L'inversion de la courbe des sentiments
Une BD de Jean-Philippe Peyraud chez Futuropolis - 2016
06/2016 (16 juin 2016) 190 pages 9782754811989 Format normal 282941
Paris, de nos jours, dans la torpeur de l’été. Les sens sont en éveil, les corps exultent. Robinson connait la crise. Celle de son entreprise, celle de son couple. Son vidéo club est en perte de vitesse et sa petite amie le quitte. Il trompe l’ennui avec la gironde Amandine et c’est un fiasco. Son vieux père débarque après une énième scène avec sa femme, sa sœur s’inquiète de la disparition de son ado, Gaspard, qui aurait une maîtresse plus âgée. Or, la voisine de Robinson a disparu elle aussi. Amandine, de son côté, qui craint une ablation des... Lire la suite
L'inversion de la courbe des sentiments représente une bd résolument plus moderne que celle des vieux Hergé et des tenants de la ligne claire. Une bd très mâture qui m'hésite pas à montrer le monde tel qu'il est dans ses multiples facettes. Les scènes dévoileront tout jusqu'au plus intime perversion. Il est justement l'antipode du one-shot sympathique ou du divertissement facile. C'est un peu comme un film de Woody Allen qu'il s'agit d'explorer pour découvrir ce qui se cache derrière la vie de tous les jours.
Le scénariste a une parfaite maîtrise du récit en se faisant entrecroiser 13 personnages qui ont des liens entre eux dans un Paris de nos jours avec par exemple la cigarette électronique en guise de mode. C'est pétillant, presque exaltant avec des dialogues qui feront mouche. Le dessin est certes épuré mais il est beau car il fait ressortir tous les détails du décors en soignant également les personnages facilement reconnaissables. Rien à redire sur le fond et la forme; soulignons juste l'immense talent de Jean-Philippe Peyraud, l'auteur de ma série culte Le Désespoir du Singe.
En conclusion, l'inversion de la courbe des sentiments ne laissera pas de marbre. Il s'agira également de l'inverser comme le chômage afin de se représenter ou bien de tricher sur les chiffres comme on peut tricher avec les sentiments. C'est dans la nature humaine.
Le dessin n’a rien d’exceptionnel – ni de mauvais, par ailleurs.
Il est simple, les couleurs aussi…
Mais au fil des pages, il permet de raconter avec simplicité l’histoire, sans attirer excessivement l’attention ou la détourner.
Même si quelques plans vu du dessus sont très sympas, le tout passe facilement et on entre agréablement dans l’histoire.
Celle-ci est à la fois simple (jamais rien de compliqué, une fille qui recherche son père, un homme qui cherche à se trouver un boulot, un autre qui cherche la sérénité…) et complexe.
Parce que toutes ces histoires simples quand elles sont prises indépendamment, se croisent et rend le tout dense, riche, touffu, comme la vie réelle.
Tout se croise et se retrouve.
Si certaines choses peuvent passer au second plan (comme la mammectomie), le tout se révèle très agréable à lire !
Fluide et crédible, chaque histoire se développe intelligemment, de façon réaliste, pour notre plus grand plaisir.
D’auteur que l’auteur se plaît à poser des scènes, à nous faire croire à des choses, pour les démonter ensuite, nous montrer qu’on s’est trompé, que la vérité est toujours tout autre, inattendue et ce, jusqu’au bout…
Un vrai plaisir à suivre !
Sur 190 pages, JP Peyraud réussit une belle performance. Celle de compter 6 histoires qui s'entrecroisent. 6 histoires, cela représente beaucoup de personnages à mettre en place. Mais le défi est plutôt bien relevé : les personnages sont profonds et attachants. L'intrigue est bien menée, et parsemée de moments cocasses, émouvants et très surprenants.
Une lecture très agréable qui en étonnera plus d'un... 7/10
Un peu étrange mais agréable à lire.
C'est sympa, ça raconte des évènements du quotidien de personnes comme vous et moi et c'est bien illustré malgré la pureté du trait.
L'auteur commence d'abord par dépeindre les protagonistes et leurs histoires dans une première partie. Dans une seconde, il bouleverse tout ce qu'il a mis en place et enfin, on termine sur un point complètement inattendu.
Une lecture agréable pour un livre qui porte bien son nom.
Je n'ai lu que quelques livres de Jean Philippe Peyraud, parmi lesquels le somptueux "le désespoir du singe".
Avec "L'inversion de la courbe des sentiments", je découvre une autre facette de cet auteur, à la fois sur le style que sur le ton.
J'ai immédiatement pensé à la série "Love Song" de Christopher, en découvrant le dessin assez épuré de Jean-Philippe Peyraud sur cet album mais aussi par les thèmes abordés.
Ce récit se veut à la fois intimiste (avec des histoires d'amours qui se font et se défont), drôle (avec le père de Robinson) mais aussi plus dramatique (comme la liaison de Gaspard avec une femme mariée), autour d'un personnage , Robinson. Personne complexe, d'une quarantaine d'année,assez blasé mais toujours à la recherche de l'amour , même sur internet
Auprès de lui, gravitent moult personnages, qui comme dans "la ronde" de Max Ophüls, finissent par se rejoindre.
Les dialogues font mouche et cette comédie douce amère (parfois tragique-voir l'épisode de la barque-) est très agréable à lire.
En tout cas la chute finale, dans tout les sens du terme, est bien amenée