Intempérie
Une BD de
Javi Rey
chez Dupuis
(Aire Libre)
- 2017
Rey, Javi
(Scénario)
Rey, Javi
(Dessin)
Rey, Javi
(Couleurs)
Carrasco, Alexandra
(Traduction)
Carrasco, Jesús
(Adapté de)
06/2017 (16 juin 2017) 125 pages 9782800171593 Autre format 302759
Au milieu de ces terres espagnoles ravagées par une interminable sécheresse, un jeune garçon effrayé fuit à travers les champs d'oliviers jusqu'à trouver refuge entre les racines. Sur ses traces, le shérif du village et ses hommes de main ratissent la campagne afin de le ramener chez son père. Mais pourquoi un enfant fuirait-il le domicile paternel ? Pourquoi préférerait-il subir les blessures d'un soleil porté au fer-blanc plutôt que de rentrer avec les siens ? Ces questions, le vieux chevrier nomade qui le recueille peu après n'en a cure. D'un... Lire la suite
C’est vrai que le titre pourrait faire penser à un cyclone dévastateur mais il n’en n’est rien. Je n’aime pas trop ces titres qui sont un peu éloignés du sujet. Là, le temps sera plutôt beau et sec avec comme décors les plateaux d’oliviers espagnols ravagés par la sécheresse.
Le sujet ne sera guère réjouissant puisqu’il s’agit d’un enfant battu par son père qui décide de fuir cette condition de vie épouvantable. Il va se heurter à la puissance néfaste du désert. L’hostilité ne s’arrêtera pas à la nature puisqu’il aura également trois hommes à ses trousses qui sont bien décidés de le ramener dans le droit chemin. Fort heureusement, il bénéficiera de l’aide d’un vieux chevrier avec qui il sympathisera afin de survivre.
Comme dit, il s’agit d’une tranche de vie qui se situe dans le seul moment de l’après-fugue. A la fin, nous ne serons pas vraiment ce qu’il advient de ce petit garçon en fuite. Il est vrai que j’aime bien les histoires aboutie. Là, il s’agit de respecter le principe. A noter un dessin tout à fait correct avec des couleurs chaudes qui soulignent l’aridité et le manque d’eau de la terre.
Une œuvre âtre et parfois violente qui montre une certaine réalité des conditions de vie des enfants. Dans cette nature hostile et en ces temps-là, il n’y avait pas de services sociaux. Le vieux nomade constitue son seul recours. Le prix à payer sera difficile. Bref, un récit tout à fait maîtrisé.
Quelques fulgurances graphiques et de très belles séquences confèrent à cette BD une beauté étrange et dérangeante. Javi Rey est vraiment doué.
Côté récit, quelque chose de poétique et d’intense se noue aussi dans les mots et dans la narration.
Mais malgré ces indéniables qualités, l’ensemble est comme sec, amer et aride.
C’est donc un bon album mais j’ai trouvé sa lecture presque éprouvante.