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"Lady Snowblood" est donc l'un des grands "classiques" du manga, avec son personnage, devenu mythique, de femme-tueuse assoiffée de vengeance, sur lequel, par exemple, Tarantino construira son "Kill Bill". Reste quand que on lit, positivement sidéré, le manga, il est difficile de se réfugier derrière l'honorabilité de la culture japonaise moderne, tant on se délecte au long de ces 500 pages tantôt fiévreuses, tantôt contemplatives, de situations obscènes ou ignobles : car ce qui frappe ici, ce n'est pas la violence physique, le sang, tant les coups de sabre qui étripent et décapitent sont élégamment stylisés, épurés, réduits souvent à la simple dynamique d'un mouvement fulgurant ou d'un jet de sang, mais bien l'obstination du scénariste pervers à faire subir aux femmes - héroïne y compris - les derniers outrages : viols à répétition, bondage, flagellation, humiliations, tout est bon pour exciter le mâle pervers en nous, et les tentatives pour placer le récit dans un contexte historique (par ailleurs vraiment passionnant) ne sont finalement que pure façade. Car ce qui importe dans "Lady Snowblood", c'est bien la jouissance de l'avilissement, et une sorte de haine infinie de cette humanité bestiale qui ne mérite visiblement pour Kazuo Koike que la déchéance et la mort. Car ici, il n'y a ni foi ni innocence, mais manipulations immorales à répétition et raffinement d'une vengeance interminablement différée. Radical !
"Lady Snowblood" est donc l'un des grands "classiques" du manga, avec son personnage, devenu mythique, de femme-tueuse assoiffée de vengeance, sur lequel, par exemple, Tarantino construira son "Kill Bill". Reste quand que on lit, positivement sidéré, le manga, il est difficile de se réfugier derrière l'honorabilité de la culture japonaise moderne, tant on se délecte au long de ces 500 pages tantôt fiévreuses, tantôt contemplatives, de situations obscènes ou ignobles : car ce qui frappe ici, ce n'est pas la violence physique, le sang, tant les coups de sabre qui étripent et décapitent sont élégamment stylisés, épurés, réduits souvent à la simple dynamique d'un mouvement fulgurant ou d'un jet de sang, mais bien l'obstination du scénariste pervers à faire subir aux femmes - héroïne y compris - les derniers outrages : viols à répétition, bondage, flagellation, humiliations, tout est bon pour exciter le mâle pervers en nous, et les tentatives pour placer le récit dans un contexte historique (par ailleurs vraiment passionnant) ne sont finalement que pure façade. Car ce qui importe dans "Lady Snowblood", c'est bien la jouissance de l'avilissement, et une sorte de haine infinie de cette humanité bestiale qui ne mérite visiblement pour Kazuo Koike que la déchéance et la mort. Car ici, il n'y a ni foi ni innocence, mais manipulations immorales à répétition et raffinement d'une vengeance interminablement différée. Radical !