Kräkændraggon
Une BD de Trondheim, Lewis et Mathieu Sapin chez Gallimard - 2014
01/2014 (16 janvier 2014) 45 pages 9782070657605 Grand format 204866
Une nouvelle inouïe vient bouleverser la rentrée des classes cette année : pour faire face à la crise, le gouvernement a entièrement repensé le système éducatif et décidé de tout miser sur le seul secteur économique florissant… le jeu vidéo ! Au programme : langue elfique, jeux de rôle, avatars et étude de monstres… Le proviseur est complètement largué et les geeks deviennent les boss ! Pour Tom et ses copains, l’année risque bien de ressembler à une saga d’heroic fantasy.
Pas mal du tout. Mais le problème, quand on essaye de mettre le plus de termes possibles dans une BD pour montrer qu'on est connaisseur, c'est qu'on finit par passer pour des gens qui essayent un peu trop fort. L'autre problème, c'est que ça vieillit.
Si World of Warcraft était encore bien populaire en 2013, aujourd'hui ce n'est plus ce que c'était. Trondeim et Sapin nous passent en rafale à peu près tout ce qui touche au monde "geek" -- AFK, PVP, PV, IRL, ethernet, Linux, les noms des extensions de WoW, One Piece, Angry Birds, Astérix, Donjons & Dragons, la Wii-U 2 (!), la DS, Diablo, Elder Scrolls, Call of Duty, Battlefiled, Pikmin, Assassin's Creed, Mario Bros., Zombieland, les Tortues Ninja, le type d'unités à utiliser dans WoW, Link, Lara Croft, etc, etc, etc. -- et on ressent bien le caractère un peu vieilli de la BD aujourd'hui.
Malgré tout, ça demeure assez plaisant dans l'ensemble. J'ai particulièrement aimé la déformation du mot "péjoratif" qui devient une insulte sous la forme "jopé". Bien pensé! Chaque page comporte son propre gag, mais l'ensemble forme une histoire complète. Un bon moment de lecture si vous êtes capables de vous replonger en 2013-2014.
Une bonne petite BD pour geeks, bien farfelue. Le scénario de Lewis Trondheim, basé sur une refonte des programmes scolaires où les matières classiques au collège sont remplacées par les jeux vidéos et les jeux de rôle, est drôlement absurde. Le dessin de Matthieu Sapin, par contre, n'est pas terrible (ça fait un peu "crado"), même s'il convient assez bien à ce genre d'histoire décalée. Rien d'inoubliable au final, mais la lecture est amusante et on passe un bon moment de détente.