La jeunesse de Staline
1. Sosso
Une BD de
Arnaud Delalande
et
Éric Liberge
chez Les Arènes
- 2017
Delalande, Arnaud
(Scénario)
Prolongeau, Hubert
(Scénario)
Liberge, Éric
(Dessin)
Liberge, Éric
(Couleurs)
01/2017 (18 janvier 2017) 70 pages 9782352045922 Format normal 296924
Moscou, 1931. Au coeur du Kremlin, staline, tout à sa paranoïa démente, se décide sur un coup de tête à raconter les premières années de sa vie. Il entame une terrible confession, qu'il dicte à un pauvre secrétaire du Parti, terrifié. De son enfance perturbée à Gori au séminaire de Tiflis, des hold-up, coups de force sanglants et premières grèves à Bakou jusqu'aux prisons de Sibérie, nous assistons à la naissance d'un monstre, que ses parents et amis appelaient alors affectueusement : Sosso. Et staline se souvient... De sa mère Keke qui, après... Lire la suite
C'est une bd plutôt austère et réaliste de la biographie d’un monstre à l'égal d'Hitler. Il y a quelque temps, la bd s'était intéressé à sa mort (voir La Mort de Staline). Les auteurs ont pris le choix de s'intéresser à sa jeunesse et nous montrer l'implacable ascension d'un personnage historique terrifiant qui a fait des millions de victimes pour imposer son pouvoir, son image et sa politique à travers son pays et le monde avec les Etats satellites.
De nos jours encore, le guide suprême de la Corée du Nord réclame son héritage spirituelle et dogmatique. Après tout, on s'entend bien entre psychopathes. Oui, n'en déplaise à certain, il fut l'un des plus grand dictateurs et criminels de l'Histoire sinon de tous les temps. A côté, les Etats-Unis peuvent apparaître comme le paradis pour des millions de gens. Nixon et Bush peuvent aller se coucher en comparaison. Rien ne sera épargné aux lecteurs pour s'en rendre compte.
Bien entendu, on aura droit au chapitre sur une jeunesse malheureuse car secoué par un père alcoolique. En même temps, c'est Staline lui-même qui raconte sa vérité au lecteur que nous sommes par l'intermédiaire d'un simple secrétaire terrifié au Kremlin. Il n'y aura pour ma part aucune circonstances atténuantes. Cela reste un personnage qui a été assez combatif et impitoyable. En réalité, c'est bien lui qui a gagné la Seconde Guerre Mondiale au prix d'un sacrifice de 20 millions de mort dans son propre camp.
Sur le dessin, il est égal à ce que produit Eric Liberge. Je n'aime pas trop à cause de son côté personnage un peu figé mais cela reste correct dans l'ensemble. La colorisation est volontairement terne. Il faudra s'accrocher durant cette lecture. Cela demeure assez instructif sur des détails qu'on n'apprend pas forcément en cours d'histoire pour cause de sympathie idéologique dans le corps des enseignants. Pardon de dire cela mais c'est malheureusement le reflet de ce que j'ai moi-même vécu. Donc oui, une lecture assez utile pour comprendre.
j'aime bien le travail d'Eric Liberge et cet album est particulièrement réussi.
concernant l'histoire proprement dite s'attaquer à la jeunesse de celui qui deviendra Staline est un défit parfaitement relevé.
je connais bien Staline mais je connaissais très peu Djougachvili.
montrer Staline dictant ses mémoires à un pauvre homme est très bien pensé.
la peur de l'écrivain qui sait que ce qu'il apprends par la bouche du Vojd le condamne à une mort quasi certaine car montrer les faiblesses du petit père des peuples est un crime.
Staline avait cette particularité de provoquer la terreur dans son entourage aussi puissant qu'il put être.
je conseille cette série qui est particulièrement bien documentée.