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surprenant, déroutant. nous devenons voyeur de la vie de l'auteur. cela peut paraître parfois dérangeant: quel intérêt à se passionner ainsi pour la vie très intime d'un jeune homme homosexuel lorsque l'on est une femme hétéro? tout simplement parce que fabrice neaud nous emmene en bande dessinée sur des routes jamais prises encore. un talent fou qui sert une oeuvre très forte, dont on ne ressort pas indemne.
Après ''Journal (III)'', Fabrice nous assène encore un volume imposant,
intimidant presque. Encore une fois, il faut penser ''chef d'œuvre'', se dire qu'il
n'est pas facile d'en faire le tour, d'en comprendre la musique. Apaisé est
aussi ce qui revient le plus (ce qui n'empêche pas les coups de gueule, la rage
bouillonnante dont il fait toujours preuve). À quand le 5 ?
Cette BD fait déjà partie des BD majeure, un monument que tout fan de BD se doit d'avoir lu même si elle est très complexe.
Tout d’abord, il faut comprendre qu’il ne s’agit pas d’une BD comme les autres, il s’agit d’un Journal qui se veut personnel. Nous avons donc là une œuvre très intime. Il s'agit d'une auto-biographie dessinée. Le genre est à la mode actuellement mais était plus original à l’époque. L’œuvre est très riche du fait des nombreux thèmes et idées évoqués, il ne s'agit pas d'une histoire à proprement dit. Disons qu’il s’agit de la vie au quotidien d’un homme mais d’une vie riche en réflexion, en questionnement sur sa place au sein de notre société, de la construction de sa personnalité. Mais cette réflexion est alimentée par tous les problèmes quotidiens, certains même très terre à terre, que l’on peut connaître comme le chômage, le manque d’argent, les déceptions amoureuses, les disputes, ... En fait, comme j'ai eu l'occasion de le lire sur un site, on peut dire que le Journal possède "une véritable ambition littéraire, artistique et philosophique".
Impossible de parler de l'histoire en dehors de la brève présentation faite, cela prendrait des pages et des pages (je me suis déjà essayé à cet exercice et il ne s'agissait que d'une présentation parcellaire). Quand au dessin, on peut dire qu’il est fin, plutôt éloigné des canons de la BD d’auteur, des publications indépendantes. Le trait est clair, précis, travaillé même s'il peut donner une impression de brouillon, une apparence parfois "lâchée". Si la mise en page, le découpage peuvent sembler assez classiques avec le sacro-saint "gaufrier" comme base (encore que le rythme et la taille des cases est très lié au temps qui passe, que l’alternance de vues subjectives et objectives peut dérouter, que le dessin jaillit des cases parfois), je trouve que cela a pour effet d’amplifier l’impact du contenu, les propos n’étant pas parasités par un contenant voyant, exubérant. Mais on ne pourra pas dire la même chose du dessin qui peut être très réaliste mais aussi très fantaisiste, l'utilisation régulière d'iconographies symboliques, de floutages peut surprendre. Il faut lire attentivement les textes, regarder les images une à une et dans leur ensemble pour mieux se rendre compte que derrière une certaine sobriété, on a une réflexion en profondeur de ce qui est présenté au lecteur.
Personnellement, cette lecture, ainsi que la recherche sur Internet des différents propos tenus par Fabrice Neaud (interviews, participations à des forums), sans parler des discussions que j’ai pu avoir à ce propos avec certaines personnes fait de cette BD une expérience enrichissante. Enrichissante par l’émotion suscitée par certains passages (surtout dans le Journal III) mais aussi par la réflexion que chacun doit avoir devant une oeuvre aussi puissante (je pense tout particulièrement au Journal I et 4), obligeant à remettre en question certaines certitudes, certains comportements que l’on peut avoir, même (et surtout) inconsciemment.
