Le marquis d'Anaon
2. La Vierge noire
Une BD de Fabien Vehlmann et Matthieu Bonhomme chez Dargaud - 2003
06/2003 46 pages 2205054279 Grand format 25 à 30 euros 26740
En arrivant à Puy-Marie, riante bourgade auvergnate enfouie dans la neige, le marquis d'Anaon alias Jean-Baptiste Poulain croise des paysans qui semblent fuir le village. À l'auberge où il descend, les choses se précisent : deux fois déjà, à Noël, quelqu'un ou quelque chose a assassiné une jeune fille et l'a laissée les tripes à l'air, les pieds et les mains brûlés, près de la chapelle de la Vierge noire. "Du travail de sorcière" dit la rumeur. Cette fois, c'est un peu avant Noël que Rose est retrouvée éventrée, et les villageois en sont sûrs :... Lire la suite
Je découvre cette série par le tome 2. Je vais lire toute la série!
En effet cette histoire qui doit se passer au XVIIIème siècle dans la campagne auvergnate est bien réussie. Elle mélange superstition et enquête policière du marquis d'Anaon qui lui est un être rationnel et cherche à être logique.
Le lecteur est happé par le récit qui s'engloutit d'un trait. Le dessin précis et expressif de Mathieu Bonhomme convient totalement.
Bon scénario, bon dessin donc bon album.
Je me suis posé la question de mettre un 4/5. Ma seule raison pour rester à 3/5 est que malgré la qualité du scénario, il y a beaucoup d'histoires qui se passent au XVIIIème dans les campagnes françaises. Cela confère trop facilement un caractère exotique.
Entre légende et réalité, le marquis d'Anaon nous entraîne, une fois de plus, dans une aventure où magie noire et superstition font bon ménage. Enfant, ou plutôt précurseur des Lumières, notre héros essaie de faire triompher la raison sur l'obscurantisme. Une très belle bande dessinée avec des planches magnifiques, notamment celles où le marquis rend visite au couple de paysans (pages 16/17), qui ne sont pas sans nous rappeler les tableaux de Le Nain. Après le mythe de l'ogre (dans le premier album), le scénario s'appuie sur celui de la bête du Gévaudan (entres autres) pour débuter cette nouvelle aventure. Une ambiance oppressante du début à la fin, bref un second album aussi réussi que le précedent. Un plaisir de lecture !
Poulain se retrouve dans la campagne auvergnate plongée au coeur de l'hiver, et enquête sur d'atroces meurtres perpétrés depuis plusieurs années à la veille de Noël. Qui est l'assassin ? Le seigneur local, homme menaçant peu apprécié des villageois ? Un membre du village mal intentionné ? Le curé, dont le comportement est plus que louche ? "Le tordu", colosse taciturne à la gueule déformée, rejeté par les villageois ? Quelqu'un de la famille des gitans, bizarrement toujours à proximité du village à l'approche de Noël ? Ou, comme tout le porte à croire ... le Démon ?
Le dessin est d'une grande clarté (les décors sont superbes) et le scénario est remarquablement construit, tenant en haleine jusqu'au bout. Mais le point fort de l'album (et de la série de manière générale), pour moi, ce sont ces ambiances lourdes, pleine de mystère et d'angoisse, qui assurent une sacrée ambiance au récit. Encore un très bon album.
Comme dit par zemartinus, la lecture de cet album est particulièrement décevante, malgré un scénario classique mais prometteur et un dessin soigné. Les personnages, dont beaucoup sont intéressants ne sont pas fouillés comme ils devraient l'être (le prêtre, l'exclu du village, les bohémiens, les villageois...). Les situations sont elles aussi peu explorées (pourquoi ne passe-t-on pas plus de temps dans le camp de gitans ? pourquoi les auteurs ne cherchent-ils pas à nous influencer sur l'auteur des crimes ?). Enfin, comme déjà dit, l'intrigue est rapidement dénouée sur des ficelles un peu grosses.
Pour ma part, après 2 déceptions (après l'Ile de Brac), je ne me jetterai pas sur les autres tomes de la série.
L'histoire se déroule en Auvergne. L'hiver est là et la neige semble adoucir les pas, les cheminées fument, le manteau de neige recouvre l'église (p 41) nous sommes au temps des lumières.
Il y a pas mal de symboles sur le clergé, les Roms, les auvergnats... Page 45 case 4, le Marquis maintenu par le curé, le rom qui tient sa gabardine, cette scène ressemble de la sortie du tombeau du Christ.
Il y a du Quentin la Tour page 15, dernière case et la scène dans la masure des vieux. Bonhomme ose passer (Page 16) de scènes en perspectives a des ombres chinoises (case 8 et 9). Tout est dans le détail des dessins. Graphisme, soit dit en passant très moderne et dynamique... Paradoxale pour une bd historique.
On pense aussi à la culpabilité de "L'tordu" et le Marquis de terminer par cette phrase " J'ai un temps soupçonné un pauvre bougre parce qu'il avait été battu par sa mère...J'ai cru pouvoir pleinement m'en remettre à mes connaissances théoriques (voir premier tome) et à mes livres"
Un seul bémol, les dialogues et expressions ne correspondent pas toujours à l'époque...
Mais à lire et relire, s'arrêter, regarder, se poser des questions... Bravo encore
peut-être légèrement en dessous du premier tome, mais malgré tout très bien
mené de bout en bout. Un village auvergnat, un camp gitan, des croyances
mystiques, un curé étrange, un bûcheron défiguré... et des meurtres horribles
perpétrés chaque veille de Noël depuis quelques années. Notre cher Marquis
va ainsi essayer de démêler le vrai du faux dans une ambiance de suspicion
généralisée.
Le dessin gagne lui en intensité et ces décors d'Auvergne enneigée sont
exquis, collant parfaitement au style de Bonhomme.
Voici le retour de Jean Baptiste Poulain, ancien précepteur au temps des Lumières, dont on apprend qu'il a abandonner sa carrière pour se lancer dans l'étude des phénomènes mystèrieux. Il débarque donc en pleine campagne auvergnate, pour y découvrir quelle créature assassine horriblement des jeunes filles chaque année à la veille de Noël.
Vehlmann et Bonhomme nous présentent un second album du même niveau que le premier, un scénario captivant et un dessin efficace de particulièrement agréable, mais aussi avec les mêmes défauts : le suspens et l'ambiance augmentent en intensité progressivement au même rythme pour arriver à une brusque et trop rapide dénouement qui surprend le lecteur et gâche un peu le plaisir.
C'est d'autant plus frutrant que le scénario particulièrement brillant nous présente des personnages, des situations et des pistes qui pourraient avantageusement être développées. Grosso modo, le format de ces albums mériterait d'être augmenté d'une bonne douzaine de pages ou que ces enquêtes se déroulent en 2 tomes. Le lecteur n'aurait rien à y perdre, les qualités graphiques du dessin de Matthieu Bonhomme étant un vrai plaisir.
Une série à suivre