Madeleine, Résistante
2. L'édredon rouge
Une BD de
Madeleine Riffaud
et
Dominique Bertail
chez Dupuis
(Aire Libre)
- 2023
Riffaud, Madeleine
(Scénario)
Morvan, Jean-David
(Scénario)
Bertail, Dominique
(Dessin)
Bertail, Dominique
(Couleurs)
Glogowski, Philippe
(Lettrage)
De la Maison, Éloïse
(Autres)
09/2023 (29 septembre 2023) 118 pages 9791034747979 Grand format 478691
Introduite dans une cellule de Résistance, Madeleine ? nom de code « Rainer » ? se forme aux tactiques d'action et de discrétion... Avec ses compagnons, dont Picpus, amoureux comme elle de poésie, la jeune femme va nous faire vivre le quotidien de la Résistance avec une précision documentaire jamais atteinte, narrant aussi bien la rencontre avec les camarades du célèbre groupe Manouchian, la joie des victoires que le drame des pertes humaines...Madeleine Riffaud, née en 1924, continue le récit de ses aventures avec le concours de Jean-David Morvan... Lire la suite
Que dire qui n'ait déjà été écrit , ce deuxiéme tome monte en puissance , nous explique au travers de Madeleine tous les rouages de la résistance , beaucoup aimé cet opus , un album a lire absolument pour tous les lecteurs passionnés par cette période de l'histoire !
Si j'avais trouvé un peu long le premier tome, j'ai été submergé d'émotions par ce second opus.
Le dessin sert parfaitement l'histoire. Et quelle histoire! Sauf que là, ce n'est pas de la fiction.
Chapeaux bas... Merci.
Un sentiment mêlé...
Comme pour le premier album, c'est ce qui ressort de ma lecture de L'édredon rouge, où la résistante Madeleine gagne en responsabilités.
En effet, si le sujet est aussi poignant que les dessins magnifiques, j'émets quelques réserves sur la couleur, qui personnellement me rebute, ainsi que pour la narration : je trouve le système des vignettes un peu archaïque et le témoignage de Madeleine entre trop souvent en dissonance avec la narration graphique.
Pour ces raisons, je n'ai pris aucun plaisir à lire les 60 premières pages.
Mais, la montée en intensité (narration, graphismes) vaut qu'on s'accroche : il y a matière à réflexion tout comme à l'action... avec un cliffhanger final qui ne peut que susciter l'effroi.
Si je ne suis toujours pas entièrement convaincu par la forme que prend cette série, je reste admiratif de la vie de Madeleine et lirait la suite malgré tout.
Un très grand récit, très fluide avec un dessin magistral.
On découvre des anecdotes sur le fonctionnement de la Résistance, puis les événements s'enchainent avec des actions de plus en plus dures.
Tout est parfait dans la narration.
Juste une crainte : que ce ne soit plus aussi fort pour la suite. La série était prévue sur 3 tomes. Dans 2 articles du Monde et de Ouest France, les auteurs viennent d'annoncer qu'ils prévoyaient dorénavant 7 tomes en prolongeant l'histoire au-delà de la 2de guerre mondiale.
Cette série devrait être présentée dans toutes les écoles de France et de Navarre!!! Le scénario, le graphisme font bien ressortir le contexte de cette période.
Bertail et Morvan sont en train de créer un chef d’œuvre du 9ème art en transposant le témoignage ô combien précieux de Madeleine Riffaud dans de superbes planches nimbées de cet indéfinissable bleu-gris. Cette couleur, dont il émane une magnifique lumière, est idéale pour faire vivre le souvenir de la guerre. L’atmosphère est palpable. Elle est intense. On y est.
Cette fructueuse partition graphique culmine avec les cases illustrant les rues de Paris. Elles sont d’une grande beauté. Dominique Bertail n’a pas son pareil pour dépeindre les pavés humides et les murs décrépis. L’immersion est totale.
En revanche, les mots vont me manquer pour décrire l’histoire en elle-même. Le caractère même de l’ouvrage crée une étrange et puissante ambivalence : d’une part on est entrainé par le souffle romanesque de ces personnages incroyables vivant des situations dantesques en ne laissant aucun répit au lecteur ; d’autre part on éprouve une sorte de retenue respectueuse devant la véracité d’un vécu qui effare, questionne et bouleverse. La scène du pont, notamment, ne peut pas laisser indemne…
Je rejoins l’avis de bd91130 : grâce aux talents conjugués de deux auteurs parfaitement en phase et au courage d’une résistante, combattante et survivante, on assiste en direct à l’édification d’un monument de la BD. Indispensable.
Quand on referme un bouquin avec la gorge aussi serrée, on prend conscience qu'on tient une oeuvre qui sort largement de l'ordinaire. Album encore plus fort que le premier tome, qui était déjà marquant et fort réussi. Ca devient quasiment un cour d'Histoire, sinon une leçon de citoyenneté.
Pour la forme, quelle leçon de dessin et de narration !
Pour le fond, quelle leçon de vie !
Wouaw !
Je crois qu'on est là sur un monument de BD/témoignage. Le premier album m'avait déjà happé, le second est encore plus prenant si c'est possible.
Rien à dire sur le dessin, toujours superbe, précis, expressif, les décors comme les visages. Le choix du "noir et bleu" est parfaitement adapté, participant à recréer l'époque, mais amenant aussi une touche de froideur en accord avec le thème.
Mais le texte, l'histoire... Je ne peux utiliser le mot de scénario qui serait totalement inadapté à un tel travail. Morvan met en forme et structure sans doute le récit, mais il se fait juste l'interprète de Madeleine, qui raconte son histoire le plus souvent à la première personne. On voit la Résistance sous un angle un peu inhabituel, pas la résistance du cinéma où on fait sauter les ponts ou dérailler les trains, mais plutôt la résistance du quotidien, de l'intendance, de l'obscur, des coups de tête et quelquefois des erreurs. Un genre de témoignage parfois vu à la télé, mais rarement en BD, en tout cas pas avec ce degré de précision et de réalisme.
Une œuvre à mettre dans toutes les bibliothèques, pour protéger les jeunes esprits, ou les moins jeunes, ou les pas jeunes du tout, de la tentation et des méfaits de tous les discours populistes, révisionnistes et autres complotistes.
Chapeau bas les auteurs, respect Madeleine !