Le local
Une BD de Gipi chez Gallimard (Bayou) - 2005
10/2005 (17 novembre 2005) 118 pages 2070573001 Autre format 51855
« Les quatre héros du Local forment un groupe de rock. Pour réussir, ils veulent ne se consacrer qu'à eux-mêmes et fermer les portes du local. Mais le monde, dehors, pousse aux portes et les force à affronter les imprévus, les rapports familiaux, les règles de la société. Et les ennuis vont arriver, dans l'histoire, comme ils arrivent dans la vie de chacun. Les jeunes gens doivent faire face, choisir leur propre voie, et continuer d'avancer malgré tout. Malgré la vie, en somme. »
Il s'agit de la seconde bd de cet auteur italien (qui s’exporte d’ailleurs très bien à l’international). La première œuvre à savoir « Notes pour une histoire de guerre » - Prix du meilleur album à Angoulême 2006 - ne m’avait guère convaincu.
Avec le Local, j’ai eu l’impression de lire une bd se situant dans le même univers un peu glauque. C’est certainement lié à un graphisme très reconnaissable que signe la patte de l’auteur. Et justement, je trouve ce trait graphique anguleux assez repoussant. Les visages de ces quatre grands adolescents sont volontairement horribles : oui, c’est le fameux créneau « la beauté du laid » ! On a l’impression d’évoluer au milieu d’une bande de loubards ou de skin head néo-nazis.
J’ai pourtant essayé de faire abstraction de mon dégoût pour me plonger dans l’histoire de ce local. Le récit est tout ce qu’il y a de plus banal : un local provisoire où cette bande d’amis s’entraînent collectivement à jouer de la musique rock.
J’ai alors voulu savoir ce qui fait que cette bd est tant appréciée par ses lecteurs. Ce n’est certainement pas les dialogues qui sonnent creux et ni la profondeur psychologique des personnages. Je cherche encore et je ne trouve pas. Recherche Suzanne désespérément.
Essai ou témoignage pour démontrer qu’unis dans la musique, c’est bien ? C’est tout ce que cela évoque pour moi. Pas fameux…
Chouette petite BD (qui fait quand même 118 pages) mais qui se lit relativement vite.
Gipi nous conte la vie d'une bande de potes férus de musique avec leur rêve, leur ambition de percer dans ce monde artistique pas facile.
Le tout est assez contemplatif, mais il y a une agréable ambiance, une certaine nostalgie qui se dégage...
Les dessins ne sont pas ce que je préfère, ils sont assez grossiers mais on finit par ne plus y penser car l'histoire est prenante et sans prise de tête. A découvrir, ça change mais le fond du récit reste tout de même très banal !
J'ai beaucoup aimé ce "Local". Gipi retranscrit notamment très bien l'énergie qui se dégage du groupe lors des scènes de répétitions. On entendrait presque la musique que l'on imagine bien proche de celle de At the Drive in et consorts...Ces scènes pleines d'énergies alternent étrangement avec des passages calmes (d'ennuis ?) dans lesquelles les ados sont avec leurs parents. L'histoire des ces ados qui s'accomplissent totalement au travers de leur musique est classique mais pleine de sensibilité et dépeint bien le monde des "djeuns" et les étranges liens qui les unissent avec leurs parents. Gipi en profite pour égratigner la cynique industrie musicale, broyeuse de rêve et donc de créativité. J'aime bien le dessin et les couleurs de Gipi qui peuvent je le reconnaît ne pas plaire à tous le monde.
J'ai donc beaucoup aimé "Le Local", d'avantage que "Notes pour une hitsoire de guerre" d'ailleurs.
Que dire sinon : "vous avez aimé le rock'n roll, le vrai, dans les caves avec de la Kronenbourg et de la sueur" ? Alors cette BD est pour vous. Vous ressentirez ce qu'exprime Gipi : le rêve, l'évasion, l'utopie, l'amitié,... sans oublier le n'importe quoi, l'errance, le décalage avec la réalité... Sinon, vous serez sans doute moins réceptif.
Cette lecture a été pour moi un grand moment de rock - avec une intensité similaire à celle d'un concert.