Kill or Be Killed
4. Tome 4
Une BD de
Ed Brubaker
et
Sean Phillips
chez Delcourt
(Contrebande)
- 2019
Brubaker, Ed
(Scénario)
Phillips, Sean
(Dessin)
Breitweiser, Bettie
(Couleurs)
Moscow☆Eye
(Lettrage)
Phillips, Sean
(Couverture)
Collin, Jacques
(Traduction)
02/2019 (06 février 2019) 146 pages 9782413013433 Format comics 358490
Dylan s’enfonce toujours un peu plus dans les ténèbres, tandis que les forces de police de New York sont aux trousses de ce type masqué qui s’en prend aux salopards de la ville. Le justicier malgré lui finit par se rendre… Mais coincé entre les murs d’un hôpital psychiatrique, il constate que le Mal et la corruption qui règnent à l’extérieur l’ont suivi là où il est maintenant…
Dernier tome de la série et donc dernières possibilités pour Dylan d’échapper – ou pas, va savoir – à la malédiction familiale qui le poursuit et lui rend la vie impossible depuis qu’il a tenté de se suicider (Kill or be killed 2016, #15-20).
La caractérisation de Dylan aura été régulière du premier au dernier tome : d’abord, la conviction quant au bien-fondé de ses meurtres, puis les premiers remords naissants, puis le doute quant à la réalité même de son démon intérieur et maintenant la folie. Ce dernier tome se déroule ainsi entièrement au sein d’un hôpital psychiatrique où Dylan est interné pour y apprendre à gérer ses crises, s’il s’agit bien de cela...
Ce T4 est sans doute du meilleur volet de la série, le plus dense aussi, où toutes les pistes personnelles, relationnelles, mafieuses et policières ainsi que tous les personnages se rejoignent dans un grand final. Jusqu'au bout l’intrigue concoctée par Ed Brubaker est passionnante, jusqu’au bout le dessin de Sean Phillips est superbe et jusqu'au bout on a hâte de découvrir de ce qu’il adviendra du personnage principal (qui peut jouer au type ordinaire sur une page et reprendre son rôle du justicier impitoyable la page d’après). En somme, il n’y aura pas eu un seul moment de relâchement ; de bout en bout, les vingt épisodes auront été une franche réussite.
Un mot en particulier sur le dernier épisode : alors que Dylan – et donc Brubaker – nous aguichent à chaque épisode avec ces flashbacks d’ouverture et alors que l’on suivait les pensées du narrateur depuis ses débuts au travers de ces multiples récitatifs, la fin de l’histoire apparait totalement inattendue. Elle fait certes retomber l’intrigue comme un soufflé et décevra peut être ceux qui s’attendaient à un final héroïque mais cette conclusion a le mérite d’être réaliste, originale (quoiqu’il en existe quelques rares exemples en littérature) et surtout définitive.
Effectivement, comme cela laissait à présager, cette fin est très riche en rebondissement…
Terminé les meurtres à offrir au démon et terminé la vengeance russe (en apparence seulement) ce dernier tome, dans la pure lignée de ses prédécesseurs, se déroule principalement dans et autour de l'hôpital psychiatrique dans lequel est interné Dylan. Il va pouvoir y faire le point sur tous les évènements qu’il a vécu tout en pensant à l'avenir.
Scénario, histoire, ambiance, graphisme et dessin sont toujours au niveau. On peut d'ailleurs apprécier de magnifiques planches froides et enneigées d'un hiver très rigoureux.
Kill or be killed a su du début à la fin, évoluer, se réorienter et surprendre afin de ne jamais lasser le lecteur. Il a maintenu une constance dans sa qualité et son contenu. C'est une excellente série qui mérite largement d'être lu.