Low
4. Derrière le brouillard
Une BD de
Rick Remender
et
Tocchini, Greg
chez Urban Comics
(Urban Indies)
- 2018
Remender, Rick
(Scénario)
Tocchini, Greg
(Dessin)
McCaig, Dave
(Couleurs)
Moscow☆Eye
(Lettrage)
Tocchini, Greg
(Couverture)
Giraudet, François
(Autres)
Rivière, Benjamin
(Traduction)
02/2018 (23 février 2018) 91 pages 9791026811909 Format comics 324290
Tajo est de retour dans la maison de son enfance, mais la ville qu'elle a connue n'a plus son allure d'antan. Dévastés, les habitants n'ont plus ni nourriture, ni air, ni espoir. Pour la fille de Johl Caine, l'heure est venue de pactiser avec IO et Mertali pour tenter d'apporter un avenir meilleur au peuple de Salus, mais un tueur impitoyable – créé par Tajo elle-même – ne va pas leur rendre la tâche facile.
LOW est une série exigeante. De part les dessins très particuliers de l'illustrateur, par les sauts incessants dans le temps ou dans l'espace entre les volumes, par les bulles de narration qu'aucune indication ne rattache à un personnage en particulier... Le scénariste nous malmène dans un monde désespéré, entre des personnages torturés par la vie (au propre comme au figuré), affrontant les pires créatures de ces bas fonds. Cela car la ligne de force de ce comic est l'espoir dans un contexte d'apocalypse. Le trait est appuyé afin d'illustrer qu'au défi de toute rationalité, seul l'esprit peut maintenir cet espoir (comme l'explique le gourou de Stel dans le premier volume).
Ce (déjà) quatrième volume est un peu moins intéressant (à la fois graphiquement et quand à l'intrigue): il se résume en une poursuite diluée artificiellement par un premier chapitre en flash-back permettant un Deus-ex machina un peu facile. Probablement que Remender est allé un peu loin dans la destruction de toute possibilité et doit s'en remettre à cette facilité scénaristique pour retomber sur ses pieds (pas aberrante mais un peu grossière). Surtout, le fait de revenir à Salus enlève la richesse des découvertes d'univers que permettait la série à chaque volume. Du coup le tableau est celui d'une cité (déjà vue) en fin de décadence, avec une population s'adonnant au suicide dans le plaisir... Les teintes graphiques sont également un peu ternes et visuellement le chapitre 1 revenant dans l'arène de combat des pirates où Marik affrontait des Léviathan est le plus sympa. Il faut reconnaître que le fait de changer de personnage focus régulièrement dans la série ne facilite pas l'addiction du lecteur!
Pour ne pas noircir le tableau de ce qui reste un bon album, les points forts de la série demeurent: des séquences d'action vraiment talentueusement menées, des dialogues fins et qui apportent une vraie réflexion, enfin, last but not least, des fulgurances visuelles et conceptuelles sur des enchaînements découpés ou des pleines pages, qui nous font oublier les tics de Greg Tocchini avec ses déformations improbables.
Rick Remender fait généralement des séries courtes. L'histoire et le concept semblent arriver à leur terme et il est probable (souhaitable) que le prochain tome soit le dernier. Une série en 5 volume est un format raisonnable et la fin de ce volume laisse augurer un changement d'environnement qui devrait permettre un apothéose graphique à ce qui restera une très bonne série de SF.
A lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/03/26/derriere-le-brouillard