. Là où vont nos pères | Nalex75 | Comme neuf | 45.00€ | |
. Là où vont nos pères | bden73 | Comme neuf | 12.00€ | |
. Là où vont nos pères | foune5254 | Très bon état | 9.99€ | |
. Là où vont nos pères | xof 24 | Très bon état | 9.50€ | |
. Là où vont nos pères | kibur | Très bon état | 9.00€ | |
. Là où vont nos pères | Alfiniess | Très bon état | 5.00€ | |
a2008. Là où vont nos pères | rcdb | Très bon état | 9.99€ | |
a2008. Là où vont nos pères | amandpaul2000 | Très bon état | 9.00€ |
Info édition : Noté "Première édition" en dernière page.
Info édition : 4ème plat différent (résumés de critiques de journaux).
Pour "Là ou vont nos pères", ma note sera surement un peu moins objective car j'ai lu l'édition de 2014 dans un format plus petit que les éditions précédentes, ce qui dénote quelque peu l'appréciation picturale et graphique qui fait beaucoup à la lecture de cet œuvre, avec quelques doubles pages fascinantes dans l'univers présenté par Tan Shuan. Concernant l'approche, je suis à moitié conquis car je n'ai pas su capté l'essence de ce nouveau monde dans lequel évolue notre personnage. Ainsi ce surréalisme qui présente de magnifiques fresques ne possède pas la logique cartésiennes de notre planète, nous sommes ainsi dérouté, pour ne pas dire perdu sur cette nouvelle façon de faire, et c'est tout l'enjeu de l’œuvre. Mais j'aurais apprécié en comprendre un peu plus de ce monde, son fondement, son mécanisme et sa manière de vivre, ce que la narration ne fait pas et propose d'évoluer dans le mystère sur l’entièreté du récit.
Là où vont nos pères est un titre évocateur du même acabit que là Où le regard ne porte pas....
On s'interroge indéniablement. Il est question ici d'immigration. Les pères quittent leur famille pour aller gagner de l'argent dans un pays plus riche mais pas forcément plus accueillant. L'absence de dialogue ne m'a absolument pas dérangé.
Je pensais ressentir de l'émotion quand ce père de famille abandonne son épouse et sa petite fille mais il ne s'est rien passé. Je suis pourtant un émotif. Les images me semblent de véritables oeuvres d'art figées et immobiles. On voit des ronces surgir de nulle part et on a peu d'explications sur ce monde qui ressemble au nôtre mais qui est radicalement différent.
Bref, on retrouve l'ambiance de Ellis Island avec ses vagues d'immigrants. Cependant, il y a des situations tellement fantasmagoriques qui ont certainement une réelle explication mais que je n'ai pas pu analyser avec mon sens de la rationalité. Ce décalage m'a paru oppressant et m'a rebuté d'autant que je m'attendais à lire un véritable chef d'oeuvre.
J'ai relu cette oeuvre deux ans après et je remonte ma note. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ... Que s'est 'il passé pour en arriver là ? J'ai acquis tout d'abord une plus grande maturité dans la lecture des oeuvres. Par ailleurs, je fais souvent une analyse comparative. Il y a quantité d'oeuvres malheureusement pas bonnes. Ici, les critères de qualité semblent remplis. Ce jeune auteur a sû livrer une oeuvre tout à fait originale et même dans le style.
Ce que je n'arrivais pas à comprendre, je le perçois beaucoup mieux. Ainsi, l'étrangeté de ce monde qui ressemble aux USA est une projection de l'hostilité et d'un décalage dans ce que peut ressentir ou percevoir un immigrant. L'inconnu peut prendre différentes formes ...
Une oeuvre atypique et différente qui mérite lecture puis réflexion.
En effet superbe dessins , joli parti pris mais l’histoire ne m’a pas parlé
Ce type de roman graphiste est spécial , dur pour moi de vous le conseiller
Que dire de plus ou que rajouter de plus de ce qui a été dit sur cette œuvre de Shaun Tau. Une œuvre criante de vérité, bien que dénuée de mots, et émouvante à la fois sur la difficulté de fuir son pays et s'établir ailleurs avec l'espoir que tout ira pour le mieux...
