La machine à détruire : pourquoi il faut en finir avec la finance.
La machine à détruire : pourquoi il faut en finir avec la finance
Une BD de Aline Fares et Jérémy Van Houtte chez Seuil - 2024
06/2024 (06 juin 2024) 171 pages 9782021536874 Format normal 501119
Les crises financières se succèdent et se ressemblent. Chaque fois, pour éviter le chaos, les États et les banques centrales interviennent. Mais que sauvent-ils ? Quel rapport cela a-t-il avec l’augmentation rapide des inégalités et de l’endettement des États, avec la dégradation des services publics, ou encore avec les résistances à travers le monde ? La Machine à détruire revient sur ces crises et ce qui les suit, et s’interroge sur la place croissante des banques et de la finance dans nos existences. Suffira-t-il de déplacer l’argent vers des... Lire la suite
Bien documenté, apporte quelques éclairages issus de l'expérience, dessin agréable. Maintenant, j'aurai espéré que la partie "recommandations" soit plus développée, en particulier qu'elle mette en perspective pour chaque proposition, les effets positifs attendus ainsi que les effets plus négatifs, en effet, l'économie étant un ensemble de boucles de rétroactions, bouger les lignes à un endroit fait bouger tout un tas d'autres, celles qu'on anticipe et les autres... L'autre aspect que j'aurai aimer comprendre, c'est si la France ou la Belgique seule pouvait vraiment faire une différence dans la mesure où on est dans un système global... il n'ya pas si longtemps, un de nos précédent gouvernement s'était heurté à un mur en voulant suggérer une taxe sur les profits à l'échelle mondiale.
J’admets que le capitalisme financier a tordu le cou au capitalisme d’industrie, mais à force de vouloir partager les richesses, on va finir par partager la pauvreté !
Churchill ne disait rien d’autre … l’histoire lui a donné raison, le socialisme ne marche pas !
Bref, album pour les fans de moraline …
Je ne sais pas ce qui m'a pris mais j'ai directement acheté ce titre sans passer par la case emprunt ce que je fais généralement. Il faut dire que l'autrice Aline Farès est une ancienne banquière qui juge assez mal le système financier et qui nous explique pourquoi il faut en finir. Bref, le sujet m'intéressait au plus haut point étant également concerné.
Visiblement, elle proposait à sa direction un modèle proche du développement durable en vogue actuellement mais elle s'est prise un vent qui l'a poussé à quitter la prestigieuse institution de la banque pour s'aventurer sur des terrains plus dangereux comme celle d'une nouvelle ONG chargée de fournir un travail pour Bruxelles afin de faire des propositions en faveur de la population contre le lobby bancaire qui ne défend que les actionnaires.
J'ai compris que l'objectif ultime était d'aboutir à une loi qui scinde totalement les activités bancaires en deux : la banque de commerce d'un côté et la banque financière de l'autre. La finalité est d'éviter que les petits gens qui n'ont rien à voir avec les spéculations boursières perdent leurs économies à cause des financiers qui jouent à la bourse comme on joue au loto. Il faut dire que la crise des subprimes de 2008 a sonné comme un grave avertissement.
Or, visiblement, on continue de faire les mêmes erreurs avec une probable crise financière dans les années avenirs. Cela fait très peut car les conséquences seront surtout terribles pour les plus démunis. Est-ce à eux de payer cette odieuse facture ?! On verra que le combat politique à Bruxelles ne sera pas efficace malgré des vœux et des bonnes intentions.
Evidemment, l’autrice nous fait une démonstration à charge avec des arguments que ne renieraient pas la gauche. C'est d'autant plus étonnant qu'elle a longtemps fait partie de ce système mais elle a été assez marquée par les injustices qu'elle a pu constater au fil des années. Je trouve que son constat est plutôt juste si on s'en tient aux chiffres : les riches sont de plus en plus riches et notamment sous l'ère Macron qui a exonéré ces gens-là de l'impôt sur les grandes fortunes sans compter les nombreuses niches fiscales.
Certes, mais le contre-argument est de dire qu'ils vont fuir à l'étranger dans des états plus cléments à leurs égards. Certes, on pourrait alors leur saisir leurs biens et les poursuivre via Interpol comme de vulgaires criminels. Bref, ces idées sont entrain de prospérer ce qui marque un changement radical de régime car la situation devient vraiment dramatique pour des millions de gens face à une poignée de privilégiées qui font la pluie et le beau temps sur les marchés avec comme objectif de gagner toujours plus.
L'autrice n'en démordra pas jusqu'à la fin pour aller jusqu'au bout de cette logique qui promet au final un autre monde basé sur la solidarité et le partage des richesses. Je ne sais pas où tout cela va mener mais dans une démocratie, il faut entendre toutes les voix qui proposent un nouveau modèle de société car le constat est qu'on ne peut plus continuer comme ça.
Au niveau du dessin, c'est assez agréable et donc lisible ce qui n'est pas pour déplaire surtout quand on explique des mécanismes économiques parfois complexes. Il faut dire que l'autrice a fait beaucoup d'effort de vulgarisation afin de faire comprendre au maximum de lecteurs. Je ne peux que louer une telle initiative.
Au final, ce titre devrait vous intéresser car l'économie, cela nous concerne tous dans notre vie de tous les jours. Il faut savoir de quoi il en retourne afin d'avancer dans la bonne direction avant de se heurter à une épouvantable crise systémique. Après lecture, chacun est libre de se faire sa propre opinion.