Concernant le Journal 4, on peut dire qu'il est très intéressant par le contenu, plus reposé, moins agressif que le Journal (III), l'auteur se diversifie dans le dessin, proposant de sublimes paysages, des superbes double-pages, de superbes scènes de la nature... Très contemplatif parfois. Notons l'utilisation fréquentes de personnages Super-Déformés (à la Neaud).
surprenant, déroutant. nous devenons voyeur de la vie de l'auteur. cela peut paraître parfois dérangeant: quel intérêt à se passionner ainsi pour la vie très intime d'un jeune homme homosexuel lorsque l'on est une femme hétéro? tout simplement parce que fabrice neaud nous emmene en bande dessinée sur des routes jamais prises encore. un talent fou qui sert une oeuvre très forte, dont on ne ressort pas indemne.
Après ''Journal (III)'', Fabrice nous assène encore un volume imposant,
intimidant presque. Encore une fois, il faut penser ''chef d'œuvre'', se dire qu'il
n'est pas facile d'en faire le tour, d'en comprendre la musique. Apaisé est
aussi ce qui revient le plus (ce qui n'empêche pas les coups de gueule, la rage
bouillonnante dont il fait toujours preuve). À quand le 5 ?
Cette BD fait déjà partie des BD majeure, un monument que tout fan de BD se doit d'avoir lu même si elle est très complexe.
Tout d’abord, il faut comprendre qu’il ne s’agit pas d’une BD comme les autres, il s’agit d’un Journal qui se veut personnel. Nous avons donc là une œuvre très intime. Il s'agit d'une auto-biographie dessinée. Le genre est à la mode actuellement mais était plus original à l’époque. L’œuvre est très riche du fait des nombreux thèmes et idées évoqués, il ne s'agit pas d'une histoire à proprement dit. Disons qu’il s’agit de la vie au quotidien d’un homme mais d’une vie riche en réflexion, en questionnement sur sa place au sein de notre société, de la construction de sa personnalité. Mais cette réflexion est alimentée par tous les problèmes quotidiens, certains même très terre à terre, que l’on peut connaître comme le chômage, le manque d’argent, les déceptions amoureuses, les disputes, ... En fait, comme j'ai eu l'occasion de le lire sur un site, on peut dire que le Journal possède "une véritable ambition littéraire, artistique et philosophique".
Impossible de parler de l'histoire en dehors de la brève présentation faite, cela prendrait des pages et des pages (je me suis déjà essayé à cet exercice et il ne s'agissait que d'une présentation parcellaire). Quand au dessin, on peut dire qu’il est fin, plutôt éloigné des canons de la BD d’auteur, des publications indépendantes. Le trait est clair, précis, travaillé même s'il peut donner une impression de brouillon, une apparence parfois "lâchée". Si la mise en page, le découpage peuvent sembler assez classiques avec le sacro-saint "gaufrier" comme base (encore que le rythme et la taille des cases est très lié au temps qui passe, que l’alternance de vues subjectives et objectives peut dérouter, que le dessin jaillit des cases parfois), je trouve que cela a pour effet d’amplifier l’impact du contenu, les propos n’étant pas parasités par un contenant voyant, exubérant. Mais on ne pourra pas dire la même chose du dessin qui peut être très réaliste mais aussi très fantaisiste, l'utilisation régulière d'iconographies symboliques, de floutages peut surprendre. Il faut lire attentivement les textes, regarder les images une à une et dans leur ensemble pour mieux se rendre compte que derrière une certaine sobriété, on a une réflexion en profondeur de ce qui est présenté au lecteur.
Personnellement, cette lecture, ainsi que la recherche sur Internet des différents propos tenus par Fabrice Neaud (interviews, participations à des forums), sans parler des discussions que j’ai pu avoir à ce propos avec certaines personnes fait de cette BD une expérience enrichissante. Enrichissante par l’émotion suscitée par certains passages (surtout dans le Journal III) mais aussi par la réflexion que chacun doit avoir devant une oeuvre aussi puissante (je pense tout particulièrement au Journal I et 4), obligeant à remettre en question certaines certitudes, certains comportements que l’on peut avoir, même (et surtout) inconsciemment.
Concernant le Journal 4, on peut dire qu'il est très intéressant par le contenu, plus reposé, moins agressif que le Journal (III), l'auteur se diversifie dans le dessin, proposant de sublimes paysages, des superbes double-pages, de superbes scènes de la nature... Très contemplatif parfois. Notons l'utilisation fréquentes de personnages Super-Déformés (à la Neaud).