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Complétement en dehors de ce que j'apprécie dans la bande dessinée. Un dessin chaotique de Tronchet, dans l'esprit du scénario de Sibran mais qui pour moi ne colle pas et n'est pas apprécié. La narration est d'un pessimisme déroutant qui pourrait nous pousser dans nos retranchement mais la sauce ne prend pas. Au final, on obtient une oeuvre bien médiocre que je me passerai de relire.
La beauté du trait de Didier Tronchet est associée à un roman d'Anne Sibran. De cette association nait une puissance à la fois émotionnelle et visuelle assez rare. C'est certainement ce qui fait la force de cette oeuvre peu commune.
Doit-on croire qu'on peut voler en toute impunité comme un oiseau ? Doit-on se laisser emporter par les tourbillons du vent ? Est-ce une allégorie pour fuir des parents assassins d'une soeur tant regrettée ? Tant de questions directes qui resteront sans réponse pour ajouter au mystère...
La plume poétique de l'auteur est là pour nous bercer d'illusion sur le sens de la vie à travers le destin d'une petite fille qui va grandir et se rapprocher de l'ancre de la folie. On pénètre dans un conte pour terminer dans un cauchemar. La palette de couleurs qui s'assombrissent progressivement est si évocatrice de ce plongeon dans l'inconnu. "Ma vie en l'air" se lit presque à l'envers pour ne pas tomber par terre. Attention au décollage !
Là-bas, écrit par Sibran et Tronchet, avait été, pour moi, un album évènement, une révélation, un coup de coeur. Je ne pouvais donc pas passer à coté de leur nouvelle collaboration même si je me doutais que renouveler cette expérience avec autant de réussite aurait été un peu difficile.
Si c'est vrai que le scénario de Ma Vie en L'air peut sembler parfois un peu décousu, l'atmosphère poétique est très riche. Cette histoire d'enfant-oiseau nous emmène dans un univers intimiste, parfois glauque mais où la sensibilité et l'intelligence sont présentes à chaque instant.
Le récit est bien raconté et la petite Ariane devient vite attachante.
Pour le graphisme, Tronchet est fidèle à lui-même, si ce n'est que j'ai trouvé son dessin parfois un peu dur par rapport aux scènes décrites dans le récit.
En résumé, Ma Vie en L'air est un album à découvrir ou du moins, à essayer !
J'attendais beaucoup de cette production en commun du couple Tronchet-Sibran, mais je suis déçu et je n'arrive même pas à bien définir pourquoi.
J'ai un sentiment d'inachevé, peut-être que le dessin de Didier Tronchet n'est pas adapté pour cette histoire (contrairement, de mon point de vue, à "Là-bas"), peut-être que le roman d'Anne Sibran (certes, je ne l'ai pas lu) est trop condensé et ne parvient pas à s'épanouir sous cette forme.
C'est sans doute là le principal problème : la trop grande complicité entre la romancière et le dessinateur (puissent-ils m'excuser). Je m'explique : eux maîtrisent parfaitement le roman, la plupart des lecteurs de la BD, non... Trop de choses sont sous-entendues (voire survolées) et rendent la BD particulièrement difficile à suivre, voire hachée. Peut-être qu'en 2 tomes l'histoire aurait pu prendre toute sa dimension...
C'est dommage.