Lazarus
5. Génocide programmé
Une BD de
Greg Rucka
et
Michael Lark
chez Glénat
(Glénat comics)
- 2017
Rucka, Greg
(Scénario)
Lark, Michael
(Dessin)
Arcas, Santiago
(Couleurs)
Lark, Michael
(Encrage)
Boss, Tyler
(Encrage)
Urek, Fred
(Lettrage)
Freeman, Owen
(Couverture)
Nikolavitch, Alex
(Traduction)
04/2017 (19 avril 2017) 124 pages 9782344020180 Format comics 300099
Quinze familles contrôlent le monde. Ça fait quatorze de trop. Alors qu'elle a pris le contrôle de la Famille depuis la maladie de son père, Johanna Carlyle cherche à contre-attaquer Hock en Amérique du Nord. Il lui manque son arme la plus redoutable, sa soeur, le Lazare de sa famille : Forever. Mais il existe une autre Forever Carlyle. Elle a onze ans et a été fabriquée pour remplacer l'ancien modèle. Elle n'est pas encore prête. Pire encore, le secret sur son existence a été compromis. Le Lazare Sonja Bittner sait et compte bien remédier au problème.... Lire la suite
La suite d’une excellente série dont, chose rare et c’est à souligner, la qualité ne recule pas d’un pouce au fil des épisodes (Lazarus 2013, #22-26).
Forever se remet doucement de sa blessure et découvre partiellement ses origines, sa jeune successeur poursuit son entrainement, leur père entre en convalescence, les serfs font de la figuration, les manœuvres familiales continuent et la guerre se poursuit par lazares interposés (soit le "génocide programmé" du titre qui force un peu le trait).
Bref, cinq épisodes où l’on continue tranquillement de suivre nos personnages désormais bien connus, sans jamais se précipiter, ni se répéter ou s’ennuyer la moindre seconde. Au contraire, le déroulé des événements raconté par Greg Rucka apparait naturel, les idées nouvelles sont amenées avec cohérence (la médecine, les médias, le lazare monstrueux) et la lecture reste passionnante de bout en bout, bien aidée par le dessin toujours aussi magnifique de Michael Lark. En résumé, un comics qui se maintient à un haut niveau sur la durée et il est fort dommage de constater que l’on arrive déjà au bout du premier cycle.
S’il y avait malgré tout un bémol à mentionner, il serait pour ces scènes de combats qui durent sur des pages et des pages. Certes, le lazare est un personnage destiné avant tout à être le bras armé de sa famille et, certes, la série insiste fortement sur l’aspect militaire de la société dans laquelle se déroule l’intrigue, mais il n’était probablement pas nécessaire de réserver dix pages pour un simple combat à l’épée...
L'intervention de Forever dans la guerre a été décisive mais a entraîné son incapacité à être déployée sur d'autres opérations et surtout a provoqué une rupture psychologique suite à l'arrêt des prises des drogues qui la conditionnaient. Alors que Johanna dirige les opérations d'une main de fer, l'équilibre entre les familles est bouleversé par la destruction de certaines et l'utilisation des lazares des alliés de Carlyle dans la guerre.
On sent qu'un cycle s'achève et que la nouvelles situation mise en place au cours de ces cinq volumes permettra de développer la suite avec des personnages plus stables. Ce que je reprochais en début de série est donc partiellement résolu et ce monde en guerre est plus passionnant que jamais avec des interactions inter et intra familiales, le chaos psychologique du personnage principal et cette SF d'anticipation tout à fait géniale. Le parallèle avec Game of Thrones est plus pertinent que jamais, ces séries incarnant notre époque au pessimiste très ancré. La suite mettra-t'elle un peu de légèreté dans l'intrigue? Rien n'est moins sur vue la conclusion barbare de ce tome...
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/11/24/sushi-et-baggles-5
Excellente fin de cycle !
Le développement et la progression de l’histoire et des personnages sont très bons. Les personnages sont toujours aussi bien écrits et Forever est toujours aussi attachante.
Malgré un style bien à lui, Michael Lark réalise une bonne adéquation avec le scénario de Rucka. Même si les cases ne sont pas parfaites, la narration et l’ambiance sont d’un très bon niveau.
Cette série ne m’a pas encore déçu depuis le 1er tome !
