Mages
4. Arundill
Une BD de
Nicolas Jarry
et
Bojan Vukić
chez Soleil Productions
- 2020
Jarry, Nicolas
(Scénario)
Vukić, Bojan
(Dessin)
Nanjan, J.
(Couleurs)
Dellac, Benoît
(Storyboard)
Vukić, Bojan
(Couverture)
Nanjan, J.
(Couverture)
08/2020 (26 aout 2020) 52 pages 9782302080577 Grand format 401603
Arundill avait six ans quand elle a été achetée par l'alchimiste « triste-sourire » qui en fait sa disciple et sa fille adoptive... Aujourd'hui la jeune femme appartient à l'ordre des Ombres et elle s'est jurée de le retrouver. Elle brûle de se venger de ce qu'il lui a fait subir, même si pour ça elle doit enfreindre les règles et devenir elle-même une proie pour son ordre.
Ce quatrième tome nous présente la dernière caste de mages des terres d’Arran : à savoir les alchimistes. Nous faisons la connaissance d’Arundill, une jeune mage talentueuse au caractère bien trempé souhaitant se venger d’une organisation secrète. Elle compte bien parvenir à ses fins et n’hésitera pas à se mettre son ordre à dos pour y parvenir. Les alchimistes ont la capacité de créer des homoncules comme d’utiliser des potions ou des pierres leur permettant d’exploiter tout leur potentiel. Cela offre à Bojan Vukic l’opportunité de nous montrer son talent au dessin.
Le scénario manque peut-être un peu de profondeur et de rebondissement même si la lecture reste agréable. J’espère revoir certains personnages par la suite.
Découverte de la dernière sous-classe de mages : les élémentalistes. Ce titre compliqué et sombre relève le défi de garder la qualité élevée du précédent sur les nécromanciens.
Les dessins sont beaux, mettant en valeur les personnages. Ces derniers sont tous plus noirs les uns que les autres, ce qui change agréablement des tomes 1, 5 et 6. Cette dark fantasy, à peine allégée par le fantasque Orogarion, nous livre donc Arundill, une magicienne badass de très mauvaise humeur. Sa psyché rageuse est très divertissante et rafraichissante, on regrettera seulement un changement d’attitude (je viens pas en prison/je reste en prison) dur à comprendre.
Le style magique matérialisé par des pentacles orange évoque visuellement Dr Strange, ce qui n’est par contre pas positif. Sur le fond, cette magie variée (énergie, illusion, protection, homoncules, …) reste obscure pour le profane (quelle différence avec la runique ?), mais les duels fournissent un spectacle original et vivant.
Le scénario est peut-être le plus tordu de toutes les séries. Le découpage s’appuie sur des flash back qui freinent la dynamique mais permettent des parallèles séduisants (et sont justifiés par une amnésie) ou des diversions malignes (Orogam/Orogarion).
Un album riche qui se digère progressivement et bénéficie de l’omniprésence de l’ordre des ombres dans l’histoire, et donc de son inclusion au sein du « grand tout », pour obtenir cette belle note.
Arundill est le nom qui me fut donné par mon maître lorsqu’il m’acheta quand je n’étais qu’une enfant. Il fit de moi ce que je suis, une alchimiste de talent qui opère sous le contrôle des connétables de l’Ordre des Ombres… Sous leur contrôle ? Disons que c’est ce que je veux qu’ils croient car j’ai un autre but… Retrouver mon maître… J’ai un compte à régler avec lui…
Critique :
Le scénario de Nicolas Jarry paraît un peu confus, mais je pense que c’est voulu, car à la fin tout se tient. On suit Arundill menant sa quête « aujourd’hui » tout en été confronté à des bribes de son histoire passée.
Les dessins du serbe Bojan Vukic sont époustouflants et très bien servis par la mise en couleur de J. Nanjan.
Il convient encore de citer Benoit Dellac qui a réalisé un storyboard pour cet album.
Ce quatrième tome de la série Mages laisse entrevoir des suites très prometteuses. Nous sommes en droit de nous demander si une conflagration gigantesque n’est pas en préparation dans les Terres d’Arran. Mon fils verrait bien les humains tenter de se débarrasser de tout ce qui a des oreilles pointues qu’elles soient bleues, vertes ou chocolat bleu pâle, ainsi que de ces nains qui maîtrisent un peu trop bien la technologie. L’avenir lui donnera-t-il raison ?
Un 4ème tome consacré à la magie des alchimistes.
Un scénario un peu décousu : même à la fin de l'histoire, je ne comprends pas bien cette envie de vengeance de l'héroïne.
En tout cas, ce personnage d'Arundill est encore une réussite et j'ai apprécié les homoncules (sortes de golems intelligents).