Les mains obscures de l'oubli
Une BD de Cava, Felipe H. et Bartolomé Seguí chez Dargaud - 2014
03/2014 (20 mars 2014) 72 pages 9782205071702 Grand format 213118
Les Mains obscures de l'oubli commencent avec l'histoire de Pascal, un homme de main du milieu marseillais. Dans les années quatre-vingt, il passe un contrat avec un chef d'entreprise basque qui, racketté par l'ETA, refuse de payer. Le deal est simple : si le boss vient à mourir, Pascal doit tuer Itzala, le responsable du rançonnement. À sa sortie de prison, Pascal apprend que le Basque est mort. Et Pascal est un homme d'honneur... Commence alors une plongée dangereuse et désespérée dans une société rongée par la peur et le silence, où une seule... Lire la suite
Les mains obscures de l’oubli est un polar dans la plus grande tradition avec celui qui sort de taule après 20 ans pour un crime qu’il n’a pas commis en endossant la responsabilité du fils du chef de la mafia locale. Marseille sera encore à l’honneur. Quel bonheur que d’y vivre !
J’avoue avoir été ralenti par une narration assez bavarde. La fluidité du récit en prend un sacré coup. Cependant, c’est intelligent dans l’écriture et du coup, on arrive à se maintenir non sans effort. Il s’agit de savoir si notre gars va pouvoir honorer sa promesse faite à quelqu'un qui est mort assassiné par l'ETA. Il est en effet question de terrorisme mais également d’honneur.
Autre reproche : la couverture ne reflète absolument pas le propos de cette BD. On a droit à un déguisement sorti du carnaval de Venise pour illustrer une société secrète. J’avoue ne pas avoir compris l’allusion ou le sens profond car je ne fais pas le lien.
Au final, c’est pas mal mais ce n’est pas ce que je préfère.
Un polar à l’ancienne entre Marseille et le Pays basque
Ce polard noir et ultra réaliste nous embarque sur les chemins du nationalisme basque dépeint ici comme une sorte de xénophobie basée sur la psychologie de la haine et de la terreur de ses supposés ennemis. Une enquête politique bien renseignée et développée qui nous fait traverser une partie de l’Histoire récente.
Les auteurs ont construit un personnage fort et travaillé. Un homme solitaire dont la devise est "ni père, ni patron, ni patrie". L’état d’esprit de ce personnage "old school" imprègne également l’ambiance de la BD. Le trait est rugueux et réaliste. Les couleurs plutôt sombres participent à la noirceur et à la tension de l’enquête.
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