Labyrinthus
2. La Machine
Une BD de
Christophe Bec
et
Fabrice Neaud
chez Glénat
- 2020
Bec, Christophe
(Scénario)
Neaud, Fabrice
(Dessin)
Champelovier, Simon
(Couleurs)
Chailleux, Maximilien
(Lettrage)
10/2020 (21 octobre 2020) 62 pages 9782344026892 Grand format 405034
Et si nous n'étions que des cobayes ?2057. La Terre est en prise à un phénomène sans précédent : de mystérieuses cendres provenant d'étranges typhons recouvrent les paysages et villes d'une couche uniforme. Et partout dans le monde, les cas de maladies respiratoires mortelles se multiplient exponentiellement. Très vite, les autorités scientifiques et politiques sont unanimes : la Cendre est en réalité une arme de destruction massive envoyée pour décimer l'humanité ! Pour comprendre les origines de ce fléau et tenter de l'enrayer, une équipe est... Lire la suite
Cet avis prend en considération les deux volumes.
Nouvelle série de science-fiction scénarisée par le très productif Christophe Bec, "Labyrinthus" est un diptyque intéressant sur bien des points.
Premièrement, la mise en place de l'histoire est carrée et le rythme est très bon: on ne perd pas de temps en fioriture, cela va à l'essentiel.
En revanche là où l'efficacité est au rendez-vous l'originalité ne viendra que réellement dans le tome deux, la faute à un scénario en soi assez basique (pour résumer le postulat de départ, il s'agit d'une invasion extra-terrestre qui menace la Terre).
Comme toujours avec Bec, les influences cinématographiques sont bien présentes (Cube, Sphère, Armageddon, Prometheus), d'ailleurs certaines têtes sont tirées d'acteurs connus (Morgan Freeman ou encore Dave Bautista par instant), voire de personnes réelles (Angela Merkel, Kim Jung Un ou le pape).
Les dessins de Neaud sont solides et dimensionnés de telle sorte que l'on puisse nous mettre en évidence les variations d''échelle entre la Terre, les vaisseaux et Phobos. De plus, des doubles pages saisissantes et colorées viennent entrecouper les scènes de dialogue et/ou de révélations, on en prend plein la vue à ce niveau.
La fin est inattendue et bonne pour une histoire qui est bouclée sur deux opus ! Autant dire que c'est un autre très bon point quand on connaît les interminables séries qui traînent dans la bibliographie de Bec.
Alors que le premier tome était d'inspiration prométhéenne, le second se situe un peu plus loin dans le passé de l'auteur avec l'une de ses premières série à savoir « zéro absolu » pour ceux qui connaissent (série fin XXème siècle). A ce moment là, Christophe Bec n'en n'était que le dessinateur.
Il y a la même ambiance claustrophobique de ces astronautes perdus dans un dédale mortel. Ils vont être les victimes de leurs propres peurs et démons du passé. Certains vont s'en sortir mieux que d'autres.
On passe toujours un aussi bon moment. J'ai apprécié le fait qu'il s'agit d'un diptyque avec une conclusion qui se tient. Comme quoi, il est possible pour Christophe Bec d'abréger ses séries à rallonge.
Ce tome pose des questions essentielles sur l'avenir de l'humanité en citant les théories de Malthus. Est-ce que nous aurons les ressources nécessaires si la population mondiale croît au-dessus de 12 milliards d'être humains ? Est-ce que la planète sera alors menacée de destruction ?
On aura droit à des réponses mais pas celles que nous croyons. Cela va être un peu plus radicale. Mais bon, ce n'est pas dénué de fondement.
Il y aura une très bonne conclusion à ce récit d'anticipation après toutes ces destructions. Etait-ce la conclusion que l'auteur voulait pour la série « Prométhée » mais qu'il ne pouvait réaliser ? En effet, la fin est quand même assez inattendue ce qui constitue en soi une bonne surprise. A découvrir surtout pour les amateurs de science-fiction.
J'ai été un peu déçu par ce second tome...
Bien qu'il reste dans la continuité de son prédécesseur et que le graphisme soit toujours de qualité, notamment avec de très belles planches au cœur de Phobos, l'histoire a tendance à s'enliser.
On tourne en rond, et au fur et à mesure que les pages se tournent, on à l'impression de ne pas avoir avancé.
Se mêle à cela des dialogues indigestes, accompagnés de termes techniques et scientifiques incompréhensibles, qui alourdissent encore plus le rythme déjà lent..
Pour ne rien arranger, de nouveaux personnages sortis de nulle part débarquent et viennent rendre l'ensemble encore plus compliqué.
Malgré tout cela, on retrouve encore de bonnes idées scénaristiques, notamment avec les fameuses "épreuves", ainsi que la transformation perpétuel de Phobos. Ces idées servent intelligemment l'histoire.
Labyrinthus m'a quand même fait passer un bon moment.
En général, la signature de Christophe Bec au scénario est un gage de qualité. C'est pourquoi j'ai acheté les deux albums. Je suis déçu par le manque d'originalité. Des vaisseaux qui arrivent en orbite au dessus de nos têtes, franchement, c'est du réchauffé que ce soit en BD ou au cinéma. Des astronautes qui vont sur un astre qui fonce vers la terre, déjà vu aussi (Armagueddon avec Bruce Willis par exemple). Les nations qui se mettent d'accord entre elle pour lutter contre une menace planétaire, déjà vu. Bref, guère d'originalité dans cette BD un peu racoleuse qui recycle des thèmes anciens. Les références en second plan au Virus du Covid et au réchauffement ne changent rien à l'affaire. De plus, c'est confus, on se perd dans les références au passé des différents personnages. A part quelques belles double pages, le dessin de Fabrice Neaud ne sauve pas du quasi naufrage.