Juan Solo
INT. Intégrale
Une BD de Alejandro Jodorowsky et Georges Bess chez Les Humanoïdes Associés - 2002
10/2002 208 pages 2731661844 Grand format 20691
Abandonné dans une poubelle à sa naissance, Juan Solo ne commence pas exactement sa vie sous les meilleurs auspices. Recueilli par Demi-Litre, un nain travesti, il apprend à survivre dans les bas-fonds de la cité ultraviolente qui l'ont vu naître. Dénué de morale comme de scrupules, il n'hésitera pas à commettre le pire et à verser le sang pour gravir les échelons du grand banditisme. Une saga racontée avec maestria par deux maîtres du neuvième art.
Avis portant sur la série:
Pourquoi suis-je quelquefois attiré par les bandes dessinées du mal ? Dans le cas présent, on explore toute la noirceur de l'âme humaine dans toutes ses bassesses. Les scènes sont vraiment à la limite du tolérable dans la violence avec un héros Juan Solo hautement subversif. Bon, il ne faut plus s'étonner avec Jodorowsky qui a quand même décroché avec ce scénario l'Alph'art à Angoulême en Janvier 1996.
Le thème de la rédemption m'attire incontestablement à savoir quand un homme commet les pires exactions par ambition et qu'il rachète ensuite ses fautes et le tout dans le cadre d'un pays totalitaire d'Amérique du Sud. De son enfance passée dans les bas fonds miséreux d'un milieu latino urbain à son ascension dans la pègre nationale, sa chute en sera plus dramatique pour connaître ensuite le repentir.
La provocation est poussée ici à son paroxysme. Rien ne sera épargné aux lecteurs. Au sortir d'une telle lecture éprouvante sans tabous, on ressent quelque chose qui ne laisse pas indifférent. Nous avons également la chance de découvrir un héros aux antipodes de ce qui se pratiquent habituellement. Bref, une série loin d'être consensuelle et c'est ce qui fait justement son charme diabolique...
Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5
Ouah !! Quelle gifle !!
Tarantino peut aller se rhabiller, c'est officiel !!
Jamais je n'avais vu un tel de degré de réalisme dans le rendu du mouvement, les scènes de combat sont d'une intensité peu commune, encore mieux que dans XIII...
La galerie de personnages est brossée avec une rare intelligence, chaque portrait, chaque salopard a une bouille de cinéma bien nerveuse, de l'équipe de sbires aux gueules (et aux bras) cassés aux gras dirigeants hispanisants et corrompus jusqu'à la moelle, en passant par les vamps mangeuses d'hommes... Tout y est !!
Les décors eux aussi ne sont pas en reste, avec de superbes paysages de sierras désolées, dans le dernier épisode surtout, et des décors toujours très sombres et glauques, malgré la lumière mexicaine aveuglante, elle aussi très bien rendue...
Le scénario est ultra mystique, bien dans l'esprit Jodo, mais avec un chemin de rédemption qui sera plus que tortueux...
Il n'y a pas de gentils dans le monde de Juan Solo, les rares qui prétendent l'être ne vivent pas longtemps, et seuls les pires survivent...
Notre héros sera à cet image : impitoyable et sans scrupule...
En bref, un diamant brut de violence pure à dévorer sans attendre !!
Cet homme est un dieu, une légende de la bd, un dessinateur comme jodorowski sait si souvent s'entourer, une histoire époustouflante d'un homme ayant cconnu, commis le pire et cherchant la rédemption. 0 posséder absolument!!!
Je suis d'accord avec la critique de PascalB, cette série est vraiment à part et mérite le détour.
Il faut cependant mettre en garde les futurs lecteurs car c'est d'une extrème violence et que ça ne peut être mis entre toutes les mains.
Le pire c'est qu'on finit par s'y attacher à Juan Solo...