La fin du tome précédent avait laissé notre héroïne dans une bien mauvaise posture. Dans ce nouveau Lazarus, on la retrouve fort logiquement sur une table d’opération, en piteux état, mais vivante. Bien que rapide, sa capacité de régénération ne lui permettra pas d’être sur pied avant deux mois. Il en faudra peut-être moins connaissant la rage et la pugnacité dont fait preuve Eve. Mais cet épisode qu’est Génocide programmé sera surtout l’occasion pour elle de découvrir une donnée importante la concernant. Et qui devrait, vraisemblablement, l’aider à enfin prendre le contrôle, ce qui serait une première pour un Lazare…
Le personnage qui va être au centre de ces nouvelle révélations est Johanna. Désormais Chef de la Famille Carlyle par intérim, bien que l’état de santé de son père évolue favorablement, elle aura fort à faire pour assumer cette fonction. D’abord pour gérer le conflit de guerre l’opposant à la Famille Hock. Elle va montrer tout son intelligence tactique pour déjouer les plans de Jakob Hock, et devra faire face à des choix lourds de conséquences. Mais c’est surtout la régence de sa propre famille qui va lui donner un tout autre visage.
Les derniers épisodes montraient une femme prête à tout pour que son père lui donne l’affection et l’importance qu’elle recherchait auprès de lui. Ses frères ne faisant pas le poids, seul subsistait ce sentiment de jalousie auprès de Forever, laquelle obtenait toutes les louanges de leur paternel. Jusqu’à ce qu’elle sert dans ses bras cette petite fille de onze ans. Y a-t-il eu un effet madeleine de Proust ? Toujours est-il que juste après, ruisselleront quelques larmes le long de ses joues lorsqu’elle verra sa sœur affaiblie et mutilée.
Les intentions de Johanna sont très ambiguës. Le fait est que pour l’instant, elle veut démontrer à son père qu’elle est à même de lui succéder. Mais elle ira jusqu’à prendre des risques pour sa propre vie en dévoilant à sa sœur-Lazare sa véritable origine. Est-ce par stratégie ou par pure sincérité ? Certainement un peu des deux. Une choses est sûre, quelque soit l’issue de leur relation, Forever ne pourra oublier cette confidence, à moins qu’on le lui impose.
Toutes les qualités scénaristiques de Greg Rucka relatées maintes fois par la Rédaction ne faiblissent en aucun cas. Ce cinquième tome de Lazarus, pour l’édition française, continue de nous happer tant par son intrigue que par le rendu graphique. En effet, Michael Lark est toujours aussi généreux avec toutes ces planches illustrées. On pense notamment à ces deux scènes d’affrontements d’une grande intensité en début et fin d’histoire, et qui s’ajoutent à celles déjà très marquantes depuis le début de la série. À noter cette évolution dans l’expression faciale des personnages ou cette impression d’avoir enfin des protagonistes montrant leurs émotions.
Cet avis concerne les 5 premiers tomes.
Les auteurs ont mis en place un univers fantastique particulièrement bien détaillé servi par un scénario millimétré, riche en rebondissements et digne d'une série télé américaine. Les multiples scènes d'action se mélangent et s'imbriquent parfaitement aux scènes plus calmes mais indispensables pour faire évoluer l'histoire. Tous les protagonistes ont une personnalité bien particulière ce qui rend le récit authentique. Résultat, on ne s'ennuie pas un seul instant.
Niveau dessin, la fluidité des mouvements et la précision des expressions de visages rend l'ensemble vivant. La noirceur des traits et des couleurs renforcent la violence de cet univers lourd et oppressent. Le découpage est quasi cinématographique et rend la lecture très attractive et accrocheuse, si bien qu'on ne peut pas s’arrêter de lire les albums les uns après les autres.
Une très grande série qui a un très bel avenir devant elle et dont j'attend la suite avec impatiente.
Avis pour les 5 tomes:
Un univers fantastique servi par un scénario millimétré en béton armé et des dessins qui épousent et mettent parfaitement en valeur cet univers sombre...
Fan de Comics ou pas, cette bd possède tous les ingrédients d'une série culte! On ne s'ennuie pas un seul instant et le découpage est quasi cinématographique. Indispensable...
Pour une meilleure lisibilité des alliances et des antagonismes, je conseillerai juste à l'éditeur d'insérer une "planisphère" au début du prochain tome avec les découpages territoriaux par famille (merci à celui qui l'a postée dans le forum récupérée avec la version Deluxe US et que je viens de découvrir ^_^). 10/10