La mandragore (Cordurié/Santucci)
1. Une porte sur l'enfer
Une BD de
Sylvain Cordurié
et
Marco Santucci
chez Soleil Productions
(1800)
- 2012
Cordurié, Sylvain
(Scénario)
Santucci, Marco
(Dessin)
Gonzalbo, Axel
(Couleurs)
Santucci, Marco
(Encrage)
Piazzalunga, Patrick
(Encrage)
Cordurié, Sylvain
(Lettrage)
Rossbach, Jean-Sébastien
(Couverture)
Brrémaud
(Traduction)
02/2012 (22 février 2012) 46 pages 9782302016255 Grand format 152289
Tel est le nom de la société secrète qui s’impose comme la plus puissante de l’Angleterre victorienne. Depuis que les démons l’ont choisi pour créer un pont entre le plan terrestre et le leur, elle jouit d’une autorité indiscutable sur les autres ordres occultes. Indiscutable, mais contestée. Car il est des privilèges convoités, et le commerce avec les démons est particulièrement prisé. Lynn Redstone est le bras armé des Fathers. Elle s’acquitte de missions qu’elle seule peut assumer du fait de ses exceptionnelles prédispositions. Elle doit aussi... Lire la suite
Je vois que ce que fait l'éditeur Soleil n'est pas forcément synonyme de mauvaise qualité. Il y a une maturité dans cette oeuvre un peu au-dessus de la moyenne pour ce type d'oeuvre à tendance mi-fantastique mi-ésotérique.
Le scénariste Cordurié semble beaucoup travailler en ce moment avec la sortie de ses fameux Sherlock Holmes dans la même collection dirigée par Jean-Luc Istin. Le cadre reste toujours celui de l'Angleterre victorienne. J'avoue avoir beaucoup apprécié le dessin assez signé. Et pourtant, le dessinateur réalise ici l'une de ses premières prestations.
Petit bémol concernant l'identité des personnages ce qui pose des problèmes de cohérence et de lisibilité entre les scènes d'actions.
Bref, c'est un très bon début. On suivra cette série avec attention d'autant que l'auteur nous a intrigué avec différents mystères qui restent à résoudre.
Très belle couverture.
Le dessin est bon et dynamique mais le trait est un peu trop épais sur certaines planches, ce qui rend le tout un peu sombre. Cela est très certainement l'effet recherché pour un univers 1800 fantastique. Seul bémol, on confond quelques personnages secondaires qui n'ont pas assez de personnalité graphique propre. On a donc du mal à rentrer dans l'histoire.
Surtout que le récit commence directement dans l'action, sans avoir pris le temps d'exposer l'univers si particulier de la Mandragore et les protagonistes de cette histoire.
En parlant de l'histoire, elle est classique avec des démons et des sociétés mais c'est un peu vide. Le pouvoir est l'unique motivation.
On a donc un premier tome un peu confus, avec une héroïne à laquelle on a du mal à s'attacher et qui ne sort pas des cases. Son dessin est très réussi (la rouquine fatale en habits de cuir), sa personnalité beaucoup moins.
Comme pour ses productions précédentes dans cette belle collection, Sylvain Cordurié nous offre un récit très vite rythmé, un personnage central charismatique et une histoire qui nous promène de questions en questions : qu’elle est la nature de la relation entre ces sociétés secrètes et les démons, quel intérêt y trouvent elles qui motive cette lutte entre-elles, qu’a découvert le membre qui trahit,… ?
Bref il nous promène gentiment dans le brouillard des rues de Londres où se déroule l’action grâce à une narration fluide, alternant adroitement les actions des uns et des autres.
De plus Lynn, « l’héroïne », a des capacités physiques étonnantes mais semble ignorer beaucoup de chose sur sa naissance et sa véritable nature. Cet aspect donne un petit comics, sentiment que l’on retrouve au travers du dessin de Marco Santucci (qui je crois a déjà sévi dans ce genre). Son graphisme est dynamique et crée bien l’atmosphère de ce récit. C’est globalement très efficace mais je pinaillerai un peu sur quelques visages parfois imprécis ou un petit manque d’audace dans les scènes d’action. Rien qui ne gâche le plaisir de la lecture.
En tout cas pas du tout déçu par ce tome qui mérite sa place dans cette collection 1800 et dont la suite sera attendu avec envie.