Le long des ruines
Une BD de Jérémy Perrodeau chez 2024 - 2020
10/2020 (14 janvier 2021) 227 pages 9782901000402 Autre format 414235
La ville s’étend sans fin sur la planète. Dans cette cité-monde, Samuel F. Monroe voyage là où on a besoin de lui : à la fois psychiatre et soldat d’élite, ce curieux guérisseur peut plonger dans le cerveau des patients endormis. Leurs pensées sont comme des mondes virtuels, dans lesquels Samuel voyage pour retrouver les consciences perdues. Il plonge et les ramène à la vie. Riches patriciens reclus sur leur îlot verdoyant, les Midori ont appelé Samuel : leur fille Rose a sombré dans un profond coma depuis des années. Alors Samuel plongera, une... Lire la suite
Plutôt déçu.
J'avais lu Crépuscule de Perrodeau il y a quelques mois et j'avais beaucoup aimé, jusqu'à ce que j'essaie d'en comprendre la fin en cherchant sur internet. L'auteur a dit dans une entrevue, si je me rappelle bien, qu'il ne savait pas vraiment lui non plus ce que ça signifiait et qu'il laissait le soin au lecteur d'interpréter tout ça. Ça m'avait refroidi. S'il n'y a rien à comprendre au bout du compte, j'ai l'impression d'avoir perdu mon temps.
Tout ça pour dire que je me suis donc lancé dans Le Long des ruines avec l'espoir d'y retrouver une logique plus évidente. Pour ça, ça marche. On passe bel et bien du point A au point B. Il y a une fin, et rien du tout à interpréter. Et... c'est tout?
Malheureusement, j'ai l'impression que cet album est une version inférieure de Crépuscule. On a encore des personnages qui se promènent dans des paysages presque déserts, mais l'histoire est beaucoup plus simple. Un scientifique (ou un spécialiste quelconque, peu importe) et la sœur d'une femme dans le coma partent à la recherche de cette dernière dans son propre inconscient. Mais cet inconscient est peuplé de personnages imaginaires, dont certains d'entre eux, violents, cherchent à éliminer tous les autres.
C'est à peu près tout. Très peu de réflexions, finalement, sur la psyché de la femme dans le coma, sur son histoire, sa personnalité -- bien sûr, on nous l'explique en vitesse, mais ça manque d'émotion -- l'accent est surtout mis sur sa recherche et les méchants qui tuent tout le monde. Très peu sur les expériences passées du scientifique, ses plans ou ses motivations. Je n'ai pas toujours été convaincu par les interactions ou les réactions des personnages non plus.
Ultimement, on a droit à une histoire assez linéaire qui manque un peu de piquant. Pas sûr de comprendre pourquoi Perroud (le chroniqueur) compare cet album à Biotope ou aux BD de Brüno, moi je ne vois pas du tout la ressemblance. Si c'est votre première BD de Perrodeau, peut-être l'aimerez-vous. Si vous arrivez ici après avoir lu Crépuscule, vous risquez d'être déçu.