Lefranc
9. La crypte
Une BD de Jacques Martin et Gilles Chaillet chez Casterman - 1984
09/1984 46 pages 2203314095 Format normal 10 à 15 euros 218
La petite république du San Larco est non seulement un délicieux endroit de villégiature sur la côte méditerranéenne, mais aussi un paradis fiscal dont le développement est aux mains d'un important groupe financier qui projette d'agrandir et d'internationaliser la ville, avec la bénédiction des autorités locales. Alors que les gens y vivaient heureux, sont venus les hyènes et les chacals de la promotion immobilière. Et, avec le béton, arrivent les assassins... Lefranc est contacté en secret par Julia Manfredi, la fille de l'ingénieur surveillant... Lire la suite
Ce Lefranc cuvée 1984 est un bon cru. Certes, il n'atteint pas les sommets des premiers opus, la faute à des raccourcis scénaristiques excessifs (par exemple: comment Lefranc et Julia sortent-ils de la crypte après l'effondrement?). Néanmoins, une histoire originale (comme d'habitude bien rythmée) et le dessin magnifique de Gilles Chaillet permettent de passer un agréable moment en compagnie de Lefranc et de Borg.
A ce titre, la relation entre Lefranc et Borg continue à gagner en complexité, dans la lignée de l'évolution entrevue dans l'Opération Thor et fortement accentuée dans l'Arme Absolue. Et une nouveauté notable dans l'univers de Lefranc période Jacques Martin: les femmes font leur apparition et prennent de l'importance!
Lecture fortement recommandée.
Une histoire bien sympathique mais j'ai trouvé qu'il y avait par moment de sacrés raccourcis ou grosses ficelles au niveau du scénario. Par exemple, notre ami Lefranc est surveillé, poursuivi en permanence (que ce soit par la police, Axel Borg, les gardes à la solde du promoteur véreux,...) et par moment je suis arrivé à me demander mais comment ils font tous pour chaque fois arriver à le pister ou à retrouver sa trace. Les rencontres sont parfois hasardeuses ou tombe comme un cheveu dans la soupe mais qu'importe ces petits détails car le récit reste plaisant et intrigant.
Le dessin de Chaillet est très bon et il nous offre des planches toujours aussi détaillées et riches en décors. L'aventure se passe dans une République imaginaire proche de l'Italie et de la Méditerranée et les planches sont joliment "exotiques" et ensoleillées.
Une histoire sympathique dans une république imaginaire qui n'est pas sans rapeller la principauté de Monaco. L'auteur y aborde le problème des gros interets financiers dans l'aménagement du territoire, la corruption des dirigeants politiques. Le graphisme est agréable. Lefranc est bien dans le peau d'un jeune homme des années 1980, il n'est plus le journaliste guindé des années 1960 avec cravatte...
En situant son histoire dans la république fictive du San Larco, Martin lorgne bien sûr du côté de Monaco, place financière off shore aux relents parfois sulfureux. On ne peut donc pas reprocher à Martin de ne pas coller, voire d'anticiper sur la réalité, ni de manquer de documentation.
Toutefois, il se passe pour Lefranc la même chose que pour Alix. Ce qui les histoires gagnent en véracité, elles le perdent en adrénaline.
C'est dommage, autant plus que le dessin de Chaillet est une fois encore parfait.