Je ne saurais vous recommander la lecture de cet ouvrage, qui j'en suis sûr, fera partie de vos indispensables
Quand la poésie traduit la réalité
Là où vont nos pères est une histoire universelle, intemporelle et muette car selon Shaun Tan "les mots «accélèrent» la lecture [car] ils peuvent être vus comme une forme d’explication qui va restreindre le champ des possibilités. Un problème vient de ce que l’on accorde trop de poids à l’autorité des mots. [...] Ils semblent porter moins d’ambiguïté. Ils sont aussi très linéaires et ont un «rythme» inhérent qui vous donne envie de découvrir presque instantanément ce qui suit. [...] Les images ont une plus grande disposition à permettre à l’œil de se promener au hasard de manière latérale, d’aller en avant et en arrière (comme certains détails passés et futurs se renforcent mutuellement) et de se déplacer plus vite ou plus lentement"
Cet album raconte une histoire toujours d'actualité : l'émigration. Son auteur a créé une bande dessinée originale tant par ses dessins d'une poésie rare, que par l'absence de texte et le mélange des genres. Elle mêle récit fantastique, conte initiatique et livre d'histoire. Si le lecteur découvre des décors dignes du film de Fritz Lang Metropolis, des rues rappelant la Prague décrite par Kafka, mais aussi des bêtes absurdes ou inquiétantes et de poétiques vols d’oiseaux en papier au-dessus d’une mégalopole indéfinie, le réalisme est parfois très présent : l'arrivée dans le pays d'émigration est ainsi clairement inspirée par Ellis Island.
Les dessins superbes, aux teintes noir et blanc et sépia, sont magnifiés par une mise en scène sobre : les cases sont structurées dans une grille. Beaucoup de dessins font penser à des photographies. D'ailleurs, certains ont été créés depuis des images arrêtées de vidéo, tournées par l'auteur lui-même. Le dessin, inventif, ménage coupure de rythmes, accélération et respirations. Les images pleine page alternent avec des planches très découpées aux cadrages serrés. Dans un entretien accordé en janvier 2008, Shaun Tan explique : "Je me suis aperçu que mon projet avait plus à voir avec le cinéma muet que le livre illustré (mon médium habituel) et j’ai donc envisagé le récit comme une sorte de film."
L'aspect insolite des lieux, de la faune et de la flore nous plonge dans la peau de l'émigrant qui doit surmonter le déracinement, la solitude, mais aussi le tri déshumanisant qui est fait des émigrés au moment où ils arrivent dans leur nouveau pays. Ce passage obligé dont rend compte Shaun Tan a existé. Ainsi à Ellis Island, après avoir accompli les formalités administratives, les nouveaux arrivants devaient se rendre à la salle d'enregistrement, construite comme une salle à bestiaux. Des médecins, postés en haut des marches, faisaient un premier diagnostic en observant comment les immigrants montaient l'escalier. Ils signalaient ceux qui méritaient un contrôle en inscrivant à la craie des lettres sur leurs vêtements...
Si la mélancolie domine cet album d'une humanité rare, l'onirisme ainsi que des moments de joie, de partage et de solidarité éclairent un quotidien difficile.
Sentiment mitigé pour un OVNI
« Là ont vos nos pères » ou l’histoire d’un immigrant – comme tant d’autres – qui laisse sa femme et sa fille pour un autre pays, une autre ville. C’est avec le regard plein d’espoir et inquiet que le personnage débarque dans un monde nouveau dont il ne connait ni la langue ni le fonctionnement.
L’auteur de cette BD a fait le choix du silence comme pour mieux attirer notre attention sur les détails d’un dessin sensible. Un mutisme confortable car il nous abandonne à notre interprétation et à nos propres clés de lectures. Mais c’est aussi cette absence de dialogue qui appauvrit un scénario que j’ai trouvé fade et qui sous-exploite le sujet complexe de l’immigration.
Le dessin élégant de Shaun Tan et le monde étrange qu’il a inventé sont truffés de symboles souvent bien sentis, mais quelquefois sans intérêt ou incompréhensibles. L’auteur a abusé de ces symboles et on se retrouve souvent perdu (mais qu’a-t-il bien voulu nous dire ?)
Au final, cet OVNI me laisse un sentiment mitigé : un résultat graphique raffiné, mais un mutisme trop déroutant pour ma petite tête.
http://bdsulli.wordpress.com/
Ce n'est qu'en fermant le livre que j'ai remarqué que "Là où vont nos pères" était publié dans la collection "long courrier" de Dargaud, tant cette bande dessinée tranche avec la production actuelle (et le style Dargaud). Ce type d'ouvrage se rapproche au niveau graphique plus de la collection Mirages de Delcourt, à l'image d'un Fritz Haber de David Vandermeulen que d'une série de Dargaud.
En effet, il s'agit ici d'une bande dessinée muette, mais qui, de par son étonnante palette de vignettes peut se passer de dialogue.
