Kick-Ass 2
INT. Kick-Ass 2
Une BD de
Mark Millar
et
Romita Jr., John
chez Panini Comics
(Deluxe Fusion Comics)
- 2013
Millar, Mark
(Scénario)
Romita Jr., John
(Dessin)
White, Dean V.
(Couleurs)
Brown, Dan
(Couleurs)
Kelleher, Michael
(Couleurs)
Palmer, Tom
(Encrage)
RAM
(Lettrage)
Romita Jr., John
(Couverture)
Nikolavitch, Alex
(Traduction)
07/2013 (17 juillet 2013) 208 pages 9782809431834 Format comics 193826
Kick-Ass et Hit-Girl, les super-héros les plus improbables de l'univers, sont de retour ! Ces ados sans pouvoirs sont bien conscients de leurs limites, aussi aimeraient-ils faire oublier les événements de la première saga, mais le terrible Red Mist veut sa vengeance.
Un second volume de Kick-Ass au format Deluxe qu’il faudrait précéder, pour redécouvrir cette première saison de manière exhaustive, de la lecture de la mini-série Hit-Girl, également scénarisée par Mark Millar et illustrée par John Romita Jr. Il est toutefois possible de faire l’impasse sur ce spin-off sans rien perdre de l’intrigue et c’est le choix que j’ai fait (Kick-Ass 2 2010, #1-7).
A l’instar du volume précédent, l’histoire débutait plutôt pas mal avec l’émulation créée par Kick-Ass, les nouveaux héros ordinaires costumés, leurs motivations et leurs alliances parodiant gentiment les véritables super-héros des comics. Ce début me plaisait d’autant plus que les personnages de Dave et de Mindy, leurs parents et leurs copains, paraissaient plus apaisés et le ton de la série moins violent.
Du moins jusqu’à ce que l’on nous offre le spectacle, en double-page s’il vous plait sinon ce n’est pas drôle, d’un chien refermant sa gueule sur l’entrejambe d’un des nombreux antagonistes… Mes minces espoirs s’envolent alors et les épisodes suivants ne sont plus qu’une litanie de tabassages, de viols et de meurtres en tous genres. Les auteurs se complaisent dans cette violence gratuite et gâchent les quelques propos intéressants, mais trop peu développés – la douleur de Dave, les doutes de Mindy –, sous une tonne de scènes gores. Avait-on vraiment besoin d’une pleine page montrant une fillette de 11 ans pratiquer une décapitation ? Même sans prendre l’histoire au premier degré, cette ultra-violence continuelle est proprement ridicule.
Je n’avais pas du tout ce souvenir de l’adaptation du comics au cinéma alors j’ai revu dernièrement Kick-Ass de Matthew Vaughn sorti en 2010. Et c’est triste à écrire mais le film est nettement supérieur à son matériel de base. L’intrigue est bien plus développée, les personnages mieux caractérisés, l’histoire équilibrée entre sérieux et humour, les dialogues et la musique sont bons et surtout la violence est chorégraphiée et esthétisée. On sent bien d’ailleurs que la première moitié du film suit fidèlement la trame du comics avant de s’en éloigner progressivement sur la seconde moitié. Comme si Millar avait eu une idée, avait su la développer sur quelques numéros avant de se perdre dans un grand n’importe quoi. Dommage quand on sait que le projet fut dès le départ développé en parallèle sur les deux médias. Mais pas si étonnant lorsque l’on voit, en fin d’ouvrage des tomes 1 et 2, que les scènes de tabassage constitueraient les "meilleurs moments" du comics. En revanche, la suite au cinéma par Jeff Wadlow, Kick-Ass 2, sortie en 2013, en voulant reconstituer scrupuleusement chacune des scènes du comics, me parait ratée ou n’a du moins pas la même saveur que le premier opus.
Au fil des épisodes Kick-Ass semble chercher une voie plus paisible, alors que Hit-Girl, qui malgré ses efforts a du mal à assumer son statu de petite fille normale, s'avère une psychopathe sanglante sans limites, avec pour seul but, venger son papa. Une BD à part dans l'univers des comics, trash à souhait, et mise en image par l'excellent John Romita jr, qui par certains côtés graphiques fait penser à Andréas. Absolument indispensable, même et surtout si le monde des supers héros n'est pas sa tasse de thé.