Mages
7. Soliman
Une BD de
Nicolas Jarry
et
Andrea Cuneo
chez Soleil Productions
- 2021
Jarry, Nicolas
(Scénario)
Cuneo, Andrea
(Dessin)
Nanjan, J.
(Couleurs)
Giampà, Umberto
(Encrage)
Cordurié, Sandrine
(Lettrage)
Benoît, Bertrand
(Couverture)
Sierra, Alex
(Couverture)
12/2021 (08 décembre 2021) 63 pages 9782302094086 Grand format 437401
De l'avis de tous, Soliman est un raté. Mais la guerre gronde et il devra faire face à ses responsabilités en compensant son manque de talent et de courage par de l'ingéniosité et de la roublardise... Soliman, fils d'un grand Alchimiste, n'est que déception pour son entourage. Lorsque la région est attaquée par un puissant Nécromancien, le jeune homme, dernier mage survivant, est contraint de mener une guerre perdue d'avance. Il s'allie alors avec son ancien compagnon de cellule, Iixos, un féroce et irrévérencieux barbare du Sud. En voulant fuir... Lire la suite
7ème tome pour la saga Mages qui présente Soliman, un jeune mage alchimiste dans la belle ville de Nazarem aux couleurs orientales.
Les dessins sont magnifiques, notamment les gros plans sur les villes à l’architecture tout droit sortie des Mille et Une Nuits. Le tandem entre Soliman et Iixos fonctionne plutôt bien. On reconnaît clairement la plume de Nicolas Jarry au scénario (relations entre les personnes, importance de la famille).
Soliman est un personnage intéressant et suffisamment attachant pour que cet album vous tienne en haleine. Bon et beau moment de lecture !
Nazarem.
Vous connaissez cette merveilleuse cité qui, d’après les prêtres, serait pour vous une bénédiction si vous aviez la chance d’y naître ?
Mais la populace, cette ingrate, ne partage guère l’avis des prêtres. Elle trouve ses ruelles puantes. N’allez pas croire que c’est là le seul reproche que ses habitants adresseraient à leur cité, mais qui oserait ouvrir sa bouche pour proférer la moindre critique ? Qui aurait envie de terminer ses jours, exposé à l’ardeur du soleil, dans une cage à corbeaux ? Qui, à part un inconscient sur le cerveau duquel le soleil aurait tapé sans discontinuer ?
C’est dans un bouge de cette riante cité que j’ai fait la connaissance d’un de ces chacals du sud, un de ces immondes gorets. Moi, le petit noble, mage alchimiste raté et bâtard, j’ignorais alors à quel point j’allais devoir vivre avec ce porc abject…
Critique :
Dès le départ, le ton est donné : les échanges de politesses plus innovants les uns que les autres tranchent avec le ton habituel du langage utilisé dans la bande dessinée, BD qui pourrait se retrouver entre les mains d’un public non averti. Compris, fils de truies, élevés dans des bouges où les gobelins en cavale, eux-mêmes, refuseraient de glisser leurs sales pattes d’un gris-vert issu des marais les plus puants de la plus infâme zone de ces Terres d’Arran ou des Terres d’Ogon ? (Nous prions nos lecteurs d’excuser ces écarts de langage, inhabituels, qui hélas sont dus à un abus de gnôle, frelatée, de dattes ayant macéré dans l’urine de porc.)
Bref ! Nous avons ici un jeune mage incompétent qui, par suite d’un tas d’événements le dépassant complètement, se retrouve à devoir remplacer, dans les plus hautes fonctions qu’un mage peut exercer, son pseudo « père » … car tous les mages de la cour ont été occis par une attaque menée traitreusement par un nécromancien qui devait être mort mais ne l’était pas… Oui, je sais, dit comme cela, ça a l’air un peu compliqué, mais rassurez-vous, vermines issues de la pisse d’une truie… Oups ! Pardon ! Ce n’est pas le syndrome de Gilles de la Tourette, mais l’influence du scénario qui me pousse à proférer ces gros-mots…
Parlons-en ! Un excellent scénario de Nicolas Jarry, des dessins au top d’Andrea Cuneo, un encrage digne des meilleurs de Umberto Giampa et des couleurs de J. Nanjan qui ne dévalorise pas le superbe travail de ses collaborateurs… Quoi ? Qu’est-ce que vous fichez encore là, bande de lombrics puants ! Allez ! Courrez ! Filez l’acheter ! Fissa ! Fissa !
Très en dessous de sa prédécesseur (tome 4), le titre ne manque pourtant pas de charme. Le scénario convoque les mille et une nuits, mais aussi une histoire de famille, le début d’une amitié virile et la fin de l’adolescence.
Les dessins sont très beaux avec des visages et des corps très expressifs, auxquels s’ajoutent des plans larges (essentiellement les invocations du nécromancien ) de grande qualité. Le personnage d’Iixos (qui m’a rappelé Cassios dans les chevaliers du zodiaque ) amène des touches d’humour, de violence et de sensibilité nécessaires à alléger l’humeur dépressive du héros. Cette relation est en fait le point fort du récit. La magie alchimiste repose cette fois sur des pierres mais se cantonne encore beaucoup à ses illusions malignes qui trompent l’ennemi surpuissant.
Je n’ai pas détesté, mais la tendance de la série me déçoit : les personnages prometteurs (tomes 2 3 et 4) sont abandonnés et remplacés par des mages très jeunes ou très faibles (tomes 6 et 7) alors que la mage qui cumule les deux est reconduite (tomes 1 et 5). L’infantilisation semble la règle (au contraire d’Orcs et Gobelins …).
Un album correct qui nous entraîne dans le royaume Assanide : sorte de pays des milles et une nuit sur Les terres d'Arran...
L'intérêt de ce tome est la présentation de l'organisation politique et la présence des démons orientaux, les Djinns.
Autrement, le scénario est très classique avec l'amitié virile entre deux personnages que presque tout oppose, l'illusionniste raté issu de bonne famille et le barbare/mercenaire/pirate ancien esclave.
Aventure sympa mais qui ne restera pas dans les annales de cette série fleuve.