"Là où vont nos pères" aurait pu être un portrait triste et poignant de l'immigration, mais non. L'auteur, Shaun Tan, a choisi une toute autre voie, qui oscille sans cesse entre Chaplin (Modern times, ou encore L'émigrant) et un monde à la Kafka, où tout nous est inconnu : alphabet, animaux, transports, langage etc.
Si j'ai été, dans un premier temps, assez désorienté par le scénario, j'avoue qu'il faut une seconde lecture pour bien appréhender la richesse de l'histoire. Mais c'est vrai que le scénario est peut-être étouffé par la beauté des illustrations, d'ailleurs, je n'ai eu de cesse de contempler les superbes pages à plusieurs reprises depuis que j'ai acheté cette bande dessinée.
Ce livre est une fable, fable sur l'émigration, fable universelle et magnifiquement illustrée, et surtout qui ne sombre pas dans le misérabilisme mais au contraire dans l'optimisme et la joie de vivre.
C'est beau, souvent sombre et angoissant, mais résolument tourné vers l'avenir, vers l'espoir (comme le montre la dernière page).
Cette bd c'est le rêve américain sans le Crack de 29.
Les crayonnés de cet album sont magnifiques et l'on se retrouve projeté aux côtés du héros qui doit faire face à l'inconnu d'un nouveau monde, trouver un travail, apprendre à communiquer, survivre. Et si ce nouveau monde était le notre...
Partir dans l'espoir d'une vie meilleure, passer les barrières administratives, se confronter à une nouvelle langue, un nouveau monde (concrétisé par des animaux domestiques étranges), maîtriser cet espace plus grand avec ses transports, aller au hasard des rencontres qui vous poussent à avancer, vivre au jour le jour avec une multitude de petits boulots, et puis finalement retrouver l'équilibre familial dans ce nouveau monde: un chapeau, un dessin au mur, une tasse de café, une cafetière (un peu plus moderne)...Certaines choses changent, mais l'essentiel reste...
Alors oui, il s'agit d'un conte, d'une poésie en bande dessinée, que l'absence de texte contribue certainement à renforcer...Alors oui, cela ne se passe pas toujours ainsi dans la vraie vie...mais qu'il est agréable de se laisser porté par ces dessins magnifiques...
A lire absolument.
Alors oui, les dessins sont très beaux, très originaux. L'allégorie est très bien représentée par ce monde imaginaire incompréhensible à un nouvel immigrant.
Mais pour ce qui est d'émouvoir...On a beau vivre une époque où la mode est de pleurnicher sur les expatriés, je suis désolé, mais cette histoire ne m'a pas vraiment touché. L'allégorie n'a-t-elle pas été un peu forcée? En tous cas, n'étant pas formaté à la bien-pensance, je ne trouve pas ce livre aussi passionnant que sa promotion aurait pu laisser penser.
Parfois, la vie nous sépare de ceux qu'on aime pour des raisons de survie. Il faut fuir, tout reconstruire ailleurs, où tout est si étrange.
Heureusement, il y a d'autres personnes comme nous. Ils comprennent, compatissent, aident.
Cette oeuvre est magnifique, tout simplement. Scénaristiquement déjà, car le récit est très fort, puisqu'il nous plonge dans le quotidien d'un immigré qui cherche une vie meilleure dans un pays inconnu. Humainement ensuite, car la solidarité, l'espoir, sont omniprésents. Graphiquement enfin, entre les dessins de pleine page, de double page, les animaux et bâtiments extraordinaires que croise le protagoniste.
Ce livre est un chef-d'oeuvre.
Un concept original pour une histoire banal
Une bd sans texte c'est finalement proche d'un livre d'enfants. Rien n'est expliqué, le "ton" n'est pas donné, on laisse libre court à l'imagination du lecteur, à lui de construire son monde autour des images qu'on lui propose...
Et de ce point de vue, cela fonctionne plutot pas mal pour un coup d'essai.
Dérouté les premieres pages, on se surprend vite à s'inventer le texte, on devient vite son propre narrateur et cela aurait pu être captivant et très stimulant ...
Mais en ce qui me concerne ... non
Autant la réalisation est un chef d'oeuvre graphique et de mise en page, autant le propos est chiant ... je ne vois pas d'autre mot.
Des scenes banales, un sujet éculé repris avec de fausses envolées poétiques que l'on sent monté de toutes pieces. Un genre de roman photo flouté avec des gouttes d'eau d'un bout à l'autre, pour démontrer son indéniable coté artistique.
Interessant mais je n'ai pas accroché ...
