Irena
5. La vie après
Une BD de Jean-David Morvan et David Evrard chez Glénat (Tchô ! L'aventure...) - 2020
01/2020 (15 janvier 2020) 60 pages 9782344033036 Grand format 381481
L'héroïsme est le combat de tous.1983, Jérusalem. Voilà 18 ans qu'Irena a été reconnue Juste parmi les nations par le peuple d'Israël. Pour autant, ce n'est qu'aujourd'hui qu'un arbre est planté en son honneur à Yad Vashem... Une reconnaissance tardive qui vient permettre à cette femme humble de continuer le récit de sa vie héroïque. Les derniers mots de son histoire sont dédiés au docteur Janusz Korczak qu'elle a connu, médecin et écrivain polonais qui a délibérément choisi d'accompagner les enfants de son orphelinat au camp de Treblinka...Découvrez... Lire la suite
La série Irena qui est composée de cinq tomes, nous plonge tout droit dans les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale. Nous y découvrons une jeune femme, Irena Sendlerowa qui n'aura de cesse de se battre pour sauver des vies. Ainsi, grâce à son courage et sa force de caractère, Irena va faire sortir des enfants du ghetto de Varsovie. Résistante et profondément humaine, Irena est une véritable héroïne. Bien que n'étant pas citée dans les livres d'Histoire, elle est une figure majeure de cette période.
Jean- David Morvan et Stéphanie Tréfouël, ont eu la lourde tâche de raconter son histoire. Irena a eu une vie tellement riche, qu'il devait être compliqué d'en capter les moments clés. Pourtant, les deux scénaristes ont su narrer avec brio cette histoire très touchante. Tout ceci aurait pu très vite sombrer dans le sordide mais ce n'est pas le cas ici. L'ensemble est raconté avec beaucoup de pudeur. Irena est d'ailleurs la narratrice principale. Le scénario la présente comme une femme humble, sensible et pleine de pudeur. Il aurait donc été de mauvais goût de verser dans des démonstrations explicites de violence. Pourtant, cette dernière est bel et bien présente. Mais, elle est toujours sous- entendue, ce qui la rend d'autant plus insupportable car notre imagination a tôt fait de remplir les manques.
Une telle histoire, se devait d'avoir une esthétique à la hauteur. Le challenge a été relevé par David Evrard et Walter Pezzali. Irena présente une esthétique qui pourrait s'apparenter à du dessin pour les plus jeunes. Les personnages ne revêtent pas de multiples détails et pourtant... Avec ce dessin en apparence simple, David Evrard colle parfaitement à l'idée de la pudeur. Il ne tombe pas dans un ultra réalisme qui pourrait vite paraître sordide. Au contraire, son esprit graphique traduit parfaitement l'indicible par des traits simples et clairs. À plusieurs reprises, des gros plans sont faits sur des regards qui se troublent. Là aussi, point de détails mais cela suffit à faire passer le message. Quant aux couleurs, elles évoluent selon l'époque, selon les lieux. Je suis très sensible au travail de la couleur. Ces dernières sont ici très tranchées mais traduisent parfaitement une atmosphère spécifique.
Irena est donc une série de BD émouvante, mettant en avant une héroïne de la guerre trop peu connue à mon goût.
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