La mano
1. Montefiorino
Une BD de Philippe Thirault et Alberto Pagliaro chez Dargaud - 2011
02/2011 (18 février 2011) 48 pages 9782205064247 Grand format 122616
Paris, de nos jours. Sandro est médecin. On parle dans l'actualité d'un mouvement clandestin italien : Pugno. Ce groupe faisait partie, avec Les Brigades rouges, de la mouvance terroriste d'extrême gauche qui a ensanglanté l'Italie des « années de plomb ». Sandro songe immédiatement à Raffaella... Comment aurait-il pu imaginer que la belle Raffaella de son adolescence allait devenir la passionaria de ce mouvement terroriste ? Qu'Aristo allait en être un des fondateurs ? Et que Dina et Piero, deux autres amis d'enfance, allaient être mêlés à cette... Lire la suite
Je connaissais la mano négra mais pas la mano. C'était un mouvement révolutionnaire communiste italien qui n'hésitait pas à bousculer la société en commettant des attentats. On va suivre les activités d'un groupe de jeunes qui sont presque élevé au rang de héros de la cause.
D'une grande agitation, mal canalisée par les syndicats, naissent une multitude de groupuscules gauchistes qui, en rupture avec le PCI, prônent une lutte armée insurrectionnelle. Bref, le portrait d'une jeunesse qui se radicalise pour exister.
On en apprend beaucoup sur les années de plomb qui ont secoué l'Italie de la fin des années 60 aux années 80. La violence de l'activisme politique est quelque chose que je ne soutiens pas. Je le comprendrais dans le cadre d'une dictature mais pas d'une démocratie occidentale. J'ai apprécié le dossier historique en fin d'album.
Pour le reste, les amours et amitiés de ce groupuscule terroriste ne m'ont guère passionné. Je suis sans doute devenu trop conservateur.
En 1965, à Montefiorino un petit village italien d’Emilie Romagne, 5 jeunes idéalistes éprouvent leur conscience politique et glissent progressivement vers le terrorisme.
Avec "La Mano", Philippe Thirault et Alberto Pagliaro reviennent sur les années de plomb qui endeuillèrent l’Italie mais sur un registre qui s’apparente plus aux souvenirs d'adolescence qu’à de celui de la lutte des classes.
Toutefois, à travers Pollice, Indice, Medio, Annulare et Mignollo (les 5 membres de la Mano), nous découvrons les motivations d’une jeunesse qui pour (se) prouver qu’elle existe va radicaliser son engagement politique au risque de se perdre.
Un album prometteur, sobre et simple dont le graphisme et la mise en couleur privilégient (avec nostalgie) le réalisme des situations.