Les intrépides (Mazza/Campanella)
Les Intrépides
Une BD de Andrea Campanella et Anthony Mazza chez Ici Même Éditions - 2020
06/2020 (25 juin 2020) 120 pages 9782369120636 Format normal 398427
Sur fond de football et de cinéma, une belle histoire de résistance dans le Brésil des années 1950 São Paulo, Brésil, 1950. Les préparatifs de la Coupe du monde de football battent leur plein, la première depuis la guerre. Vera et Luiz vivent des jours paisibles avec leur père Jorge, cheminot. Le jeune Luiz partage son temps entre l’école, le foot, le cinéma dont il raffole, et son ami Mario, un jeune boulanger émigré d’Italie au Brésil, comme bien d’autres depuis la fin de la guerre et la libération de l’Italie fasciste. Mais un terrible accident... Lire la suite
Avec sa très belle couverture aux accents Art déco, l’ouvrage attire. Et lorsqu’on commence à feuilleter les premières pages, on découvre avec contentement le graphisme délicat et épuré du brésilien Anthony Mazza, vaguement rétro, aux tonalités à la fois chaudes et sombres, bien en phase avec cette histoire simple. Celle-ci, scénarisée par l’auteur italien Andrea Campanella, nous emmène dans le Brésil des années 50, avec quelques flashbacks dans l’Italie de la Deuxième Guerre. Davantage porté sur l’esthétisme d’ensemble, qui peut parfois rappeler les splendides publicités de Cassandre, le trait semble un peu moins assuré, voire un peu froid, dans la représentation des personnages qui parfois semblent quelque peu figés, mais l’ensemble reste agréable à regarder.
Si le pitch de départ flirte avec le mélo (la mort accidentelle de Jorge qui laisse ses enfants sans moyens de subsistance), le récit évolue vite vers d’autres thèmes tels que la xénophobie (envers les immigrés italiens fuyant la dictature de Mussolini) ou la lutte syndicale, mais tout cela reste finalement assez superficiel, parfois même un peu confus. On pourra néanmoins apprécier les quelques digressions sur le football ou le cinéma, les deux passions du jeune Luiz, ce qui donne lieu, par le biais du dessin de Mazza, à de charmantes évocations des films néoréalistes ou des westerns de l’époque.
En résumé, « Les Intrépides » ne manque pas d’attrait, mais malgré les qualités décrites plus haut, l’histoire, en s’effilochant au fil des pages dans de multiples directions, peine à marquer véritablement les esprits. C’est plutôt dommage, car l’ouvrage semblait remplir de nombreux critères pour susciter au premier abord l’empathie du lecteur.
Je conseille à le lire absolument, des gens si retrouverons et verrons que rien n’à changer et retournons sur cette voix