La BD est, comme le cinéma, un art populaire. Or dans populaire, il y a "peuple" et ce mot fait un peu "classe prout" pour certains. C'est pourquoi la plupart du temps les palmes d'or cannoises nous gratifient de films pseudo intello et généralement assez chiants.
Il arrive la même chose à la BD désormais.
Cet album fait rêver St-Germain des Prés ? Tant mieux mais c'est dommage !
"Tu te rends compte, coco, une BD sans parole, de beaux dessins et une belle histoire, c'est y pas original ça ?"
C'est vrai que les dessins sont beaux, tout autant que la mise en page est assez plate. C'est vrai que l'histoire est belle mais elle est surtout bateau. Un homme quitte sa famille pour émigrer aux USA d'où il enverra l'argent nécessaire. Enfin non, pas tout à fait car tout ceci se passe dans un pays fantasmé, onirique (donc poétique !) qui n'est pas les Etats-Unis mais qui y fait penser (dans sa période 1880-1920).
De quoi émouvoir Margot, non ?
Si Margot marche, tant mieux ou tant pis pour elle ! Il existe tant de livres beaucoup plus forts sur le déracinement et l'abandon que cette oeuvre somme toute assez moyenne pour ne pas dire tout à fait médiocre.
Les ficelles pour apporter la note "pouettique" sont un peu grosses et surtout loupées
Faire ses choux gras du quelconque est une preuve de déperdition, surtout quant celle-ci se fait au profit de la prétention.
Comment peut-on se débrouiller dans un monde où tout est différent, nouveau?
Le fait qu'il n'y ait pas de texte ne m'a pas du tout déstabilisée, au contraire, je
trouvais que l'originalité de l'album cadrait bien avec le propos.
Comment réagirions-nous dans un tel monde? Je me suis laissée prendre au jeu.
les dessins et les planches sont tout simplement magnifiques. J'ai adoré la
subtilités de tous objets inventés, les villes oniriques, les animaux de compagnie
venant d'une autre monde. Tout exprime la confrontation d'un monde nouveau où
l'immigrant n'a plus aucun repère. Les rencontres du personnage principal le
laissent de moins en mois seul. On y retrouve le phénome social de la
ghettoïsation, où chacun recherche à recréer son milieu d'appartenance.
Les dessins sont parfaits. Du grand art!
Récit muet d’un émigrant qui quitte sa famille pour partir en terre inconnue. Il doit réapprendre à vivre
dans cette nouvelle société. Croquée sous une forme allégorique, celle-ci se révèle universelle. Un chefd’œuvre de tolérance qui rend hommage à tous les exilés.
Le prix obtenu à Angoulême est amplement mérité !
Un très beau livre, malgré la fait que les choix scénaristique (notamment
l'absence de texte) peuvent le rendre hermétique pour certains. Mais si l'on
arrive à passer ce cap on entre dans un univers magique.
Le thème du livre est l'émigration (vers les USA semble-t-il, mais pourtant
l'auteur dit s'être surtout inspiré du vécu de son père qui, lui, a débarqué à
Melbourne... de toute façon Shaun Tan veut surtout tendre vers l'aspect
universel de la chose). On a l'impression de connaître toutes ses images par
coeur (l'arrivée des imigrants, leur inspection, la recherche d'un emploi, le
taudis miséreux...) et pourtant tous les traits de la ville sont inventés : il ya
d'étranges bestioles partout, les bateaux volent, la nourriture est inhabituelle,
les systèmes d'achats ou de courrier sont tout droit sortis de l'imagination de
l'auteur, les immeubles sont atypiques... On nous présente donc un univers
très riche pour lequel Shaun Tan a fait preuve d'une créativité étonnante... et
pourtant on est à peine dépaysé tant la présence d'éléments familliers est
forte.
Le dessin au teint tantôt sepia tantôt grisatre est quant à lui un vrai régal, et
assure parfaitement le rôle tenu normalement par les textes. Les visages sont
bien expressifs, la manière de dessiner les mouvements et les positions
extrêmement parlante.
Un très bon album donc, un ovni qui m'a séduit plus par son côté inventif,
créatif, extrêmement riche et plein de trouvailles plutôt que par le témoignage
onirique à visée universelle de ce que peut être l'émigration loin des siens. À
relire à coup sûr (lu à la fnac).
Néanmoins à ne pas mettre entre toutes les mains car c'est vraiment
particulier et assez difficile d'accès, rentrer dans le bouquin n'est pas
forcément très facile (ouf j'en suis).
La bd ayant remporté un prix à Angoulème, je me suis penché dessus.
