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Intégrale
Info édition : Noté "Deuxième édition / Second Edition". Différences avec l'EO : au premier plat, le logo Deluxe Fusion Comics est à gauche et le logo Panini Comics est à droite et, au quatrième plat, la zone du code-barres est différente et le prix absent.
Albums composant l'intégrale :
Kick-Ass est un des tous premiers titres de Mark Millar à être publié en indépendant ; ou presque en indépendant puisque celui-ci fut initialement publié chez Icon Comics, propriété de Marvel Comics, avant d’être rapatrié chez Image Comics (Kick-Ass 2008, #1-8).
On pourrait voir dans ce premier Deluxe les prémisses de ce qui deviendra le Millarworld mais sans la qualité globale de ses titres les plus récents (Reborn, Chrononauts, Huck ou The Magic Order). L‘idée de départ me paraissait pourtant plutôt bonne : un adolescent enfile un costume et s’essaie tant bien que mal à jouer les super-héros à la manière des personnages de comics qu’il affectionne. Le pitch n’est même pas complètement absurde puisque le phénomène des "real life superheroes" existe vraiment. En revanche, je n’ai pas du tout aimé son développement : l’histoire mise tout sur la grossièreté et la violence de l’ensemble de ses personnages, enfants et adolescents compris, sans que cela ne serve la moindre réflexion.
Et il y avait pourtant matière à s’interroger sur le vigilantisme ou sur la sempiternelle violence graphique des comics et leur influence auprès des plus jeunes. Mais, une fois passées les quelques bonnes premières pages au sujet des super-héros, la suite n’offre plus qu’une succession de combats plus sanglants les uns que les autres. Bref, un comics décérébré à l’image des lecteurs qui y sont dépeints. Et dire que cet album a eu un succès tel qu’il a fallu en faire trois suites (regroupées aujourd’hui en VO sous le titre "Kick-Ass : The Dave Lizewski Years") et même deux films… Sur une thématique proche – les super-héros de papier et la découverte par un adolescent de leur pendant dans la vraie vie –, mais sans grossièreté ni violence et au contraire avec subtilité et parfois poésie, je recommanderais de lire "Superman : Identité secrète" et "Batman : Créature de la nuit", tous deux scénarisés par Kurt Busiek.
Quant au dessin de John Romita Jr., je le trouve moche et cela ne m’a bien sûr pas aidé à apprécier l’histoire. Je reconnais que le qualificatif est un peu abrupt mais je n’ai jamais compris comment ce dessinateur pouvait perdurer dans ce métier depuis les années 80 avec un tel manque de talent. Il y a même des albums que je me refuse d’acheter dès lors que cet auteur y est crédité (et pourtant certains sont excellents, au premier rang desquels "Daredevil : The Man Without Fear"). Son trait est grossier, il manque de finesse et de détail, tous ses personnages se ressemblent et leurs visages carrés sont tout simplement ratés. S’il débutait, on pourrait l’excuser mais cela fait près de quarante ans qu’il dessine ainsi sans s’améliorer. Sans doute y a-t-il quelques inconditionnels et il rend probablement ses planches dans les temps – en tout cas pas pour Kick-Ass où il lui a fallu deux ans pour rendre les huit épisodes –, c’est à peu près tout ce qui doit importer aux yeux de ses éditeurs. Je lui reconnais d’avoir trouvé son propre style et d’avoir illustré avec constance les quatre mini-séries Kick-Ass et Hit-Girl mais c’est tout.