Lone Sloane
9. Delirius 2
Une BD de
Jacques Lob
et
Philippe Druillet
chez Drugstore
- 2012
Lob, Jacques
(Scénario)
Legrand, Benjamin
(Scénario)
Druillet, Philippe
(Dessin)
Fernandez, Jean-Paul
(Couleurs)
01/2012 (01 février 2012) 72 pages 9782356260246 Grand format 153095
Druillet aux sources de la S.F. avec une nouvelle aventure de Lone Sloane Lone Sloane est toujours bloqué sur Delirius la bien nommée, lieu de plaisir à l'échelle galactique. Le voyageur solitaire du cosmos est en difficulté : il a été frappé dune flèche d'effacement par les moines fanatiques de la Rédemption Rouge. Heureusement, il est accompagné par Mali, la fille de son ami martien Yearl, qui lui rappelle qu'on compte sur lui... D'abord pour s'extraire des sous-sols miséreux de Delirius, puis pour retrouver Yearl et Lance, l'amant de Mali ... Lire la suite
Mauvais! En préface, Druillet mentionne que l'album contient des "planches faibles", et je ne vous le fais pas dire! J'ai l'impression que ça ressemble un peu au tout premier album de Lone Sloane, Le Mystère des abîmes (le seul que je n'ai pas lu avec Babel). Mais encore, je préfère ça au côté trop léché ordinateur de Chaos.
Le problème, c'est que le scénario ne vaut pas beaucoup mieux non plus. Si Benjamin Legrand avait repris l'histoire du Transperceneige de manière assez habile, ici c'est complètement mais complètement raté. D'ailleurs, pour la première fois dans la série, cette histoire ne semble pas faire suite au dernier tome, on ne sait pas trop quand ça se passe.
De toute façon, peu importe. Toute la subtilité et les jeux de pouvoir retrouvés dans le premier Delirius sont complètement absents ici. C'est gros, lourd, grossier, facile -- une diatribe sans nuances entendue des milliers de fois auparavant. Les prêtres de la Rédemption rouge sont des fous, des endoctrinés, des fanatiques, des extrémistes, et j'en passe. Druillet (ou Legrand??) était plus intéressé à faire passer sa Rédemption rouge pour des cinglés qu'à écrire une bonne histoire. Pourtant, dans le premier Delirius, malgré leur côté extrême, ils étaient au moins aussi intelligents et ont forcé Sloane à travailler avec eux! Il y avait une complexité (et une histoire intéressante!) qu'on ne retrouve pas du tout dans cet album. Il y avait également d'autres personnages intéressants originaires de Delirius qui ont croisé la route de Sloane. Ici, nada!
On ne comprend d'ailleurs pas trop pourquoi il y a une fixation sur Shaan, encore, lui qui, il me semble, n'apparaissait même pas dans le premier Delirius! Il était seulement mentionné. Il est devenu le Lex Luthor de Sloane et pourtant il n'a rien d'intéressant. On ne sait pas trop pourquoi les deux s'haïssent autant. Peut-être le tout premier Lone Sloane l'explique-t-il. Les dialogues sont tout aussi mauvais. Prenez, par exemple :
- Yearl, si tu m'entends, t'as intérêt à ramener ton c** ici, on a besoin de toi, Mali, son fiancé et moi!
[...]
Mais pourquoi diable avait-il dit à Yearl que sa fille avait un fiancé?
- Mais c'est vrai, je l'aime, il m'a sauvé la vie...
- Un flic dans la famille, je le sens vraiment pas, ma fille!
Lol! Il y a tellement d'exemples comme ça, comme la fois où Shaan parle tout seul et déclare Sloane le joker de ce grand jeu... L'empire de Shaan et la Rédemption rouge sont toujours en guerre, mais c'est à peu près tout ce qu'on nous présente. Ils sont en guerre, OK. Sloane et Shaan se détestent, OK. Et euh, pourquoi, contexte, qu'est-ce qu'il se passe, on s'en va où?
Même le vaisseau d'O Sidarta est écrit "O Siddharta" ici, et dans le tome précédent, Chaos, il était aussi écrit de deux manières différentes dans le même album! Quand on ne sait même pas comment écrire sans se tromper quelque chose de notre cru...
Lone Sloane est bien mort.