Niveau graphisme, le dessin est superbe, rien à dire.
Au niveau de l'histoire, c'est autre chose, la bd est dépourvue de textes,comme vous le savez. Ce qui m'a gêné.
C'est la première fois que j'ai eu à faire à ce genre de bd, je me suis senti perdu et je n'ai pas vraiment accroché.
Je ne vais pas dire que c'est un mauvais album mais au vu du prix, j'attendais peut être trop de cette bd.
Vous devriez quand même vous penchez sur le dessin, car cela vaut le détour et peut-être que la magie opèra sur vous. ;-)
Pour commencer, il y a un parti pris graphique et littéraire : raconter une histoire sans texte et pourtant pleine de bruits et de mots, avec des images qui oscillent entre réalisme et fantastique. Le ton employé, souligné par la teinte ocre et brune du dessin, place le récit sur un pont reliant deux mondes : les mondes réels et imaginaires, l'ancien monde et le nouveau monde, la fin agonisante du XIX° siècle et le XX° siècle naissant. C'est un travail de longue haleine qu'a accompli Shaun Tan : plus de quatre années pour accoucher de cette bande dessinée. Ce récit est en partie autobiographique puisqu'il est basé sur le témoignage de son père, Malaisien d'origine, migrant en Australie. Mais c'est aussi un travail d'enquête auprès de nombreux migrants de nombreux pays et de différentes époques. Les portraits, si poignants qui sont sur les pages intérieures de couvertures sont inspirés de photos de passeports et de migrants prises à Ellis Island entre 1892 et 1954.
Vous l'aurez compris, nous voici plongé, dès les premières pages dans une aventure hors du commun et intemporelle, celle d'un homme prêt à quitter sa famille (femme et enfant) pour tenter de trouver une vie meilleure ailleurs. Avec cette question qui taraude tant d'hommes : "Existe-t-il une chance pour moi là-bas ?" et cette autre qui en inquiète tant d'autres : "Pourquoi ne restent-ils pas chez eux ?". Mais Shaun Tan nous montre aussi qu'il existe non seulement une solidarité active entre migrants, et que leur accueil pourrait être différent. Si sa vision est utopique (et là Shaun Tan nous entraine dans un univers fantastique pour bien montrer la césure qui s'opère avec la réalité) elle n'en est pas moins plausible. Les trouvailles graphiques nous offrent cette liberté d'imaginer, une nouvelle fois, ces ponts entre notre monde et sa vision. Lorsque le paquebot, chargé de migrants entre dans le port du nouveau monde, on reconnait la mégapole de New-York grâce sa statue monumentale. Mais à la place où doit se trouver la fameuse statue de la Liberté, nous découvrons deux statues gigantesques qui se saluent en se serrant la main et en se prosternant un peu. L'arrogance de la statue de la Liberté, symbolique à souhait (l'Amérique moderne n'est-elle pas arrogante ?), et qui a dû offrir à tant de migrants un espoir de liberté enfin acquise et revendiquée, laisse place à une statuaire qui donne l'image rassurante d'un pays qui sera à vos côtés et ne vous laissera pas tomber. A partir de là, tout s'enchaine : l'enregistrement administratif, la recherche d'un toit, de nouriture, de travail, les rencontres, l'apprentissage de la langue... et enfin l'amitié, le partage et le regroupement familial, happy-end synonyme de réussite et d'un nouveau commencement.
Voilà une bande dessinée essentielle pour nous amener à réfléchir sur cette épineuse question des migrations internationales, sur les notions d'accueil et d'intégration des migrants. Shaun Tan donne le point de vue des migrants et n'hésite pas à nous questionner sur ces sujets de société. C'est une oeuvre magistrale, d'une immense qualité !
Les raisons, les errances, les espoirs, les difficultés d'adaptation mais aussi les réussites de ceux qui ont un jour osé partir à l'étranger en quête d'un travail et de jours meilleurs.
Un album muet mais qui parle avec beaucoup de finesse et beaucoup de sensibilité.
Subtil et Superbe !!!
Achete et "lu" hier. Lu entre guillemets, car vous ne trouverez aucun texte dans cette BD. C'est un one shot tres original. Toutes les planches sont a l'image de celle presentee dans la bedetheque.
Un petit bijou, tant dans la qualite des dessins et l'originalite de l'approche du theme aborde.
L'histoire est de plus tres simple, tres belle, et bien que faisant reference au passe, elle donne quelques cles pour comprendre certaines situations humaines toujours d'actualite.
A mon sens, un ouvrage obligatoire dans toute bedetheque qui se respecte.