Lapinot (Les formidables aventures sans)
4. Top Ouf
Une BD de Trondheim, Lewis chez Dargaud (Poisson Pilote) - 2010
03/2010 (26 mars 2010) 48 pages 9782205064605 Format normal 105593
Que se passe-t-il quand trois imbéciles célibataires, et pas spécialement contents de l’être (célibataires, bien sûr), parient 5 000 euros à qui trouvera l’âme soeur en l’espace d’un week end, et que l’un d’eux, Richard, touché par la foudre, déclenche au moindre contact physique sur quelqu’un une pulsion amoureuse irrésistible ? C’est à cette question que répond cette histoire qui voit passer entre autres : deux présidents, quelques starlettes, un videur, une lectrice de romans, un médecin et des centaines de filles !
Le meilleur des "sans Lapinot" pour moi ! Déjà, l'album correspond à une histoire entière (et non plus à une succession de gags en une planche comme dans les tomes précédents), ce que je préfère. Et puis, comme dans les meilleurs albums de LAPINOT, Trondheim distille un élément fantastique dans le scénario qui rend l'histoire totalement improbable, et donc marrante (ici, Richard, atteint par la foudre, devient absolument irrésistible pour quiconque rentre en contact physique avec lui ... autant dire que l'histoire va très vite déraper !).
C'est amusant, joliment dessiné, il y a des retournements de situations et les réparties sont drôles ... bref, un très chouette album !
Enfin!! Un bon album de Lapinot sans Lapinot! On a une véritable histoire propre au monde de Lapinot, ce n'est plus juste un regard humoristique sur le vrai monde.
J'ai beaucoup aimé cette histoire! Richard, Patrick et Félix misent 5 mille euros chacun pour savoir qui sera capable de ne plus être célibataire à la fin du week-end. Comme mentionné par Cellophane, toute l'histoire aurait pu tenir avec ça. Mais Trondheim rajoute un élément surnaturel de plus, celui où tous ceux qui touchent Richard deviennent complètement fous de lui.
Le scénario est bien écrit, avec de bonnes répliques, et l'histoire est drôle. On a l'impression de lire un Trondheim qui est en forme. On ne s'ennuie pas une seconde et on se demande où tout ça va mener. Par contre, j'aurais préféré que ça se termine différemment, pas avec cette histoire de présidents...
Le meilleur des Lapinot sans Lapinot, et un bon Lapinot tout court!
Il y a deux idées de bases qui sont intéressantes et amusantes, même si la première est moins traitée que la seconde…
La première, c’est ce pari de se trouver une copine en un week-end. Rien qu’avec ça, Trondheim aurait pu tenir un album. Il est d’ailleurs bien parti puisque les rencontres tiennent la première moitié de l’album.
Et puis d’un coup, cette idée passe au second plan pour une autre, qui aurait elle aussi pu tenir un album complet : le coup de foudre que provoque Richard quand on le touche…
Cette seconde idée commence en douceur et se développe tranquillement jusqu’au délire total.
Hélas, si j’ai été assez emballé par l’album (même si je n’ai pas bien saisi l’intérêt de cette histoire de pari qui disparaît au fur et à mesure), j’ai été déçu par la chute « hop et pis voilà ».
Dommage parce que j’étais bien emmené…
On ne peut être que ravis que Trondheim, qui nous a enchanté pendant des années avec son merveilleux Lapinot, avant de l'éliminer sauvagement (un jour de déprime certainement) revienne à la BD "grand public" après une large parenthèse quasiment purement "indie". Le défi est néanmoins majeur : ni plus ni moins que ressusciter le "style Lapinot" sans Lapinot, autour de sa vieille bande de copains, désormais "conduits" par Richard ! On retrouve donc dans "Top Ouf" (mauvais titre…) l'essence de ce qu'on aimait chez Lapinot, cette vision douce amère des rapports humains et d'une vie quotidienne passablement déprimante, illuminée par un humour un peu absurde, et surtout une ou deux trouvailles "magiques", voir "fantastiques"… Sauf que "Top Ouf" fonctionne nettement moins bien, et se révèle moins drôle, moins poétique, moins touchant, moins délirant… mis à part dans sa toute dernière partie, parfaitement réjouissante (la scène de la boîte de nuit constitue un véritable "triomphe" de la manière Trondheim), et qui nous donne quand même l'espoir que la suite de ces "Formidables Aventures SANS Lapinot" retrouvent complètement la folle classe du passé. Reste que, et on le sait… "un être vous manque, et tout est dépeuplé"…
chronique parue ici : http://hulkestmort.canalblog.com
Après 6 ans d'absence, Lewis Trondheim revient sur sa série phare Lapinot, mais sans le principal intéressé. Lapinot n'est plus, mais ses amis sont toujours là. Et ils se lancent un défi : ils ont le week-end pour se trouver une copine, sous peine de perdre 5000 euros. Richard, Félix, Patrick et Vincent vont ainsi devoir faire des pieds et des mains pour ne pas perdre leur argent, mais il semble y avoir comme une anguille sous roche...
C'est avec le plus grand plaisir qu'on reprend contact avec cette attachante bande de potes. Et pourtant je n'ai pas pu m'empêcher d'être légèrement déçu. Et j'ai le sentiment que ça vient en partit des personnages. Tout d'abord l'absence de Lapinot dont les dialogues rationnels, moraux et fatalistes manquent comme contre-poids à ceux des autres protagonistes. Ensuite Richard, le génial Richard qui faisait toute la saveur de la série, est ici comme anesthésié, moins drôle, moins épicurien, plus réfléchit, plus mûr, et là on perd une véritable pépite. Félix et Patrick sont quant à eux assez fades, mais ça change pas vraiment d'avant (quoi que Félix était quand même assez marrant comme double de Richard). Reste néanmoins Vincent, obsessionnel compulsif des microbes et des bactéries, assez amusant dans sa froideur et son comportement anormal, mais dont le ressort comique peut devenir parfois assez répétitif. Au niveau du scénario lui-même ça m'a également semblé moins bon, les scènes n'ont plus vraiment cette saveur qu'elles avaient avant, ça s'enchaîne peut-être de façon trop logique, je n'sais pas. En tout cas on rit moins, il y a toujours des gags amusants mais ça m'a semblé moins drôle que les autres tomes.
Au final un album agréable à lire comme sait les faire Trondheim, mais plutôt faible comparé aux autres tomes de la série. Est-ce dû à l'absence combinée du Richard habituel et de Lapinot? du manque de personnages secondaires consistants? ou bien est-ce tout simplement Trondheim qui a perdu un peu de la magie de Lapinot, qui n'arrive plus à autant nous amuser qu'avant, à nous rendre les personnages attachants et leurs tranches de vie prenantes? aucune idée, mais ce Top Ouf donne en tout cas une impression de trop peu, en plus d'avoir un mauvais titre et une couverture assez ratée. Reste néanmoins des passages plutôt marrants et une fin assez émouvante.