Lapinot (Les nouvelles aventures de)
6. Par Toutatis !
Une BD de Trondheim, Lewis chez L'Association (48CC) - 2022
06/2022 (17 juin 2022) 45 pages 9782844148964 Format normal 447894
Quand Lapinot se réveille en pleine forêt, il n’en croit ni ses yeux ni ses oreilles… un gros bonhomme, vêtu de braies bleues et blanches et affublé d’un casque l’apostrophe : « Astérix ! ». Lapinot, incrédule, laisse ce curieux personnage en plan et poursuit son chemin. Une malencontreuse rencontre avec une patrouille romaine puis les soins donnés par Panoramix – qui évidemment, lui fait boire de la potion magique – achèvent de le convaincre : il semble bien qu’il ait été téléporté chez les irréductibles Gaulois. Et bizarrement, même Toutatis... Lire la suite
J'appréciais le travail de Trondheim avant cette BD, ce n'est plus le cas après l'avoir lu ! Et pourtant, je l'ai lu deux fois tellement je n'y croyais pas... C'est une vraie bouse et je pèse mes mots... Est-ce qu'il a voulu tendre un guet-apens aux amateurs d'Astérix, ou juste faire du Breizh-bashing sur 48 pages ? Est-ce qu'il a tout simplement fait un gros raté, peinant à finir sa BD ? En tout cas, je me suis senti insulté par son bouquin. Graphiquement, c'est le style de Trondheim, mais en petite forme. Un gamin de 3 ans l'aurait dessiné de manière plus expressive. Pour le découpage, on voit mieux dans les concours jeunes talents des moins de 11 ans.. C'est un fait. Seules les couleurs sont un peu réussies. Et pour l'histoire, vous avez compris ce que j'en pense... Bourrée d'amalgames et de tentatives moralisantes ou conceptuelles maladroites. Pour un (ancien) bobo parisien cela peut être rigôlo de se moquer des prôvinciaux avec ses amis, mais pas pour moi.
Alors c'est un Asterix ou c'est pas un Asterix ? La question mérite d'être posée alors , je me la pose. A priori, c'est pas un Asterix mais pourtant, tous les marqueurs sont là: les légionnaires idiots, les baffes dans la gueule, les sangliers, le sympathique village avec les tous sympathiques gaulois avec leurs sympatix patronymes, les bagarres, les poissons, les bagarres autour des poissons, le chef sur son bouclier, puis en vrac dessous, puis de nouveaux dessus, les pirates, le festin...Et même plus, une histoire solide, des running gag, des jeux de mots,... Y a tout quoi! WTF ? Et bien, Trondheim a bien assimilé la recette magique de Goscinny et Uderzo mais a fait un petit pas de côté, et ce petit pas, qui est un grand bond scénaristique, fait tout le sel de cette bd très réussite. Il n'a pas trahi Asterix car ce n'est pas un Asterix. Sinon c'est Albert René Editions qui se serait chargé de nous le proposer, c'est pas une preuve ça? En résumé, c'est pas un Asterix, pas une parodie, pas un pastiche, peut-être un hommage... C'est avant tout un Lapinot, et un bon Lapinot. Cet opus trouve même sa place dans les covers réussies de ces dernières années, le Lucky Luke de Bouzard, celui de Bonhomme, le Mickey de Loisel, le Spirou de Bravo...
J’ai lu et plutôt apprécié la plupart des Lapinot mais je trouve ça juste sympa, sans plus (sauf 'Vacances de printemps' que j’adore).
Tout ça pour dire que « Par Toutatis ! » est le premier Lapinot que j’achète, alléché par la parodie d’Astérix. Sans aucun regret, c’est un bon album.
Et c’est beaucoup plus qu’une parodie, en fait. On pourrait même en faire une longue analyse tant il y aurait à dire sur les parallèles réalité/fiction, construction/déconstruction du mythe et la mise en abîme de la BD dans la BD.
Si l’on y rajoute les anachronismes et des scènes bien connues recuisinées à la sauce Trondheim, on obtient un album original, drôle, malin, qui ne se contente pas de s’appuyer sur Astérix pour exister, mais au contraire rajoute une nouvelle pierre à l'édifice qu'ont bâti Goscinny et Uderzo. C’est ce dernier aspect qui vaut mes 4 étoiles, car pour le reste, je ne suis pas plus emballé que d’habitude par le dessin, fidèle à lui-même.
En conclusion un album à découvrir sans hésitation mais à ne pas mettre entre toutes les mains, la violence (parfaitement justifiée) de certains passages étant volontairement gore.
LAPINOT se retrouve transposé dans l'univers d'ASTERIX, et même dans le corps de celui-ci ! Comment expliquer ce phénomène étrange ? Et comment dès lors revenir dans le monde réel ?
Un épisode gé-nial ! Trondheim réussit le tour de force de créer un album qui soit à la fois un vrai LAPINOT et un vrai ASTERIX (enfin, presque ;-) ). En tous cas le pastiche est réussi et c'est vraiment très drôle. C'est bien déjanté comme il faut, tout en respectant les codes d'un album d'ASTERIX (les patrouilles romaines, les pirates, les chants horribles d'Assurancetourix, le banquet final ... tout y est !).
Bel hommage à Uderzo & Goscinny, d'ailleurs cités dans l'album.