Léon la Came
1. Léon la came
Une BD de Sylvain Chomet et Nicolas De Crécy chez Casterman (Les Romans (A suivre)) - 1995
01/1995 120 pages 2203359102 Grand format 15 à 20 euros 1654
C'est en 1921 que Léonce Houx-Wardiougue, dit Léon, fonde la compagnie familiale et éponyme, une fabrique de cosmétiques. A présent son fils Aymard a repris les rênes de l'affaire dont il cherche à faire une entreprise moderne. Géraldo-Georges, le petit-fils d'Aymard - et arrière-petit-fils de Léonce -, a été chargé de la campagne de marketing organisée autour du centenaire de son bisaïeul. Puceau et trouillard impénitent, méprisé par son grand-père, Géraldo-Georges sera initié à la vraie vie par Léon, qui lui fera fumer ses drôles de cigarettes... Lire la suite
C'est une série troublante à plus d'un titre. L'humour est y extrêmement acide comme pour dénoncer les travers de notre société contemporaine. En tout cas, il n'y a pas de concession. C'est réellement anticonformiste.
Personnellement, j'avoue avoir une préférence pour le second tome "laid, pauvre et malade" (difficile de faire pire !) qui nous assène des vérités bien tristes mais réelles.
Cela a été écrit il y a plus d'une dizaine d'années mais certaines choses restent totalement d'actualité. Ainsi les produits qui viennent de Chine et qui abreuvent notre marché qui peuvent se révéler dangereux pour la santé (voir l'affaire des canapés contaminés de Conforama ou encore celle des bottines pour enfants). Je ne sais pas si l'auteur avait une intuition mais cela s'est révélé tragiquement exact. Ceci n'est qu'un détail parmi tant d'autres et qui piquent notre curiosité.
La valeur de l'argent est égale au pouvoir qu'il procure, multiplié par la somme du respect social et des opportunités qui lui sont liées: encore une réflexion intéressante telle une équation pour gagneur en herbe.
Nous avons là une série à la fois cynique et cruelle mais également tendre et drôle. C'est extraordinaire tous les sentiments qu'on peut ressentir à la fin de notre lecture. J'aime ces bd osées qui sortent du moule des productions habituelles.
Le trait du dessinateur semble être en harmonie parfaite avec le caractère de ces personnages qui pourraient aisément jouer dans une comédie grinçante. Plus qu'une farce féroce et jubilatoire, c'est une véritable satire de l'entreprise, de la publicité et de la famille.
Inscription a BD Gest pour saluer cette excellente série, qui flirte avec le chef d'oeuvre (avis personnel). Pour les amateurs du genre la présence de Poelvoorde à la préface ne fait que confirmer que cet ouvrage s'inscrit dans la lignée d'un looser fantatstique dépassé par la vie mais terriblement attachant. Les deux tomes suivants vo,t e,core plus loin dans la descritption d'une lente chute aux enfers. A recommander avec le livre La Conjuration des Imbéciles.
Recommandé vivement
Je m'inscris également complètement en faux contre la note actuelle de cette BD (je parle bien évidemment des 3 chapitres) qui pour moi est un chef d'oeuvre !
Bon alors il est certains que c'est pas la BD des familles : Un graphisme qui affiche un mauvais goût assumé mais cohérent et très expressif et osons le dire simplement "Beau" ! De l'humour noir à faire fuir les Kevins, et les mères de familles... Une histoire non conventionnelle (le héro du cet Bd est un loser fini !). Bref enfin une BD qui prend pas son lecteur pour un con...
Moi d'habitude, la BD m'emmerde. Ici on a du style, de l'humour, de la violence, des archétypes peu fréquentés (voir fréquentables), et une histoire qui semble narrée par le plus drôles des clowns tristes à la manière d'un john kennedy tool.
Bon bha moi je dis qu'est ce que voulez de plus !
Je ne suis pas un posteur fou mais la je dois absolument rectifier le tir du commentaire précedent. j'ai trouvé cette BD géniale. Amateurs de "la vie est un long fleuve tranquille" ou de "l'internationale" je sais que vous me comprendrez.
C'est vrai que les dessins semblent un peu crados au premier abord, mais c'est un style, et très rapidement j'en suis tombé amoureux. L'histoire sinon renferme tout ce qu'on peut demander d'un bon scénar : drôle, surprenant, triste, amère, cinglant.. Il y aurait plein d'adjectifs pour qualifier l'histoire de cet adolescent qui sous l'influence de son grand-père truculent va grandir et affirmer son côté romantique, et planter là sa famille bourgeoise rétrograde et immonde.
La suite nous amènera encore plus loin, avec encore plus de poésie, de cynisme, et c'est avec plaisir, et émotion que Chomet et De Crécy nous amèneront à suivre la suite de ces aventures.
Le 1er tome est plutot difficile d'accès: le scénario est tortueux, les dialogues très très bon mais très durs à lire voir même limite scato sur toute la 1er partie de l'album. Ca peut refroidir?
Coté graphisme, bein ... il faut avouer que c'est loin d'être l'extase hein Les couleurs sont pastels (mais à vomir), ce qui rend l'ensemble plus soft car pour la rondeurs des traits, il faudra repasser C'est anguleux, vif, direct ... bref, comme les dialogues et comme les personnages de l'histoire.
L'ensemble est donc tres homogène ce qui rend la "bizarerie générale " finallement très suportable.
Une critique sanglante de la société, du monde des affaires et des qualités (? ) soit disant necessaires pour y gravir les échelons. Le pépé est une vrai fenètre d'air frais sur cette histoire et ce petit monde d'affolés du portefeuille.
Je suis moyennement motivé pour attaquer le tome 2