée. On terminera enfin par le dernier tome des 7 vies de l'épervier. Quelle aventure !
Cette lecture ne m'a rien apporté de plus. Même pas du plaisir ce qui constituerait un minimum! C'est encore pire que Coeur brûlé. La naïveté du propos m'aura totalement achevé avec cet aspect « donneur de leçon ». Il faut dire qu'à l'origine, Masquerouge a été crée pour plaire à un public jeune. Bref, le scénario est aussi léger que les plumes d'un épervier pour me séduire.
Les exploits de cette aventurière masquée sous le règne de louis XIII me laisseront de glace. Et puis, nous avons déjà eu droit à un Robin des Bois ou un Zorro masqué.
Lire "Masquerouge" après la magnifique saga des "7 vies de l'épervier" est évidemment se condamner à la déception (un peu comme lire, toutes proportion gardée "Bilbo le Hobbit" après "le Seigneur des Anneaux"...). Le format de mini histoires en 10 pages - exigé à l'époque par Pif Gadget où ces histoires furent publiées - empêche tout développement "sérieux" du contexte historique (le règne de l'encore jeune Louis XIII et la puissance du Cardinal de Richelieu, soit une époque fascinante et pas si connue que cela, en fait, malgré "les Trois Mousquetaires" et Dumas, une référence qui s'impose évidemment), des intrigues comme des personnages, qui restent relativement opaques dans ce premier tome de compilation. On pourra néanmoins trouver surprenant le fait que Cothias ne laisse rapidement aucun doute sur l'identité de Masquerouge, dégonflant de lui-même le mystère de la résurrection du "héros du peuple" : un choix incohérent par rapport au format court et "feuilletonnant", puisque pour se justifier il aurait fallu pouvoir entrer plus profondément dans la psychologie et l'histoire des personnages. On notera aussi que le dessin d'un Juillard débutant est - logiquement - encore très loin de la beauté formelle qu'il atteindra quelques années plus tard. Reste que, objectivement, le plaisir pris "au premier degré" devant ces mini-aventures picaresques reste indiscutable.